Faire quelque chose pour soi: parce que nous le valons tous!

Faire quelque chose pour soi, arce que nous le valons bien!

 

Comme il est difficile de faire quelque chose pour soi et rien que pour soi! Non parce que quand même, il ne faudrait pas être un gigantesque égoïste nourri à l’individualisme comme d’autres sont nourris aux cornflakes et se gonfler tellement de son auto-importance qu’on pourrait finir comme une certaine grenouille dans une certaine fable! Allez, ré-apprenons à faire parfois quelque chose pour nous-mêmes, parce que c’est bon pour tous;)

Faire quelque chose pour soi, arce que nous le valons bien!

 

L’autre jour, ma cliente Philomène m’explique en long en large et en travers qu’elle aurait besoin de dégager du temps pour elle, parce qu’elle ne supporte plus ses douleurs chroniques dans le dos et qu’elle a besoin de rééducation et de natation pour entretenir une posture et une musculature qui l’aideraient considérablement. Seulement voilà: c’est évidemment impossible. Ses enfants ont besoin d’elle, son mari a besoin d’elle, la maison a besoin d’elle, elle est surchargée de boulot et voilà bientôt trois ans qu’elle navigue d’une excuse à l’autre pour ne pas avoir à culpabiliser de s’occuper d’elle. C’est fou ce que l’imaginaire bon petit soldat, transmis de génération en génération, peut faire comme dégâts.

 

 

Regard des Autres, Stasi de soi-même

Nous rechignons à faire quelque chose pour nous-même à cause du regard potentiellement désapprobateur des Autres. La majuscule au mot “Autres” est essentielle: elle permet de distinguer une entité nébuleuse – les Autres – de ces contemporains distincts de nous-mêmes qui nous entourent – les autres. C’est un peu comme dans la série Lost. Il y a les autres survivants, et puis il y a toujours les Autres, cette abstraction indéfinie et omniprésente, qui, malgré l’anonymat de la majorité de ses constituants, a une capacité inégalée à  influencer nos décisions et nos comportements sans que ça se voit.

Chaque fois qu’il est question s’intéresser à soi-même, ce qui présuppose de s’éloigner des préoccupations collectives pour quelques instants, les Autres, organisés en légions qui connaissent bien leur boulot, veillent au maintien de l’ordre établi. Allez donc franchir la barrière à ultrasons, vous. Ca fait mal, et puis derrière, on se retrouve tout seul.

Evidemment, il s’agit bien ici du regard des Autres et de leurs jugements, gardiens inflexibles de la morale collective et culpabilisateurs nés, pour peu qu’on les laisse faire… Mais il s’agit tout autant du pouvoir que nous leur accordons en laissant le conformisme et l’œil de Moscou nous dicter chacune de nos décisions. Et par extension, la Stasi de soi-même, c’est aussi soi-même, puisque c’est par lui (elle) qu’on n’est jamais mieux servi. Comme pour Philomène, c’est dans notre œil à nous que vient s’installer l’auto-jugement lié aux croyances dictatoriales sur ce qu’il faut ou ne faut pas faire pour être quelqu’un de bien et non pas un abominable narcissique sans considération pour autrui.

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Don de soi – 1 / égoïsme – 0

Ainsi, les freins à faire quelque chose pour soi sont naturellement inscrits dans nos sociétés où le don de soi est extrêmement valorisé, en particulier s’il implique le déni de soi. Nul besoin d’une navette spatiale, quand on a le sens du sacrifice, pour être propulsé dans les hautes sphères fréquentées par les héros canonisables. A tel point que le sacrifice est même parfois utilisé comme excuse à l’immobilisme (la carrière “sacrifiée à celle du conjoint”, par exemple).

A l’autre bout de la chaîne, celui qui se préoccupe de lui-même de façon un peu visible, par exemple en envisageant une reconversion, avec toutes les défis et les remises en question que cela implique, voit rapidement les sourcils se froncer autour de lui, les amis qui veulent du bien déconseiller ce chemin périlleux qui met en danger non seulement l’aventureux candidat à la reconversion, mais aussi ses chers proches qui n’ont rien demandé et voudraient pouvoir continuer à aller au ski en février. Pas besoin alors de trébuchet pour se retrouver catapulté au rang d’égoïste individualiste et autolâtre.

