Développer la capacité à faire face aux problèmes en 8 points

La sanguinolente série True Blood (HBO), trésor d’humour trash et décalé, autant que de mini leçons de vie distribuées ça et là, disponibles à ceux qui ne craignent pas de sortir la serpillière et les gants Mapa pour farfouiller au milieu de l’abondante hémoglobine. L’une d’entre elle est une révélation intergalactique: “le but n’est pas une vie sans problème, mais d’être capable de faire face à ceux qu’on a.”

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Le bonheur n’est pas une vie sans problème

C’est l’épatant personnage Lafayette Reynolds qui tient ce propos. Et quand on est un jeune Noir homosexuel, dealer de sang de vampire dans une Louisiane conservatrice et grouillante de goules aux dents bien affûtées, avec deux jobs pour subvenir aux besoins de sa mère psychotique, on sait de quoi on parle.

Et il a raison, le bougre. Le bonheur auquel nous aspirons tant ne ressemble pas à un pays merveilleux dans lequel il n’y a ni heurts, ni cris, ni peines, version long fleuve tranquille sous un soleil à la bonne température. Rêver à une vie sans problème, autant dans le domaine personnel que professionnel, c’est certainement un cocktail pas très vitaminé d’illusions inutiles, d’attentes inatteignables, un aller simple pour la déception et le découragement.

Car une vie sans problème, ça n’existe pas. Chaque jour amène son lot de petites et grandes difficultés, de soucis, d’agacements, voire d’épreuves, de douleur. Le sentiment d’être heureux naît donc à la fois de notre regard sur notre vie en général et de notre regard sur nos problèmes, de notre capacité à les affronter avec un minimum de sérénité, de recul, de confiance.

Vivent les problèmes!

Par ailleurs, une vie pépère, sans événement qui déclencherait de la peur ou de la colère, ça a des chances d’être profondément ennuyeux d’une part, et ça nous empêche de nous entraîner à affronter les difficultés d’autres part. Du coup, si d’aventure un petit aléa tout dodu passait par là, nous serions encore moins outillés pour y faire face. En d’autres termes, vivent les problèmes qui nous arment pour mieux faire face aux problèmes.

Et ça tombe bien, car si nos quotidiens personnels et professionnels sont assez peu envahis de vampires et de panthères-garou assoiffés de chair fraîche et impatients de nous vider de notre substance, la vie se charge tout de même de mettre sur notre route tout un tas d’épreuves plus ou moins faciles à surmonter:

 – Le désamour, la rupture

 – La maladie, les accidents

 – La perte d’emploi, les aléas professionnels

 – Les complications relationnelles dans la vie pro ou perso

Il est évident qu’aucune mesure, aucune mise en action ne peut nous prémunir contre ce type d’épreuve, qui sont hors de notre contrôle. Il s’agit donc d’être outillés pour y faire face, plutôt que de nous laisser écraser par elles.

8 points pour développer la capacité à faire face aux problèmes

Voici donc un éventail de possibilités pour augmenter ses ressources internes de façon à pouvoir faire face aux problèmes, à rebondir plus facilement, à développer sa résilience.

1- L’acceptation

Bien entendu, pas question de nous soumettre, échine courbée, à une situation qui ne nous convient pas. La résignation n’est pas exactement l’alliée de la satisfaction. Il est plutôt question d’accepter que certaines situations, lorsqu’elles surviennent, sont une réalité à prendre en compte, puisqu’elles sont hors de notre contrôle et que nous ne pouvons pas “lutter contre”. Cette acceptation permet d’économiser son énergie en évitant de s’enfermer dans la victimisation, de focaliser à l’excès sur le problème en lui-même, de le ruminer à tout-va. Inversement, elle aide à prendre du recul face à la situation et d’en traiter les résultats pénibles, sur lesquels nous avons potentiellement une marge d’action. Et de finir par fermer le dossier en question.

2- Ecouter le message de l’émotion sans se laisser entraver

L’émotion générée par le problème n’est que l’indicateur du besoin à combler pour la traiter. Malheureusement, à force d’avoir appris à remettre nos émotions dans notre poche avec notre mouchoir par-dessus, par exemple, parce que les grandes filles et les grands garçons, ça pleure pas, ou que les colères c’est pas beau, nous restons prisonniers de nos réactions émotionnelles sans savoir quoi en faire, et c’est la raison pour laquelle nous les concevons comme des ennemies paralysantes.

