Où je démontre que, contrairement à beaucoup de gens, j’ai d’excellentes raisons de céder à la procrastination estivale*. Et comme procrastiner ne signifie pas ne rien faire, mais faire autre chose de plus intéressant, plus fun ou moins pénible, je vous propose à la place des pistes pour construire davantage de plaisir au travail.
Procrastination conditionnelle
Là, vite fait, l’air de rien, j’aurais pu vous réécrire une histoire glamour et glorieuse… J‘aurais bien donné dans les petits arrangements avec moi-même emballés dans les papiers cadeaux des bonnes excuses et je vous en aurais fait un billet sur les bienfaits d’une procrastination choisie, parce qu’en effet, elle n’est pas à négliger, en particulier pour les précrastinateurs, les excessivement disciplinés, les nez dans le guidons et les cohortes de bons petits soldats qui s’épuisent à vouloir toujours bien/mieux faire sans penser à eux-mêmes.
Du coup, je vous aurais volontiers raconté que, magistrale coach de moi-même tout à l’écoute de mes besoins, j’avais choisi sciemment de procéder à une réflexion en 7 étapes qui aurait débouché sur la conclusion qu’un repos estival m’était amplement nécessaire :
- Appliquer un coup de lecture émotionnelle à moi-même pour évaluer mes besoins après une certaine surcharge de travail ces derniers mois .
- Décider de prendre de salutaires vacances et de ne pas me les pourrir.
- Déconnecter, en particulier d’Internet et de Twitter
- Cédé à une flemme monumentale par nécessité de repos forcément mérité
- Prendre la décision hygiénique de passer en mode pure glandouille. L’hygiène morale et mentale étant de la plus haute importance. Et par conséquent, m’attribuer des plages horaires réservées à une rêverie pleine de vertus.
- Me gaver de vitamines mentales, puisqu’elles sont une pure énergie sans risque d’overdose, donc revigorantes etc.
- Décider de ralentir, une bonne fois pour toutes.
J’aurais pu vous raconter une histoire édifiante dans ce genre-là, ça aurait eu de la gueule. Et ça aurait même été légitime! Parce que bien entendu, moi je ne procrastine jamais. Je ne sais pas procrastiner*.
Procrastination estivale
Seulement voilà, rien de tout ça. Je me suis juste laissée rattraper par la torpeur idyllique de l’été Catalan, la chaleur agreste de l’arrière-pays méditerranéen, avec ses parfums de cyprès et de figues, l’ombre bienfaisante des platanes au bord du canal…
L’été ici, tout pousse à une indolence mollassone, ponctuée d’instants conviviaux de pure jouissance de l’abondance locale: fruits et légumes of course, mais aussi le muscat, les grillades et parillades. Alors je me suis nonchalamment inclinée face aux injonctions du bruissement bucolique du vent marin qui murmurait des “bulle, bulle, bulle” à mes oreilles consentantes.
Et à force de m’incliner je me suis retrouvée dans la position de la sieste et donc dans l’incapacité totale de fournir les travaux estivaux que j’avais mis dans ma musette à réflexion: la refonte de ma brochure, la création d’un groupe de réflexion, . Sacrée bonne excuse, hein?
Que celui qui n’a jamais glissé subrepticement dans une procrastination estivale encouragée par un environnement paradisiaque me jette le premier gravillon. Que je lui renverrai illico en travers du minois, tant l’excès de discipline me paraît éloigné de l’idée que je me fais du plaisir au travail en général, et du mien en particulier;)
10 trucs pour augmenter le plaisir au travail
Alors à propos de plaisir au travail, voici quelques ressources pour l’augmenter dès la rentrée. Car il a de plus fortes chances de diminuer la procrastination mieux que n’importe quelle technique de gestion du temps, des priorités ou des coups de pieds au cul. Il est même une alternative réjouissante à l’illusoire lutte contre la procrastination, aussi inefficace que contre-productive.
