Image de soi: de la dévalorisation au regard bienveillant

Cesser de se dévaloriser et construire un regard bienveillant

Tweetée par Anne-Claude Benhamiche avec le joli commentaire “c’est un beau jour pour adoucir son regard sur soi”, cette vidéo pose une passionnante question: celle de la pertinence du regard que nous posons sur nous-mêmes. Car souvent, entre jugement, dévalorisation et focalisation sur le négatif, nous peinons à voir qui nous sommes réellement. Et nous sommes plus beaux que nous croyons. Dans tous les sens du terme.

Cesser de se dévaloriser et construire un regard bienveillant
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Image de soi et changement de perception

Il y a fort à parier que la crainte du regard des autres trouve sa source dans les jugements très durs que nous passons sur nous-mêmes. Habitués aux critiques acerbes que nous formulons sur nous-mêmes, nous finissons par nous imaginer que les autres ont autant de discours négatifs sur nous que nous en avons nous-mêmes. Probablement à tort.

Dans cette vidéo, des personnes sont amenées à se décrire à un artiste qui les dessine, puis une autre personne les décrit à leur tour. La différence de résultat est frappante: visiblement, nous nous voyons bien plus moches que la réalité d’une part et que les autres d’autre part. Cette vidéo est intéressante à double titre:

  1. Elle montre le regard excessivement dur que nous portons sur nous-mêmes et son manque d’objectivité.
  2. Elle montre aussi que le regard des autres est bien plus bienveillant qu’on ne l’imagine. Et aussi potentiellement plus objectif, puisqu’ici, les portraits dressés par les autres sont souvent bien plus ressemblants que ceux dépeints par les personnes elles-mêmes.

En d’autres termes, lorsque nous sommes en dévalorisation, de la même manière que nous croyons l’autre meilleur que nous, il nous croit meilleur que lui. Et à l’arrivée, chacun a de l’autre une image plus juste que de lui-même.

La confrontation avec cette vision plus objective et bienveillante telle qu’elle est montrée dans cette vidéo a un effet très émouvant: la prise de conscience qu’un autre regard est possible, un regard réconfortant qui peut encourager un changement dans la perception que nous avons de nous-mêmes et améliorer l’image de soi. Vilain petit canard à ses propres yeux, joli cygne aux yeux d’autrui, il y a sans doute là de quoi “adoucir son regard sur soi”: reconnaissons le joli piaf que nous sommes et celui que nous voyons chez les autres!

 

Le regard de l’autre au bénéfice de l’image de soi

Ce qui est valable pour nos caractéristiques physiques l’est aussi pour nos traits de personnalités et nos compétences. Nous sommes souvent, au premier abord, très mauvais juges de nous-mêmes qui nous voyons plus moches, plus gros, plus petits, mais aussi plus bêtes, plus incapables que nous le sommes en réalité, et aussi souvent que les autres.

La dévalorisation s’exprime de bien des manières, entre discours interne négatif, excès d’exigence envers soi-même, non acceptation de qui nous sommes et comparaisons défavorables. Alors que le regard de l’autre nous renvoie bien plus de caractéristiques positives que nous l’imaginons.

Nous pouvons en tirer quelques pistes pour redorer notre image de nous-mêmes et au passage renforcer l’estime de soi:

 – Accepter que le regard des autres est plus bienveillant qu’on l’imagine et, par ricochet, oser davantage.
 – Accorder de la valeur aux compliments et les accueillir au lieu de les rejeter en bloc.
 – Aller chercher les signes de reconnaissance dont nous avons besoin.
 – Profiter des retours positifs des autres pour nous approprier nos talents naturels et reconnaître nos accomplissements

 

Faire profiter autrui de notre regard bienveillant sur lui

Adoucir le regard sur soiInversement, nous avons donc la capacité à renforcer l’estime de soi des autres en leur renvoyant un regard bienveillant, à leur bénéfice mais aussi au nôtre. Car être un miroir positif, c’est susciter chez l’autre un plaisir et une gratitude qui rejaillissent immédiatement sur nous. Car rappelons-nous que reconnaître la valeur des autres ne se fait pas au détriment de soi, plutôt l’inverse… Le double effet kiss-cool d’une gentillesse courageuse et affirmée!

Profitons-en donc pour réhabiliter quelques bonnes pratiques relationnelles qui améliorent l’ambiance au travail et favorisent la coopération et la confiance mutuelle:

– Faire des compliments
– Dire les jolies choses que l’on ressent
– Reconnaître et s’exprimer sur les compétences et accomplissements des autres.
– Envoyer des signes de reconnaissance
– Valoriser l’expérience et les enseignements plutôt que de pointer du doigt les erreurs.
Faire des demandes plutôt que des pseudo “critiques constructives”
– S’essayer à la biendisance plutôt que de s’adonner à la médisance

 

Voir aussi

Se parler à soi-même comme on aimerait qu’on nous parle
Etat d’esprit positif: modifier un discours intérieur
10 bonnes raisons de se moquer du regard des autres
Compétences relationnelles: les pièges de la lecture de pensée
Les pièges de la comparaison
Vie professionnelle: des attitudes à réhabiliter

 

Aller plus loin

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15 Comments

  • Jouffrey dit :

    Je souhaiterais échanger avec vous.

