Vie professionnelle: zone d’apprentissage, zone des possibles

La réalisation de nos rêves et ambitions professionnels grâce aux incursions en zone d'apprentissage

 

 

Entre zone de confort et inconnu total, la zone d’apprentissage est celle qui révèle les possibles, en particulier en termes de projets professionnels et de leur faisabilité. Partons donc explorer cette zone d’apprentissage, ses bénéfices, ses obstacles, pour en faire l’alliée de nos ambitions. 

La réalisation de nos rêves et ambitions professionnels grâce aux incursions en zone d'apprentissage

 

 Oser rêver nos projets

Cette vidéo, réalisée par Inknowation est une société espagnole qui aide les organisations à se transfomer et à s’adapter au changement. Elle a conçu cette vidéo pour montrer comment chacun peut être acteur des changements choisis en osant rêver ses projets. Une jolie réalisation proche des RSAnimate que j’affectionne, je vous laisse la découvrir avant de décrire comment rêver nos projets en visitant régulièrement notre zone d’apprentissage peut avoir un impact considérable sur la réalisation de nos ambitions.

 

On ne nous apprend pas à avoir confiance en nos rêves et en général, celui qui a une vision claire de ce qu’il veut pour lui-même et son avenir est facilement estampillé arrogant: nous sommes censés faire des sacrifices et à accepter un lot pas toujours très excitant, sous prétexte qu’on n’est pas là pour rigoler. Ainsi, en ces temps où la crise est une excuse à toutes les reculades sociales vite ripolinées ‘modernité’, nous sommes priés de croire qu’avoir un job, c’est déjà bien, alors les privilégiés qui bossent, taisez-vous, merci. Et continuer à subir en silence des jobs qui ne vous inspirent plus rien.

D’autre part, le passage à l’âge adulte nous dépouille de tout un tas d’aptitudes qui font des enfants des champions universels d’innovation, de créativité et de capacité d’apprentissage. Et qu’on ne me dise pas que c’est la faute à l’école: nous sommes collectivement responsables des discours auto-satisfaits sur la prétendue stérilité de certains comportements, étiquetés infantiles et oiseux, à grand renforts de vocabulaire pseudo mature et réaliste, le champ sémantique “bisounours” (qui n’a rien fait pour mériter ça, d’ailleurs).

Parmi ces aptitudes: la rêverie, l’imagination, l’émerveillement, l’expérimentation sont vite sacrifiés sur l’autel de l’éducation, et nous voilà, adultes craintifs, pleins de freins à explorer nos rêves d’une part, mais aussi notre potentiel à les réaliser.

En d’autres termes, l’âge adulte est une machine à tuer des rêves pas si inatteignables ou irréalistes que ça, au regard des happy few parmi nous qui osent aller à leur rencontrer et leur donner corps. Car ceux-là, en général, ne caressent pas l’idée saugrenue de devenir pilote de chasse à 55 ans. Leurs aspirations professionnelles, si elles sont audacieuses, sont souvent à leur portée.

Autorisons-nous donc nos rêves, pour qu’ils ne finissent pas au cimetière et qu’ils viennent combler nos soifs de sens, nos aspirations et nos envies.

 

Voyage en zone d’apprentissage

Pour réaliser ses rêves professionnels, la méthode proposée par Inknowation est simple, elle rappelle d’ailleurs la notion d’objectif SMART:

  • Rêver ses objectifs
  • Leur donner une date d’expiration
  • Œuvrer pour leur réalisation

A la troisième étape le bât peut franchement blesser. L’on peut parvenir relativement facilement à s’autoriser ses rêves et ses aspirations, à les sortir de notre tiroir à idées, à explorer les voies qui parlent à nos tripes, en dépit d’une raison trop raisonnable. En revanche, franchir le pas et œuvrer concrètement pour réaliser des ambitions professionnelles telles qu’un changement de métier, par exemple, peut présenter des obstacles insurmontables. C’est la que les excursions hors zone de confort et les voyages en zones d’apprentissage peuvent nous aider.