En douceur quand même, n’allez pas en faire des bonnes résolutions culpabilisantes et génératrices… de procrastination. En vrac :
- 1- Eloge du plaisir: pour bien comprendre combien nous avons tous besoin de prendre plaisir à ce que nous faisons. La recherche du plaisir étant notre principale source de motivation.
- 2- Agir en fonction de nos valeurs motrices, car elles sont l’expression individuelle et personnelle des formes de plaisir qui sont les plus nourrissantes pour nous.
- 3- Faire du ménage dans ses relations: Les relations professionnelles sont la première source de plaisir au travail, et la première source de déplaisir quand elles s’avèrent un poil plus pénibles que réjouissantes. Faire du ménage dedans, se débarrasser des insupportables, quand c’est possible, mettre les simples abrutis dans un bocal à con, travailler ses compétences relationnelles et sa communication, puis les ressortir de leurs bocaux pour expérimenter sur eux. Et apprendre à protéger ses fesses des malotrus.
- 4- (Re)donner du sens à sa vie professionnelle. A la fois direction et signification, le sens est déterminant dans le sentiment de bien-être, dans la construction du job idéal et d’une dynamique digne d’un champion olympique.
- 5- Mettre en oeuvre des solutions simples pour améliorer son quotidien au travail. Parce que nous nous croyons obligés de subir un environnement pénible et un rythme infernal alors que nous avons une certaine marge de manoeuvre. En commençant par comprendre qu’il vaut mieux produire qu’induire le sentiment d’être heureux et que la lenteur à de multiples vertus.
- 6- Nourrir le sentiment de reconnaissance, parce que le manque de reconnaissance est source de stress. Et en vertu du principe selon lequel on est jamais si bien servi que par soi-même, commencez par reconnaître ses talents et se valoriser.
- 7- Faire son bilan d’incompétences: pour voir de quelle manière répondre à son besoin d’actualisation de soi (d’apprendre,en bref). Et puis élaborer les plans d’action SMART pour trouver et entreprendre les formations nécessaires.
- 8- Identifier ses 7 ingrédients du plaisir au travail et pourquoi pas mettre du fun dans les tâches assommantes. En profiter pour vérifier ce qui peut être mis en oeuvre dans votre job actuel ou s’il est temps de changer de boulot. Auquel cas il conviendra de se pencher sur la définition du job idéal et de la réussite pour vous, histoire de construire un projet professionnel réjouissant.
- 9- Se gaver de vitamines mentales y compris entre les repas. Parce que c’est bon pour l’humeur, l’énergie, le moral, bref, pour tout. Commencez par exemple par mettre davantage de rire ou de joie dans votre quotidien au travail.
- 10- Déconnecter pour mieux se ressourcer. Savoir recharger ses batteries, glandouiller, rêvasser, savourer ses week ends, se détendre pendant le déjeuner et s’engager dans tout un tas d’activités qui permettent au cerveau de se mettre en veille sur les questions professionnelles. Il n’en reviendra que regonflé et plein de vitalité. Et pour les femmes: mieux concilier vie professionnelle et vie privée.
Aller plus loinVous voulez mettre davantage de plaisir dans votre vie professionnelle? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual |
Effectivement, je vous rejoins tout à fait. Rien ne vaut une bonne procrastination assumée pour se libérer de la culpabilité et repartir de plus belle à la rentrée ! Bonne continuation à vous et bravo pour ce blog, toujours très instructif !
Repartir de plus belle, c’est à dire en ayant intégré les messages envoyés par cette procrastination! J’aurai l’occasion d’y revenir prochainement;)
Hello Sylvaine
Je suis à peu près dans le même rythme que toi. Je vois l’été comme l’occasion d’adopter un autre rapport au temps tout en continuant les mêmes activités passionnantes (cf ton point numéro 1)
Perso, je ne vois la procrastination comme un souci uniquement avec ma comptabilité 🙂
Héhé la procrastination comptabilité est certainement un point commun à pas mal d’entrepreneurs;)
L’expérimentation estivale d’autres rythmes moins tête dans le guidon est souvent salutaire: elle permet de se rendre compte qu’on peut en faire autant… mais en mieux et avec plus de plaisir!