Appartenance et résilience collective

On rebondit mieux à plusieurs

 

Tout au long de l’histoire, l’être humain a traversé des difficultés mais aussi initié des changements profonds… en groupe. La tribu, c’est quand même rassurant, car les épreuves, les changements inattendus ou non désirés sont plus faciles à traverser à plusieurs, le sentiment d’appartenance permettant une forte résilience collective.

On rebondit mieux à plusieurs

 

Résilience

Cette très jolie animation parle de résilience: la capacité à rebondir face aux difficultés et au changement. Mais aux discours habituels sur ce qui renforce la résilience, elle ajoute une dimension relationnelle très pertinente: nous sommes plus à même d’être résilients lorsque nous affrontons le changement à plusieurs. Car le groupe est plus solide que l’individu isolé, et par là même, il peut être le moteur de changements bénéfiques.

(Cette vidéo a aussi pour objectif une promotion des projets locaux, dans le cadre du développement durable, de l’économie sociale et solidaire qui sont davantage de l’ordre des idées politiques et économiques de chacun, aussi je vous laisse seuls juges de cet aspect, et je me concentre sur la question de la résilience collective.)

 

Le changement, la difficulté, ensemble

Le collectif permet de gérer le changement ou de traverser des difficultés ensemble, au lieu de les subir seul(e). Une communauté, si elle a des points communs, est aussi composée de personnes aux caractéristiques diverses qui sont unies par un sentiment d’appartenance fort. L’une des composantes de ce sentiment d’appartenance est le fait de savoir que cette communauté sera là en cas de coup dur. Le soutien moral, le sentiment d’être entouré, de pouvoir s’appuyer sur ses proches sont indissociables du bien-être et du sentiment de sécurité morale et sociale qui permet de s’adapter plus facilement au changement et de traverser les épreuves plus sereinement.

Le groupe génère aussi des liens internes entre ses membres, pour en faire une mosaïque cohérente de talents, de ressources, de compétences, de savoir-faire. Ceux-ci, exploités en commun, au service d’un objectif commun, se renforcent et se complètent mutuellement pour élaborer des idées et des stratégies soit pour l’adaptation au changement, soit pour initier des changements positifs et innover.

A son tour, cette mosaïque va générer des liens avec d’autres communautés, avec lesquelles elle va s’enrichir, se compléter et se renforcer. Ces groupes peuvent être de natures bien différentes: amis, famille, associations, quartiers, entreprises etc. De même que chaque être humain a besoin de vivre en interdépendance avec les autres, chaque groupe fait partie d’un tout plus grand que lui. A moins d’être un anachorète égyptien amateur de désert, le bien-être et la résilience, c’est aussi les autres, c’est chacun d’entre nous avec les autres.

Ainsi chacun d’entre nous a besoin d’appartenir a des groupes soudés autour d’objectifs commun dans lesquels il/elle se reconnaît et qui correspond à ses valeurs. Et il est de la responsabilité de chacun d’entre nous d’œuvrer à la cohésion de ces groupes, afin qu’ils soient en mesure de générer le changement positif ET de faire preuve de résilience en cas de coup dur, au lieu de céder au chacun pour soi.

 

Indispensable appartenance

Évidemment, sur le plan purement théorique, tout cela semble naturel et du domaine du bon sens…la résilience pour les nuls, en quelque sorte. Du moins jusqu’à ce que les égos s’en mêlent. La peur de l’autre et son pendant, l’intérêt personnel, quand ils s’expriment plus fort que les besoins collectifs, sont le sable qui bloquent les rouages du bon fonctionnement du groupe, au détriment du dit groupe, mais aussi, individuellement, du bien-être de chacun de ses membres.

Le désir d’épanouissement personnel, de réalisation de soi est souvent accusé de mettre à mal l’esprit d’équipe et la capacité à collaborer. Or ça n’est pas le cas (ou ne devrait pas l’être), car le bien-être personnel passe nécessairement par des relations saines et sereines, par la satisfaction des sentiments d’appartenance et de reconnaissance. L’obstacle réel est bien l’intérêt personnel magnifié au point de s’exprimer au détriment des autres et des communautés. La détermination à obtenir ce qu’on veut en dépit des valeurs communes et de l’éthique effrite les fondations du collectif et minimise sa capacité de résilience. Au premier coup dur, on se retrouve alors avec un groupe qui se nourrit d’un bouc-émissaire, ou qui voit ses membres se monter les uns contre les autres.

appartenance et résilience collective

 

3 axes de construction de l’appartenance

Je retiens de cette vidéo 3 éléments qui participent du renforcement de la cohésion, qui autorisent le sentiment d’appartenance et permettent la résilience collective:

  • La confiance: La vidéo a choisi l’imagerie du surf, je prendrai pour ma part celle du rugby, qui m’est plus familière: la confiance mutuelle qui renforce le groupe est un mélange de définition précise des rôles et apports de chacun, d’engagement individuel au service du groupe, de respect mutuel, de gestion des égos et de l’erreur. Elle est centrale à l’esprit d’équipe.
  • L’apprentissage: par l’expérimentation et la pratique, plutôt que par l’excès de théorie (qui actuellement est la plaie du management). Remplacer la crainte de l’erreur (et donc la mise à l’index) par l’apprentissage: comment à en tirer les leçons, par la triplette évaluation/décision/action qui permet de sortir du sentiment d’échec. A la fois sur le plan individuel et collectif.

A l’arrivée, l’équilibre est évidemment délicat à trouver, fragile et fluctuant. Il est donc indispensable de l’évaluer et de le réajuster régulièrement. Tout ce travail de construction et d’entretien ne peut s’effectuer que conjointement au niveau individuel et collectif, ce qui signifie qu’il est à la fois long et complexe. Il est cependant un véritable investissement sur l’avenir et la cerise sur le gâteau, c’est qu’il débouche naturellement sur des relations qui permettent la gentillesse, formidable ressort relationnel qui nécessite de sacrées tripes à mettre en œuvre seul(e).

 

 

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