Et on se demande pourquoi les volontaires ne se bousculent pas au portillon de la reconversion, alors qu’ils seraient 66% à y avoir déjà pensé…

 

Faire quelque chose pour soi peut être un acte altruiste!

Pourtant, outre le fait que le don de soi est loin d’être toujours d’une gratuité sans tâche et dénué d’inconvénients, s’occuper de soi présente pas mal de bénéfices qu’on pourrait résumer comme suit:

 – Une bonne humeur bienfaisante. Faire quelque chose de significatif pour soi favorise la satisfaction, l’accomplissement de soi, et donc le bien-être et la bonne humeur. Quand nous nous occupons de nous-mêmes, nous sommes plus détendus, plus reposés, et donc nous sommes plus disponibles pour nos proches et plus aptes à répondre à leurs besoins. Bref, en s’occupant mieux de nous nous nous occupons mieux des autres: c’est un acte altruiste!
 – Une estime de soi contagieuse. Faire quelque chose pour soi, c’est écouter ses besoins et leur accorder de l’importance. C’est bon pour ‘estime de soi et ceux qui savent répondre à leurs besoins sont aussi plus à même d’être à l’écoute des besoins des autres et d’y répondre, ce qui est bon pour leur estime d’eux-mêmes. C’est beau, les vases communicants;)
 – Les renvois d’ascenseur. En retour, nous sommes plus enclins à accepter les décisions ou envies pas toujours compéhensibles des autres.
 – S’occuper des besoins d’autrui est un geste d’amour. A quand ce geste d’amour envers-nous-mêmes? En vertu du principe que soi-même est une Autre comme les Autres, qui donc mérite le même traitement plein de compréhension et d’abnégation. Nous en retirerons une estime de soi plus solide.

Et si se lancer dans un projet pour soi nécessite des stratégies difficiles à avaler pour les autres qui n’ont pas voulu ce changement et ne le voient pas forcément d’un bon œil, il y a toujours moyen de s’entendre de façon à ce que l’accomplissement se ne fasse au détriment de personne.
Les autres sont la plupart du temps des gens très bien: préfèrent-ils vous voir usé(e) jusqu’à la corde, aigri(e) et stressé(e) et porter la culpabilité de votre généreux sacrifice non sollicité? Ils méritent de vous voir heureux(e), épanoui(e) et par ricochet disponible pour eux. Ils le valent bien. Et comme nous sommes tous l’autre de quelqu’un, nous le valons tous bien.

C’est quand, la dernière fois où vous avez fait quelque chose de significatif pour vous-même?
Comment vous y êtes-vous pris pour y parvenir?
C’est quand, la prochaine fois?

 

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Aller plus loin

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6 Comments

  • Luc dit :

    […] que l’accomplissement ne se fasse au détriment de personne : c’est aussi une des premières préoccupation du coach ; vérifier l’écologie du projet et imaginer comment associer les autres à la réussite.

  • MADmoiselle dit :

    Loooost !

    Hem…
    Oui, ce que je fais pour moi : m’acheter des livre sur Edgar Poe 🙂

  • MR Hilare dit :

    oh ben là moi je fais un tas de trucs pour moi mdrrrrr

  • Henri dit :

    j’aime bien quand tu relèves l’action altruiste que l’on fait en s’occupant de soi … et Michèle est d’accord quant au résultat pour nous 2 et sûrement beaucoup d’Autres autour de moi … Je sens que ça vient !!
    … et puis j’aime comme tu écris !! c’est un plaisir de te lire  :O)

  • dorival annie dit :

    La dernière fois que j’ai fait qq hose de significatif pour moi:janvier 2005!
    comment je m’y suis prise: j’ai tout simplement pris la décision!
    Quand est-ce que je vais faire qq chose pour moi: quand je le veux en fait!
    ça m’a fait du bien de prendre conscience de celà,cela me redonne de la confiance en moi!
    Et j’ai conscience que chaque fois que j’ai voulu faire qq chose eh bien je l’ai simplement fait!Donc le sentiment d’être coincée,avec les”peurs limitantes”s’estompe!!!
    merci pour ton aide Sylvaine!! Tu es un Ange!

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