 

La zone de confort

C’est que nous connaissons et reconnaissons, ce qui nous est familier. Agréable ou non, d’ailleurs. Passer 1h30 dans les embouteillages, ou debout dans les transports en commun, entre les odeurs de sueurs et les bousculades n’a potentiellement rien d’agréable, mais dès lors que nous le faisons tous les jours, ça fait partie de notre zone de confort. De même pour tous les éléments et aspects de notre vie professionnelle:

  • Les colères du boss ou au contraire son management humaniste et efficace
  • Les relations pourries avec certains collègues et réjouissantes avec d’autres
  • Les tâches ennuyeuses et rébarbatives comme celles qui sont enthousiasmantes
  • Nos habitudes,  nos comportements, nos compétences, nos connaissances etc.

Tout ce qui nous est familier, positif ou négatif, est rassurant dans le sens où nous savons comment faire avec, même si nous n’aimons pas, même si sa gestion est coûteuse en énergie.

 

La zone d’apprentissage

Située juste à l’extérieur de notre zone de confort, la zone d’apprentissage est constituée de toutes les nouveautés auxquelles nous nous confrontons:

  • La formation professionnelle ou non
  • Les prise de poste ou changements de job
  • Les rencontres (avec d’autres professionnels, des clients etc)
  • Les voyages, le contact avec d’autres cultures
  • La confrontation des idées, des opinions
  • Les changements d’habitudes

Cette zone d’apprentissage enrichit notre regard sur le monde qui nous entoure et modifie nos habitudes, nos comportements. Nous y évaluons, comparons, observons, expérimentons d’autres réalités et nous en tirons de multiples enseignements qui donnent d’autres éclairages à nos perceptions et influent sur nos façons de faire et de penser. C’est une zone d’évolution dans laquelle nous grandissons à chaque incursion.

Certains parmi nous font des escapades fréquentes dans cette zone d’apprentissage par goût, parce que la curiosité ou l’envie d’apprendre est un moteur pour eux Pour d’autres, elle est une expérience inquiétante et déstabilisante. Ils préféreront donc évoluer le plus possible au sein de leur zone de confort. Au risque de laisser passer des tombereaux d’opportunités.

 

Zone magique, zone de panique

Si la zone d’apprentissage peut être plus ou moins confortable, elle reste le plus souvent relativement accessible. Au delà se situe une autre zone, plus difficilement atteignable aux adeptes du confort.

 

La zone de panique

Au delà de la zone d’apprentissage se situe la zone du non-savoir, zone dans laquelle notre expérience est quasi nulle. Les adeptes de la zone de confort la considèrent comme éminemment dangereuse d’où sa dénomination zone de panique. C’est là que nous trouvons tous ceux qui cherchent à nous dissuader d’entreprendre un rêve professionnel: trop dangereux, trop risqué etc. Et refusent d’imaginer que l’issue pourrait aussi être favorable.

Il ne s’agit pas tant de la peur de l’inconnu que de la peur de perdre ce qu’on a, ou ce qu’on est. La tension émotionnelle générée par la peur est un frein majeur à la créativité et à l’exploration d’autres territoires.

 

La zone magique

Inversement, ceux qui s’autorisent un peu d’optimisme et un peu d’audace la considèrent comme une zone magique. Le terme a un côté naïf très américain,  mais ne nous y trompons pas: pour ceux qui aiment fréquenter leur zone d’apprentissage, elle devient vite le lieu des possibles, des opportunités, du développement des compétences, du potentiel. La zone de confort s’élargit et avec elle les choix possibles et la capacité à les faire, y compris lorsqu’ils sont audacieux, comme changer de job, créer une entreprise ou se lancer dans une reconversion.

Les changements ne sont plus perçus comme la perte de quelque chose, mais comme l’ajout d’autre chose. Quitter sa zone de confort ne signifie pas la perdre, mais l’étendre vers des horizons plus propices à la réalisation de ses ambitions.

