Reconversion profesionnelle: solitude et procrastination

Le sentiment d'être seul peut générer toutes sortes de procrastination dans l'itinéraire de reconversion

 

Changer de métier étant un gros projet, il y a mille raisons de se mettre à procrastiner, qui génèrent parfois un profond désarroi et un vrai sentiment de solitude, en mode “qu’il est long, qu’il est loin ton chemin Papa”. Cependant, ce sont en général des procrastinations ponctuelles auxquelles on peut remédier en allant traiter ses déclencheurs. Mode d’emploi.

Le sentiment d'être seul peut générer toutes sortes de procrastination dans l'itinéraire de reconversion

 

 

Plein de raisons de procrastiner

L’ampleur de la tâche, par quel bout la prendre, dans quel métier se reconvertir, où se renseigner, comment s’y retrouver dans la somme gigantesque d’informations parfois contradictoires sur Internet, comment déterminer le bon moment pour se lancer ou la pertinence de son envie de changer de métier, ça fait un paquet de bonnes raisons de procrastiner sur la mise en œuvre de son projet de reconversion, et ce à n’importe quelle étape de celui-ci.

Et souvent, elles alimentent le sentiment de solitude face à son projet, qui à son tour va renforcer l’envie de céder à la procrastination, qui, au fond, vous protège de tous ces questionnements : tant que vous ne vous y mettez pas, vous ne prenez pas de décision, donc vous n’avez aucune chance d’en prendre une mauvaise.

 

Ne pas attendre le burn-out

C’est bien mignon tout ça, mais à ce rythme-là, le risque est grand d’atteindre la retraite sans jamais avoir exploré le commencement du début de l’envie de changer de métier, avec à la clé l’éventualité garder bien des regrets. Car mieux vaut  renoncer à une reconversion en connaissance de cause que de remiser son désir au fond du carton à idées non explorées, qui laissera un sentiment d’inabouti et une question en éternel suspend : et si j’étais passé à côté de quelque chose ?

Et si ce n’est pas la retraite qui arrive trop tôt, gardons bien en tête que la frustration et l’insatisfaction d’un job qu’on ne supporte plus mène tout droit au stress, puis au burn-out. Évidemment l’épuisement professionnel est bien pratique : il rend la réflexion en profondeur sur sa vie professionnelle incontournable, et plus aucune excuse ne tient pour y échapper. Cependant, il est extrêmement coûteux, en énergie, en estime de soi, et le temps nécessaire à se reconstruire avant même d’envisager de changer de métier peut être long, en particulier si le burn-out mène à une dépression. Voir:

en attendant le burn out

 

S’autoriser le pas à pas

La bonne nouvelle, c’est que dans de nombreux cas, procrastiner sur sa reconversion professionnelle fait partie des procrastinations légères, non chroniques, auxquelles on peut remédier, en commençant par exemple par réduire l’ampleur de la tâche. Elle est le plus souvent due au fait qu’une décision aussi potentiellement pleine de conséquences sur tous les domaines de notre vie ne prend pas en trois coups de cuillère à pot.

Cela ne signifie pas découper l’objectif en 3000 petits objectifs. Potentiellement, un nombre très élevé de petites tâches à accomplir peut être tout aussi tétanisant. Il s’agit de se donner un premier objectif sans préjuger de la suite, car à tout moment vous pouvez choisir de renoncer à cette reconversion. Voir:

L’idée est donc de commencer par une étape facile, en fonction de l’état d’avancement du projet, sans aucunement préjuger de la suite. Une fois cette étape accomplie, il sera temps  de mettre en œuvre la triplette du coaching, c’est-à-dire d’en évaluer les résultats, d’en faire un bilan et de décider de passer, où non, à l’étape suivante.  Bref, il s’agit concrètement de supprimer la pression en procédant pas à pas.

S’autoriser un petit bout d’exploration (du désir, des domaines possibles, du métier choisi, des formations possibles, des financements existants etc) tout en réservant sa décision à un moment où vous aurez assez d’informations pour qu’elle soit éclairée suffit en général à s’y mettre à un rythme acceptable et compatible avec sa situation.

 

Détourner son attention de la procrastination

Au cas où la procrastination persiste, il se peut alors que les craintes liées à la reconversion soient plus fortes et nécessitent une analyse plus approfondie pour déterminer si la reconversion est bien l’option qui vous convient ou si elle masque autre chose, ou s’il existe d’autres freins à lever en amont. Comme par exemple un manque de confiance en soi ou encore des croyances héritées de Papa/Maman ou de l’Oncle Alfred, selon lesquelles, par exemple « on est là pour en chier », qui sont donc incompatibles avec un changement de métier pour se faire plaisir professionnellement. Voir

Quand l'héritage familial génère des conflits de valeurs, il devient une entrave à la reconversion professionnelle

Ces  procrastinations-là nécessitent le plus souvent, une fois leur origine identifiée, de travailler sur ce qui l’a générée plutôt que sur la procrastination en elle-même. Étant un comportement protecteur, elle ne risque pas de disparaître tant que son bénéfice secondaire n’aura pas été comblé autrement. D’autre part, comme la procrastination a une forte tendance à nous faire culpabiliser, mieux vaut détourner son attention d’elle pour rendre le processus plus léger.

On ne le répétera jamais assez : essayer de lutter contre la procrastination est une véritable fausse bonne idée.

Et détourner son attention d’elle peut signifier travailler sur l’estime de soi ou la confiance en soi, par exemple, qui vont permettre de prendre des décisions avec assurance et de faire une reconversion plus zen. De se pencher sur la cohérence de son projet, de vérifier qu’il correspond bien à nos différents niveaux de besoins. Ou encore d’identifier les convictions limitantes qui l’entravent et les ramollir… Bref, travailler sur les points cruciaux et ne pas trop focaliser sur la procrastination, car celle-ci diminuera d’elle-même lorsque les freins seront levés.

 

Se faire accompagner

A ce stade, l’accompagnement peut être un bon moyen de franchir l’obstacle de la procrastination, et de construire un état d’esprit propice à la reconversion, dynamique et serein à la fois. C’est ce qu’a fait Corinne qui, une fois son entreprise de prestation de service créée, s’est retrouvée tétanisée et dans l’incapacité de se mettre à la création de son site Internet, à l’élaboration de brochures ou d’un plan de communication. Elle s’est adressée à moi à ce moment-là et je vous propose de suivre son évolution au travers d’articles associant son témoignage à la façon dont nous avons travaillé pour la remettre dans une dynamique active. Voir

Le forfait job idéal et évolution professionnelle

 

 

Mini coaching: procrastination et reconversion

A une étape de la reconversion (désir, exploration, mise en œuvre, formation etc.), vous vous êtes mis à procrastiner? Commencez pas identifier précisément ce qui génère votre procrastination:

 – Que craignez-vous?
 – Qu’est-ce qui vous gène, vous entrave, vous freine?
 – Ses déclencheurs: quels manques, quels besoins à combler indiquent-ils?
 – Comment les satisfaire?
 – Voir ensuite: Reconversion professionnelle et croyances limitantes

 

 

Voir aussi

Accueillir la procrastination
1001 procrastinations (interview de Sylvaine Pascual sur France 2)
Procrastination et estime de soi
Quand la procrastination devient invalidante
8 étapes pour gérer les périodes de doute
Les 10 clés d’une reconversion professionnelle zen
Les 10 clés d’une reconversion professionnelle dynamique
Reconversion professionnelle: l’être humain derrière le projet
Reconversion: interview de Sylvaine Pascual sur Sud Radio
Reconversion professionnelle: Ithaque dans les médias

 

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