Car nous attendons qu’elles retombent au lieu d’agir sur les besoins qui les ont déclenchées. Apprendre à reconnaître nos états de défense aux émotions, c’est ouvrir le champ au besoin mal comblé et au passage à l’action et par ricochet diminuer l’ampleur de la réaction émotionnelle, tant dans sa fréquence que son intensité.

la lecture émotionnelle au service du plaisir au travail

3- Entretenir la confiance en soi

La confiance en soi est l’idée que nous nous faisons de nos propres capacités à affronter une situation… Et nous nous faisons cette idée en fonction des talents, qualités, compétences, ressources internes dont nous estimons disposer. Il est donc essentiel de (re)connaître et développer ces aptitudes, ainsi que d’avoir l’habitude de les transposer consciemment à toutes sortes de situations.

Cela demande un peu de connaissance de soi, un peu de valorisation et pas mal de travail d’auto-observation, mais le jeu en vaut la chandelle.

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4- Les vitamines mentales: de l’énergie pour faire face

Indissociables du point précédent, les vitamines mentales, ces particules de plaisir présentes tout autour de nous, sont une source inépuisable d’énergie à mettre au service du dynamisme.

L’avantage, c’est quelles se collectionnent sans limite, et sont proportionnellement disponibles lorsque le besoin s’en fait sentir.

En revanche, développer et entretenir ses propres talents, ressources et compétences est un moyen de les avoir à disposition lorsque les aléas de la vie pointent le vilain bout de leur nez, de façon à pouvoir rebondir.

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5- Avoir un entourage fiable et nourrissant

Les nourritures affectives sont des vitamines mentales à part entières. Elles fournissent l’énergie du sentiment d’appartenance et de reconnaissance, qui est certainement l’un des carburant à dynamisme et à confiance en soi les plus efficaces. D’autant que la résilience collective est plus forte que l’individuelle.

Et pour cela, rien de tel que des compétences relationnelles solides, qui vont nous aider à bâtir un réseau relationnel fiable sur lequel s’appuyer en fonction de nos besoins.

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6- Savoir entretenir un état d’esprit positif et dynamique pour mieux rebondir

Qui n’a bien entendu rien à voir avec la supercherie de la pensée positive. Il ne s’agit pas de focaliser sur le verre à moitié plein, de se répéter à l’envi que tout ira bien ou de visualiser un avenir bonbon rose. Il s’agit de s’autoriser l’optimisme sur les résultats des actions que nous décidons de mener, d’expérimenter des solutions jusqu’à trouver celle qui nous conviendra:

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7- Fermer les écoutilles aux bons conseils

Les autres réagissent avec leurs propres filtres émotionnels, de leurs propres expériences et leur réalité n’est pas la nôtre. Il s’agit donc alors de bien choisir à qui nous parlons du problème en question pour s’éviter l’absence d’écoute compensée par un torrent de bons conseils. Et trouver un espace d’expression qui va nous aider à trouver nos propres solutions plutôt que de chercher un solution clé en main auprès d’autrui.

Attention cependant, fermer les écoutilles ne veut pas dire refuser les opinions des autres, mais plutôt les prendre à titre informatif, pour réfléchir, et non pas comme des vérités universelles.

8- S’autoriser des solutions personnelles

Puisque nous parlons de solutions, méfions-nous de celles vendues clés en main par ceux qui savent, qui fonctionnent très bien pour ceux qui les énoncent, pas toujours plus le reste de la planète.

Mieux vaut s’autoriser l’appropriation, l’adaptation, voire la concoction de solutions uniques, qui dépendent avant tout de notre propre créativité et de nos valeurs motrices, qui décuplent notre motivation à mettre en oeuvre lesdites solutions et les rendent plus fluides.

 la technique du pourquoi permet de remonter à l'origine d'un problème

Et en bonus, autorisez-vous des façons de réfléchir aux solutions moins débordantes de focalisation sur le problème:

 

Aller plus loin

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3 Comments

  • christian dit :

    Aie Aie Sylvaine !!!
    Quel bonheur ! Mais quel bonheur !
    C’est wunderbar !!! Comme aime à le dire l’un de mes acteurs préférés : Christopher Waltz.
    A force de lire vos textes je cherchais à me rappeler à quoi ils me faisaient penser. Après mure réflexion, ils me font penser au Tai chi chuan.
    Mélange d’élégance et de rigueur, Subtil mélange d’envie et de fureur de vivre pleinement l’instant présent.
    Bref, ce texte me donne une envie féroce de rentrer dans mes problèmes actuels avec détermination et tendresse en même temps.

    Bonne journée et au plaisir de vous lire encore.

    • Sylvaine Pascual dit :

      “Avec détermination et tendresse en même temps”, quelle jolie formule!
      Et qui reflète l’état d’esprit qui m’anime au point que j’aurais bien voulu la trouver, cette formule! Merci pour le partage, et entre autres pour l’allusion à Christopher Waltz qui fait preuve avec panache de ce mélange d’élégance et de fureur de vivre dans l’excellent Django;)

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