 

Accepter sa propre odyssée: prendre conscience de sa marge de manœuvre

Les freins à se lancer dans sa propre odyssée et voyager hors de sa zone de confort, aux limites de sa zone d’apprentissage et au delà, il est d’abord important d’amoindrir ses peurs:

  • Peur du qu’en dira-t-on, du jugement
  • Peur de l’échec
  • Peur du ridicule
  • etc.

Pour dépasser ces peurs, souvenons-nous d’abord que chaque fois que nous ne décisions pas quelque chose pour nous-mêmes, quelqu’un d’autre décidera à notre place, et nous subirons. Commençons donc par prendre des petites décisions concernant l’amélioration de nos vies professionnelles, des petites décisions pas trop inquiétantes, qui nous permettront des visites acceptables dans notre zone d’apprentissage. La première bénéficiaire sera l’estime de soi, qui vous poussera ensuite à prendre avec plaisir des décisions un peu plus grandes, à l’impact un peu plus significatif, qui rapprochent du job idéal.

Ma cliente Alexandra, par exemple, procrastinait à qui mieux mieux son projet de reconversion professionnelle par peur de découvrir la faisabilité de son projet. Elle n’aurait alors plus d’excuses à ne pas le mener à bien. Du coup, elle évitait tant qu’elle pouvait toute prise d’information qui aurait pu lui confirmer qu’elle avait déjà une bonne partie des compétences nécessaires, que la formation serait brève, que l’engagement financier était acceptable. Elle tournait en rond dans sa zone de confort pour ne pas découvrir qu’elle avait tous les atouts pour faire le grand saut dans l’inconnu. Et tout cela parce qu’elle avait hérité de convictions familiales sur l’importance de la sécurité, de la stabilité. Accepter sa propre odyssée professionnelle revenait à démontrer l’erreur parentale, et cela lui était difficile à admettre.

En élargissant ainsi nos horizons, nous élargissons aussi notre conscience de notre marge de manœuvre que notre quotidien professionnel comme sur notre carrière, en termes de plaisir au travail, de réalisation de soi et/ou de contribution et d’utilité. Ces sources de motivation vont, petit à petit, prendre une place plus importante que nos peurs et nous pousser à agir.

Il en résultera aussi une clarification progressive de ce que nous voulons, parce que nous avons touché du doigt les multiples possibilités d’amélioration rendues réalistes, atteignables, parce que notre motivation, nos tripes nous rendent capables de renverser des montagnes.

 

Un état d’esprit serein et dynamique à la fois

Il ne s’agit pas de devenir un winner dans une vision simpliste de l’American dream. Il s’agit de développer un état d’esprit serein et dynamique à la fois, un état d’esprit qui sait:

  • Définir ce qu’il veut, indépendamment des injonctions sociétales familiales ou autres (voir: Redéfinir la réussite), à partir de la connaissance de soi – besoins, appétences, valeurs, sens.
  • Avoir confiance en sa marge de manœuvre, en sa capacité à poser les action nécessaires à l’obtention de ce qu’il veut, à partir des aptitudes, des talents naturels, de toutes ses ressources internes, mais aussi de la construction de l’estime de soi, des compétences à développer.
  • Agir dans le sens de ses ambitions et de ses aspirations, en identifiant des plans d’action, des stratégies et en les posant concrètement.

Et la vidéo rajoute le quoi?, le pourquoi? et le comment? issus de la lecture émotionnelle que nous avions évoqué en lien avec la reconversion professionnelle, mais qui est valable pour toutes nos ambitions professionnelles. Répondre au quoi, pourquoi, comment avant de se lancer dans un projet professionnel est le moyen de calmer les émotions négatives qui nous poussent à éviter les risques, le non-sens et les erreurs. Une fois atténuées, elles laissent alors le champ libre à la recherche du plaisir en fonction de nos véritables sources de motivation et au travers de la construction concrète du projet en question.

En d’autres termes, entre lecture émotionnelle, connaissance de soi et incursions régulières en zone d’apprentissage, nous composons une partition singulière, un état d’esprit ouvert, qui laisse libre cours à sa créativité et nous permet d’oser rêver… puisque les rêves peuvent devenir réalité.