    Cdt

  • nathalie dit :

    Bonjour
    je trouve que cette pub est très critiquable. D’abord l’accent est mis sur l’idée de beauté et d’apparence extérieure. Est ce vraiment l’essentiel ? N’attache-t-on pas déjà beaucoup trop d’importance à cela ?
    Ensuite les femmes montrées sont effectivement plutôt jolies, minces, les traits fins, assez jeunes. Je n’ai pas envie de regarder la vidéo une nouvelle fois mais il me semble qu’elles sont blondes et ne portent pas de lunettes. Que se passerait il si elles étaient moins gâtées par la nature et ressemblaient effectivement au portrait n°1 ? Que donnerait l’expérience avec une femme âgée de plus de 65 ans ? Avec un homme ?

    • Sylvaine Pascual dit :

      Je ne suis pas tout à fait d’accord. Il ne s’agit pas d’être beau/belle, mais de se trouver beau/belle, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Est-ce essentiel? Peut-être pas, mais l’image physique que nous avons de nous-mêmes et son acceptation font partie intégrante de l’estime de soi. J’ai d’ailleurs, dans le billet, élargi le champ à nos compétences, nos capacités etc.

      Pour ma part, j’aimerais beaucoup voir cette même expérience avec une femme de plus de 65 ans et avec plusieurs hommes que je connais qui s’estiment bien moins chouettes à regarder qu’ils le sont en réalité;))

  • Philippe dit :

    Personnellement j’accepte mon image. C’est les autres qui ne semblent pas l’accepter

    En tous cas merci pour votre série de billets que je trouve super intéressants (en plus d’etre joliement écrits)

    dommage tous ces liens morts…

  • Florence dit :

    Je suis confrontée quant à moi à l’acceptation de me voir vieillir, à bientôt 50 ans, je m’aperçois que si je me sens toujours très dynamique et prends soin de moi, mon corps, mon visage, changent et c’est un peu difficile à vivre. J’ai mis tant de temps à m’aimer, j’ai l’impression qu’il faut tout recommencer ! Tout cela a un moment de ma vie où je suis confrontée à d’autres changements plus intérieurs, eux aussi douloureux.

    Ce n’est pas une période facile, 50 ans. Je me sens intérieurement comme une ado (plus à ma place, remettant tout en question, y compris moi et parfois violemment) dans un corps de femme mûre (bon, j’ai pas d’acné c’est déjà ça, mais quand même).

    Sylvaine, dans vos nombreux billets pleins de bon sens, en avez vous qui parlent de ça? De cette période d’après milieu de vie, que je ne suis pas la seule à trouver douloureuse sans doute… ça me ferait du bien de vous lire sur ce sujet…

    • Merci Florence pour ce partage intéressant, c’est effectivement une question qui mérite d’être abordée en effet, en particulier quand une conjonction d’événements compliquent nos changements. Votre commentaire me fait penser au témoignage de Pascale, même si la question de l’approche de la cinquantaine n’y était pas évoquée, parce que certains mutations peuvent générer tant de difficultés. Ca me donne envie de réfléchir à ce sujet!

      • Florence dit :

        Merci Sylvaine, j’ai suivi le lien indiqué, effectivement me suis aussi un peu reconnue dans la description. Ce qu’elle dit, concernant le suivi téléphonique en coaching, m’a fait réfléchir, mais je me rends compte que pour moi, un contact visuel et “réel” est au contraire primordial, et n’étant jamais seule à la maison, je ne m’y sens absolument pas “dans un cocon” pour travailler sur moi dans ces conditions.
        Si vos réflexions à ce sujet débouchent sur un écrit, je serai la première sur les rangs pour vous lire 😉

  • Sofiane dit :

    Bonjour,
    Vous avez abordé un excellent thème qui touche plusieurs personnes, notamment les gens qui n’ont pas confiance en eux et qui se basent trop sur les jugements des autres pour valoriser ou dévaloriser leurs personnalités.
    Merci à vous encore pour cet article!!

  • Kimem dit :

    Bonjour,

    Alors, moi, mon problème, ce n’était sûrement pas la dureté du regard que je portais sur moi.

    (Je parle au passé parce que je ne suis plus jeune du tout, bien qu’en forme et pleine de vie…)

    Je peux affirmer qu’au contraire, j’ai passé ma vie (ma jeunesse et après), en gros, à me demander : “Mais qu’est-ce qu’on peut me trouver de si moche ?”, parce que sans me prendre pour une beauté, je ne me trouvais pas mal et m’aimais bien, me souriais dans les glaces (mais oui ! et pourquoi pas ?…), alors que j’entendais, dans la rue ou ailleurs – ça avait commencé sur la cour de récré quand j’avais quatorze ou quinze ans… –, de la part d’inconnus ou de personnes d’un entourage plus ou moins proche : “Ce qu’elle est moche !” ou “T’es moche”.

    Je n’ai jamais trouvé de réponse, persuadée que j’étais que mes défauts, dont j’étais bien consciente, mais que j’oubliais ou ne jugeais pas si importants, loin de m’enlaidir, me donnaient un genre (c’est encore ce que je pense quand je regarde des photos anciennes…et pourquoi les autres n’étaient-ils pas d’accord ?!…).

    Donc, pardonnez-moi, mais du moins en ce qui me concerne, je peux dire que votre interprétation ne tient pas.

    Amicalement.

    • L’article commence par “souvent” et non pas par “toujours” ou “dans tous les cas”. Il s’adresse donc à ceux qui se reconnaissent dans ce cas et ne prétend pas que cette dévalorisation est universelle;)

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