Nos vies professionnelles et personnelles sont de plus en plus imbriquées, ça a certainement plein de bénéfices qui, je l’avoue volontiers, échappent à mon cerveau partisan d’un temps pour tout, avec une seule constante commune: le plaisir. Voici donc quelques pistes pour faire passer son cerveau du mode boulot au mode repos, parce qu’il y a une vie après le boulot.
Il y a une vie après le boulot
Ce qui me gène le plus dans les limites de plus en plus floues entre vie professionnelle et vie privée, c’est qu’on finit par moins profiter de l’une comme de l’autre et par emmêler nos neurones fatigués dans un gloubiboulga de pensées hybrides mi-boulot mi-perso, jamais vraiment attentives à ce qui se passe dans le présent. On y perd autant en concentration, qu’en efficacité, en plaisir ou en capacité à se ressourcer.
Voici donc quelques pistes pour faire une coupure plus nette entre vie personnelle et vie privée, et pouvoir rentrer du boulot une théière sur la cafetière et des vitamines mentales plein cette dernière.
1- Boucler la journée
Avant de quitter le boulot, vous pouvez vous réserver une dizaine de minutes pour faire un point sur tout ce que vous avez accompli dans la journée. Parfois, l’accumulation de dossiers à traiter donne le sentiment qu’on avance pas, et de là à ruminer ce sentiment toute la soirée, il n’y a qu’un pas, que de nombreux travailleurs forcément zélés franchissent plus facilement que n’importe quel petit fleuve italien.
Faire une liste des dossiers traités et des avancements donnera une autre perspective sur la journée de travail. Evitez la liste de ce qui reste à faire, potentiellement anxiogène, mais vous pouvez la remplacer par un mini planning de tâches importantes que vous voulez effectuer le lendemain. Les avoir prévues peut en partie minimiser la charge émotionnelle.
Si certains aspects de la journée de travail continuent à vous peser et risquent d’encombrer votre tête toute la soirée, appliquez un peu de lecture émotionnelle et prenez rendez-vous avec vous-même pour traiter la cause de l’émotion et le dossier en question. Vous pouvez aussi mettre en place un pare-feu mental pour attendre plus sereinement le moment du traitement. Pour mettre tout ça en place, voir
2- Un moment pour soi
Déconnecter du travail, c’est littéralement passer mentalement du mode boulot au mode repos. Mais le mental scrupuleux du parfait salarié/chef d’entreprise a souvent du mal à trouver l’interrupteur aussi ce mini exercice proche de la relaxation et de la méditation peut vous aider.
Avant de quitter le travail, dans les transports ou en arrivant chez vous, prenez 5 mn pendant lesquelles vous allez fermer les yeux et vous concentrer sur vos autres sens: ce que vous ressentez, ce que vous entendez, ce que vous touchez, ce que vous sentez. Pour ce qui concerne l’ouïe, voir aussi Le bruit et la fureur
3- Les minis défis
Détourner son attention de la journée de travail en la focalisant sur tout autre chose est un bon moyen d’empêcher sa boîte à idées interne de faire des heures sup aussi éprouvantes que mal rémunérées.
Vous lancer des mini défis pendant vos temps de transport est un bon moyen de vous recentrer sur le présent, donc de ne pas ruminer le passé (même récent) ou anticiper un avenir par nature imprévisible.
D’autre part, si le défi est sympathique, c’est aussi un moyen de se redynamiser l’humeur en mettant de la vitamine mentale dans ses transports.Pour terminer, un effet secondaire pas du tout indésirable, c’est qu’on y travaille au passage son sens de l’observation, et pas seulement visuel.
- Trouver 5 personnes qui portent un blouson bleu
- Trouver 5 personnes que vous trouvez belles à regarder
- Trouver 5 éléments architecturaux que vous trouvez intéressants
- Entrer en conversation avec un(e) inconnu(e)
- Fermer les yeux et identifier 3 sons de sa ville
- Photographier trois jolies choses (scènes, lieux etc.) pour son instagram ou son tumblr. Ou même juste pour soi!
4- Mettre des vitamines mentales dans ses fins de journée
S’il y a bien une chose qui me surprend dans le quotidien de nombreuses personnes que je côtoie de près ou de loin, c’est le modèle CAF qui régit leur mode de vie personnelle. Ce modèle-là n’a rien à voir avec la caisse d’allocation familiale ou le cuisses-abdos-fessiers qui sculpte une jolie silhouette. C’est le sinistre : contraintes-et-absence-de-fun pas très ressourçant après une dure journée de labeur.
Alors on s’échappe comme on peut en se débarrassant vite fait de tout ce qu’on vit comme des obligations pénibles avant de s’affaler devant la télé. Et on finit par tout vivre comme des obligations pénibles à partir du moment où ça nous demande le moindre effort physique et/ou intellectuel.