 

 

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Aller plus loin

 

Vous voulez construire et entretenir une posture, un état d’esprit et un relationnel sereins et dynamiques à la fois, propices à la concrétisation de vos aspirations professionnelles? Pensez au coachingPour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual au 01 39 54 77 32

 

8 Comments

  • Hello Sylvaine,

    Napoléon Hill parle de cette méthodologie que tu soulignes en début d’article, dans un de ces livres sur le succès, je ne sais pas si tu l’as lu, je te le conseille, c’est toujours d’actualité.
    T’as tout dit dans cet article, j’aurais ajouté la zone de compétence avec les (in)compétences (in)conscientes.
    Ensuite, évidemment il faut oser en sortir de sa zone de confort, dommage que beaucoup de personnes attendent un concours de circonstance pour se donner les moyens d’en sortir par eux-même.
    J’en suis sorti grâce à l’apprentissage et les connaissances que j’ai absorbé sur internet, je suppose que comme tu venais du domaine de l’éducation/apprentissage, ça a du accélérer le processus pour toi?

    • Sylvaine Pascual dit :

      Bonjour Jordane,
      en fait, c’est ma curiosité naturelle qui m’a toujours poussée à explorer des territoires nouveaux, et à aimer apprendre, cependant, j’ai fait partie des gens qui ont eu besoin d’un concours de circonstances pénibles pour sortir de la flemme et du confort et changer de vie! Même pour les adeptes de la zone d’apprentissage, lorsque nous n’avons pas d’idée précise de ce que sont nos rêves et nos aspirations, il n’est pas simple de se bouger pour les atteindre;)
      La zone de compétence ne fait-elle pas partie de la zone de confort?

      • nathalie dit :

        J’en arrive à avoir l’impression que la conscience de mes incompétences a fini par faire partie de ma zone de confort…
        Ou peut on trouver des suggestions concrètes de “petites décisions pas trop inquiétantes” ? Ce qui me vient à l’esprit est soit inutile soit trop compliqué…

        • Sylvaine Pascual dit :

          Bonjour Nathalie,
          C’est un point de vue intéressant car oui, sans doute, vivre avec la conscience de ses incompétences les place dans ce qui nous est familier.
          Il est difficile de donner des suggestions génériques, tant nos incompétences nous sont propres! Disons que ce peut être choisir une incompétence et poser une action simple. Imaginons que vous vous sentiez en compétence insuffisante en anglais et que partir en immersion 4 mois ne soit pas une option ou que l’auto-formation via des bouquins vous paraisse rébarbative, vous pouvez commencer par choisir de regarder deux séries télé en anglais par semaine, ou de paramétrer votre téléphone portable en anglais.

  • Amelie dit :

    J’aime beaucoup votre site, tellement positif!

    C’est l’article dont j’avais besoin (même si je ne sais vraiment pas quoi faire en pratique): j’ai changé de poste, changé d’échelle, et maintenant en période d’essai, je m’aperçois que je ne suis pas à la hauteur professionnellement mais également en termes d’adaptation, d’insertion (“faire son trou”) et de relations humaines (ce qui est vital vu le mode de fonctionnement de cette entreprise)…
    La prise de conscience est violente et me laisse démunie (ça me renvoie à ma peur profonde de ne pas être “assez”, c’est difficile de sortir de ce cercle vicieux)

    • Bonjour Amelie, l’adaptation dans un nouveau poste, surtout avec de nouvelles responsabilités, peut être sacrément déstabilisante. En dehors des tâches purement techniques, l’intégration dans un poste est effectivement essentiellement relationnelle. Une mine d’or pour vous aider dans ce cadre-là: la communication non violente créée par Marshall Rosenberg (La communication non violente au quotidien, ou Les mots sont des murs ou bien ils sont des fenêtres)
      Vous trouverez aussi des tas de ressources sur mon site;)
      Je vous souhaite bonne route Amélie;)

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