Les relations professionnelles difficiles: sortir du triangle

sortir des rôles relationnels pour assainir les relations

 

Nous avons vu dans le triangle de Karpman comment nous relations sont facilement soumises à la valse sinistres Sauveur – Victime – Persécuteur. Il est temps à présent de chercher à sortir du triangle relationnel, cercle vicieux de nos relations qui les pourrit insidieusement et consciencieusement. 

 

sortir des rôles relationnels pour assainir les relations

 

Assainir ses relations: sortir du triangle 

En évitant d’endosser un rôle relationnel, même si notre interlocuteur en joue visiblement un, nous désamorçons l’effet négatif du triangle et suscitons des relations plus saines. En effet, il ou elle va vite en avoir assez de jouer tout seul(e). Nous gagnons en égalité relationnelle (qui est parfaitement compatible avec une relation hiérarchique) et en affirmation de soi et construisons une posture élégante, qui se passe avantageusement des manigances infructueuse de la quête désespérée de reconnaissance. Par ricochet, la confiance mutuelle, la capacité à cohabiter, à collaborer, à s’entraider et à gérer les éventuels désaccords et conflits augmentent proportionnellement à la diminution des attentes relationnelles.  Et justement, c’est alors que les marques nourrissantes de reconnaissance surgissent naturellement.

La technique est relativement simple, mais demande une bonne dose de pratique et d’entraînement, alors retroussons nos manches et au boulot ! Après avoir repéré les rôles joués par vous-même et votre interlocuteur, voici quelques pistes, sous forme de questions à vous poser, doublées de quelques suggestions.

 

distinguer un comportement persécuteur de harcèlementSi vous agissez en Persécuteur

Le persécuteur a besoin de reprendre confiance en lui, de relativiser ses exigences et de redonner aux autres une place acceptable et tenable, une place dans laquelle ils se sentiront respectés et pris en compte.Le rôle de persécuteur est facilement joué par des victimes ou sauveurs frustrés et déçus.

Avez-vous joué un de ces rôles qui vous a mené là ?
Qu’est-ce que ce gout du pouvoir vous apporte ? Qu’est-ce qu’il vous coûte ?
Votre colère ou votre façon d’ignorer l’autre cache un besoin : lequel ?
A quoi vous sert le jugement ?
Si vous essayez d’accepter la contradiction, que se passe-t-il ?
Entraînez-vous à écouter et explorer le point de vue de l’autre avant de le rejeter, en posant des questions calmement. Que se passe-t-il ?
Mettez-vous à la place de l’autre : quand on rejette brutalement votre opinion, comment vous sentez-vous ? Comment aimeriez-vous qu’on vous dise qu’on n’accepte pas votre opinion ?

Plutôt que de vous énerver quand ce que vous avez demandé n’a pas été bien fait, demandez-vous comment vous vous y êtes pris pour qu’on comprenne de travers et faites de demandes claires et précises. Voir:


le role de victime: déresponsabilisation et dévalorisation
Si vous agissez en Victime

La victime a besoin de renouer non seulement avec sa part de responsabilité dans ce qui lui arrive, mais aussi avec la conscience de son pouvoir d’agir, de sa place auprès des autres, de façon à pouvoir gémir moins, passer davantage à l’action et reconstruire son estime d’elle-même.

Qu’est-ce qui vous fait croire que vous ne pouvez rien faire d’autre que de subir situations pénibles, sauveurs et persécuteurs ?
Définissez vos limites : qu’a-t-on le droit de vous dire (et comment)? Que n’a-t-on pas le droit de vous dire (et comment) ?
Repérez les expressions dans votre discours qui encouragent sauveurs et persécuteurs (justifications excessives, plaintes etc.). Par quoi pouvez-vous les remplacer ?
Les victimes ont parfois tendance à espérer qu’un bon samaritain extralucide leur vienne spontanément en aide. Que se passe-t-il si vous faites des demandes claires et précises à la place ?

Au lieu de chercher à susciter la culpabilité ou la pitié chez les autres, évaluez vos belles qualités et exploitez-les pour susciter l’affection que vous méritez. D’autre part, au lieu de jouer les victimes pour obtenir quelque chose, faites des demandes claires et précises. Voir aussi

 

 

role de sauveur: infantilisation et déresponsabilisation de l'autreSi vous agissez en Sauveur 

Le sauveur à besoin de se réconcilier à l’image qu’il a de lui-même et à cesser de jouer les bons samaritains extralucides. En tant que sauveur, vous êtes empathique et avez une grande capacité à anticiper les besoins des autres et vous vous trompez rarement. Cependant, ça n’est pas toujours bon pour vous ni pour eux d’agir au regard de ces analyses. Tant qu’une demande claire n’a pas été exprimée, ne faites rien! “Oh la la, c’est la galère, je ne vais jamais réussir à boucler ce dossier pour vendredi” n’est pas une demande claire (voir: non demandes et petits manipulation). “Peux-tu m’aider à boucler ce dossier pour vendredi en est une”. Attendez donc les demandes claires et directes, puis posez-vous les questions suivantes :

Ai-je les capacités nécessaires pour répondre à cette demande ?
Suis-je disponible ? Quels sont les coûts pour moi ?
Et finalement : ai-je envie d’y répondre ?