L’alternative consiste à remettre du fun dans tout ce que nous vivons comme des corvées (les courses, les repas, le ménage, les devoirs des enfants etc), à renouer avec des plaisirs simples : bien manger, jouer, rigoler, partager de la chaleur humaine, passer un moment à deux en s’accordant une totale attention, trouver du réconfort, redécouvrir combien la vie est belle, etc. tout ce qui va mettre de la gaieté de la joie et/ou de la sérénité dans vos fins de journées pour vous donner de quoi contempler l’idée de la soirée avec impatience et envie plutôt qu’avec fatigue et résignation.
Nous faire plaisir simplement et dans le présent permet aussi de détourner l’attention de nos petits et gros problèmes de boulot et de restaurer nos réserves d’énergie. Il y a tellement de moyens simples (et gratuits) de se faire plaisir le soir, qui ne demandent juste que le premier pas, celui qui consiste à s’y mettre, que c’est presque un crime contre le bien-être que de rester enfermés dans nos sentiments de corvées et de contraintes;)
5- La déconnexion pour les brutes
Pour certains déconnecter du boulot nécessite des mesures plus brutales. Parmi les costauds du boulot, les workaholics, les ultra-connectés, les uber-occupés, les hyper-stressés autant que les amoureux de leur travail nombreux sont ceux qui peuvent avoir du mal à remettre vie professionnelle et vie privée chacune à leur place. J’avoue: faisant un peu partie de 3 de ces catégories, ça m’est parfois difficile aussi.
Comme je travaille en grande partie chez moi, peu d’inconnus ou de gens portant des blousons bleus arpentent l’itinéraire habituel entre mon bureau et mon salon. D’autre part, comme beaucoup d’indépendants, j’ai tendance à mélanger un peu trop vie professionnelle et vie privée. Enfin, je fais partie des gens qui réfléchissent en permanence, y compris la nuit, sous la douche et j’en passe:
- C’est très pratique: on a plein d’idées
- C’est assez pénible: on a trop d’idées
Et ça rend l’aptitude à déconnecter du boulot assez peu développée. J’ai donc cherché des solutions plus radicales. La mienne consiste à regarder des séries télé de préférence très éloignées de la réalité : donnez-moi des zombies, des vampires, de la science fiction, des contes de fées pas du tout gentillets, de l’action, de l’aventure, du fantastique et je file dans des mondes imaginaires qui ne risquent pas de me rappeler ma compta.
(Edit du 2 octobre 2014: cette technique a visiblement plu au Monde qui l’a repris dans cet article intitulé Recadrage)
Cette solution fonctionne très bien pour moi et c’est celle qui a ma préférence pour l’instant. Ca ne signifie pas qu’elle est universelle, pas plus que les autres mentionnées ci-dessus, à vous de trouver la solution qui va fonctionner pour vous, en appliquant l’habituelle triplette du coaching pour vous approprier une solution, et l’expérimenter autant dans votre vie professionnelle que dans votre vie privée.
Et n’hésitez pas à la partager pour donner des idées aux copains;)
Voir aussi
Ralentir: les vertus de la lenteur
Les dossiers à fermer
Etre dans le présent
Faire quelque chose pour soi: parce que nous le valons tous!
Bien-être: qu’est-ce qui occupe vos pensées?
Bien-être, relations: les instants de convivialité
Bien-être: se protéger d’une société psychotoxique
Aller plus loin
Vous voulez renouer le plaisir au travail et mieux concilier vie privée et vie professionnelle, en cohérence avec vos valeurs, vos goûts, vos aspirations? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual
A un moment je me suis demandé si le fait que je n’arrivais pas à déconnecter était lié à une peur d’oublier les idées qui me passaient par la tête. Peur de rater l’opportunité de les exploiter le lendemain, une fois au travail.
Alors je me suis mis à prendre un petit carnet, comme petit rituel de la fin de la journée professionnelle, pour y écrire tout ce qui me passe par la tête jusqu’à ce que je me sente “déconnecté”.
C’est par ailleurs très intéressant de parcourir ce carnet et retourner voir ce qui y a été écrit il y a quelques mois auparavant.
Génial.
Merci Grégory pour ce partage qui pourrait bien donner des idées à beaucoup d’entre nous!
Et en le consultant a posteriori, as-tu trouvé des perles rares?
Perle rare je ne sais pas mais en tout cas des passages qui m’ont bien fait rire 🙂
Tant mieux!Le rire, c’est de la vitamine mentale;))
Sport (pratique y compris une bonne marche avec son chien), voyages, Séries TV, moments avec amis, (et bien sur absence de réseau WiFi) , rien de tel pour “déconnecter” et se ressourcer pour moi !
Salut Claude,
Toi au moins, tu as tout un panel de possibilités dans ta musette!
je vais chercher mon fils a la creche,on se fait de gros calins,et puis on joue aux legos,le travail est oublie….
Joli! La déconnexion en mode chaleur humaine^^
J’ai pris le temps de monter un aquarium à la maison
Eau, plantes, chaleur, et faune (poissons, crevettes et escargots…) se côtoient dans un temps et un espace autre que le nôtre..