Vous avez tendance à avoir besoin de jouer un rôle dans le bonheur des autres, souvent au détriment du vôtre : commencez par vous-même ! Après tout, on est toujours l’autre de quelqu’un, aussi vous êtes un autre comme les autres et méritez que quelqu’un se préoccupe de vos besoins. Et qui mieux que vous-même peut le faire?

Quels sont vos besoins ?
Comment allez-vous y répondre?
Comment leur accorder une place égale à celle des besoins des autres?

Attention à l’aide systématique sans contrepartie : elle peut pousser l’autre à se sentir redevable ou à profiter de votre bonne volonté, aussi, faites des demandes claires et précises sur ce que vous souhaitez en retour, cela vous évitera bien des déceptions. Voir aussi

 

Voir aussi

Les relations professionnelles difficiles
4 moyens infaillibles de se pourrir les relations
Du triangle de Karpman à l’équilibre relationnel: la triplette prosociale
Meilleur de soi, pire de soi et pomme de discorde
Triangle de Karpman et recherche d’emploi
Les ingrédients d’une relation professionnelle réjouissante
15 trucs infaillibles pour ne pas obtenir ce que l’on demande
Le cocktail relationnel du Dr House (1): tout le monde (se) ment

 

Aller plus loin

Vous voulez sortir des rôles relationnels et développer une posture sereine, affirmée et respectueuse d’autrui, une posture favorable à la concrétisation de vos aspirations professionnelles? Pensez au coaching.

 

8 Comments

  • NOGUERAS JEAN PIERRE dit :

    JE SUIS TRES INTERRESSE PAR VOTRE BLOG . DE BEAUX DEVELOPPEMENTS

  • Hélène dit :

    Merci pour cette série d’articles sur le triangle de Karpman.
    Je viens de me rendre compte que je tente depuis 3 mois de sortir d’un rôle de Sauveur endossé depuis un an environ. Et j’ai pris conscience ce matin que devant mes échecs répétés, je commence à envisager d’endosser un rôle de Persécuteur (en mode “Il l’a bien cherché puisqu’il refuse mon aide”).

    Je vais aller relire calmement comment sortir de ce foutu triangle, j’ai un collègue qui me remet systématiquement sur ce terrain là.

  • Guy dit :

    moi je suis pris dans ce cercle , ce triangle infernale depuis 2 ans sans pouvoir y mettre un Nom dessus , a ne pas comprendre, . grâce a vos article je comprends mieux certaine choses . je suis épuisé, laminé et j’espère pouvoir trouver les ressources pour me reconstruire ; 2 ans laisse des traces dans ma psyché et la reconstruction risque d’être long; . a qui m’adresser pour avoir des conseils personnaliser ?

    • Bonjour Guy, le triangle de Karpman décrit les jeux que nous jouons dans des relations ordinaires. Des relations qui vous ont épuisé et laminé à ce point cachent peut-être une situation plus grave comme du harcèlement ou de la manipulation, aussi je vous encourage à vous adresser à un psy avec qui vous pourrez entamer ce travail de reconstruction, que je vous souhaite douce et chaleureuse:)

      • Guy dit :

        Bonjour Sylviane,et merci ; j’en suis arrivé a la même conclusion que vous ( harcèlement et manipulation ) au vu des actes que j’ai vécu,.subit , imposer afin de semer le trouble dans une relation, (de nous diviser).je ne suis pas du genre a me victimiser mais les actes vécus, imposer par leur répétition pour me maintenir dans ce triangle (par téléphone, en Cyber harcèlement, ….) est créer du trouble relationnel ont était d’une violence irrationnel . la gendarmerie , la police connaissent ce triangle de karpman ? et son utilisation excessive et perverse par des utilisateurs (psychopathe ou caméléon, ou borderline ).
        dans mon cas si cela a durer 2 ans c’est ou qu’ils ne connaissent pas , ou qu’il n’ont que faire de ce type de violence bien (reel sur ma messagerie ).
        mon docteur generaliste ( a l’époque des premiers faits , actes, ) n’a pas juger utile de m’adresser a un psy . il ma tout de même délivrer un attestation de situation que la police a refuser de prendre.
        je vais le consulter.
        merci a vous.

        • Bonjour Guy, ce que vous décrivez est bien au delà effectivement du triangle de Karpman, qui concerne des comportements ordinaires et non pathologiques. La psychopathie, le harcèlement et la manipulation perverse sont définies et reconnues et ne sont plus dans le cadre du triangle. Voir avec un psy et un avocat spécialisés me paraît la bonne marche à suivre:)

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