Cela suffit, si l’on se pose simplement un instant devant la vitre, à calmer les images qui défilent dans notre tête, à apaiser notre respiration et véritablement faciliter le passage de la journée à la soirée et la vie personnelle…essayez, vous verrez.
Joli aussi, la déconnexion en mode sérénité. J’aime l’idée d’un autre monde^^
Bonjour,
De mon côté, j’ai compris l’erreur à ne pas faire qui consiste à ramener son ordinateur portable de travail car c’est une tentation de regarder ses mails surtout quand on travaille avec des américains et le décalage horaire qui en découle.
Cependant le soir pendant 15 minutes, ma femme et moi parlons chacun de notre journée pour savoir si cela s’est bien passé ou non. Cette écoute et avis de son(sa) compagne nous permet de mieux assimiler notre journée de travail et se préparer à la journée du lendemain.
Puis après, nous faisons toujours une activité ensemble sans parler de travail avec un film, un jeu de société. Sans oublier, les surfs sur internet chacun de son côté.
Heu, ben moi… suis comme Sylvaine, tjrs connectée, hyper concentrée, workaholic, et tout et tout… alors, les trucs qui valent un temps, ne valent plus l’année d’après ! Par exemple :
J’ai pratiqué la relaxation 15 mn TOUS les soirs en rentrant, pour me consacrer à ma fille ensuite seulement. Il m’a déjà fallu 4 mois pour arrêter de bouger, puis 3 mois pour me détendre, mais j’ai insisté, en têtue que je suis. Alors enfin, j’ai ressenti “autre chose” : 7 mois de ténacité, et la relaxation commençait vraiment.
J’ai gardé cette pratique 4 ans durant ; je pouvais descendre en relaxation profonde, debout en plein métro ! Rien ne m’empêchait de faire ce qui me faisait autant de bien.
Beau souvenir… mais lorsque ma “motivation” fut ado, j’ai arrêté. Plus besoin.
Plus tard, j’ai jardiné : incroyable ce que ça défoule de tailler ! j’en ai coupé des branches et des brindilles ! J’ai traité tout mon jardin comme un bonzaï !
Bon, maintenant, je suis retombée ds le chaudron. Depuis 1 an, je rêve boulot : je rédige mes mails et mes billets (en rêve, je précise bien). L’écran de l’ordi est parfaitement net, à portée de mains… et le matin, je n’ai plus qu’à reproduire : gain de temps mais… aucun repos mental
Donc j’ai lu ton billet ,Sylvaine, et toutes les idées, avec avidité : si je ne trouve un truc, je vais mal tourner ! Encore d’autres idées, encore svp !
😉
Le plus souvent et quand c’est possible, s’immerger dans un bon roman dans les transports en commun permet de déconnecter totalement 😉
L’inverse de Vincent, une déconnexion sereine et en douceur, dans la fiction. Je trouve personnellement que les mondes qu’on s’imagine et auxquels ont s’associe, le temps d’une lecture ou d’une série, sont un véritable sas de décompression entre nos deux univers^^
Le truc infaillible , mettre la radio a fond dans la voiture et brailler de concert : mon best of en fonction de la gravité de la situation , Mexico de Luis Mariano , Antisocial de Trust , Roxane de Police , J’ai encore rêvé d’elle de Il était une fois , ou le capitaine de saint malo de triyann … à vous de faire votre playlist mais surtout ne retenez rien lachez les chevaux et les décibels , ça détend vraiment !!!
J’aime! Bel exemple de déconnexion pour les costauds!
A chacun sa playlist et hop! Braillons les enfants^^
Je viens de me rendre compte que je n’avais toujours pas signé ton blog….. Cela fait bien longtemps que je viens régulièrement sur ton blog et que j’y passe de très agréables moments de détente .
C’est un réel plaisir de te rendre visite.
Bonne continuation
Merci c’est très gentil^^
J’étais un gros adepte des techniques 1, 2 et 4 … En région parisienne, les transports en commun, c’est assez pratique pour faire une (grosse!) coupure entre boulot et maison.
Oui, lorsqu’on sait les mettre à profit, les transports sont un bon moyen de déconnecter!
Un truc pour déconnecter du boulot consiste encore à se faire un bon film!
Oui, ça va dans le même sens que la série télé;)
Super article, merci pour les pistes
j’ai commencé à écouté des la musique pour déconnecter
Ma playliste préféré ^^ : https://www.youtube.com/watch?v=mHZ4rjbIyBc
Bonjour Fanny, merci pour la suggestion! La musique est effectivement un excellent moyen de créer un sas entre vie pro et vie perso et de passer de l’une à l’autre avec fluidité. Personnellement, je ne suis pas adepte de ce type de musique relaxation/méditation, mais d’autres genres me sont utiles, et chacun(e) pourra choisir ce qui lui convient le plus:)