Reconversion professionnelle : brouhaha intérieur et leadership de soi

calmer le brouhaha intérieur des questionnements

Le bouillonnement d’idées, les questionnements, le champs des possibles, le manque de confiance, les craintes, les idées reçues, la méconnaissance de soi, les héritages, les systèmes de convictions… les freins qui entravent identification, validation et mise en œuvre de pistes de reconversion sont nombreux et laissent les candidats à la reconversion plus perplexes que réjouis. Nous l’avons vu, le leadership de soi est un moyen de calmer ce brouhaha intérieur et de s’offrir la possibilité de réfléchir sereinement à son projet. Voici trois axes pour le développer.

calmer le brouhaha intérieur des questionnements

Désir de reconversion : le flou et la confusion

Pour certains, le désir de changer de métier s’est installé, mais au delà, le reste n’est que flou et confusion : ils ne savent pas par quel bout prendre ce désir qui, s’il est omniprésent, ne s’exprime pas exactement en soliloque intelligible du porte-parole de leur gouvernement intérieur. Chaque ministère (besoins, envies, valeurs, aspirations, croyances, craintes etc.) s’exprime dans des langues plutôt étrangères et ne dit pas grand chose de suffisamment compréhensible pour en déduire un métier comme une évidence.

La réflexion tourne en rond et se heurte toujours aux mêmes croyances, aux mêmes obstacles, aux mêmes impuissances, à la même cacophonie d’entraves et de stratégies d’échec: inutile d’aller où que ce soit tant qu’on ne sait pas où on va. Ou bien la réflexion part dans tous les sens, se passionne de ci, questionne cela, papillonne de ci de là, pourquoi pas ci, pourquoi pas ça et effleure cahin caha des idées tronquées en forme de cul-de-sac.

De là à remiser ce désir tumultueux en forme de geyser de pensées incontrôlées dans son tiroir à fausses bonnes idées ou à idées pour plus tard, il n’y a qu’un pas, franchi de guerre lasse par de nombreux candidats à un changement de métier dont le cerveau en ébullition ne sait plus où donner de la tête.

Leadership de soi et réconciliation interne

Pour calmer le bouillonnement cérébral et  que le conseil des ministres de soi-même cesse de ressembler à un brouhaha confus et soit en mesure d’accorder ses violons, une solution consiste à développer une gouvernance de soi-même que Robert Dilts appelle le leadership de soi, qui associe la relation à soi et la relation à l’autre, cocktail indispensable à la réalisation de nos aspirations professionnelles, et constitue un moyen à la fois personnel et sûr de calmer le brouhaha intérieur.

Le  leadership de soi se définit comme la réconciliation interne qui permet de s’accepter et de construire son propre avenir professionnel avec l’assurance sereine de celui qui n’est pas là pour prouver, mais pour faire, qui sait où il va et comment y aller. En d’autres termes, il agit comme une boussole en permettant de canaliser le flot d’idée en une réflexion construite qui va trouver une direction. Cette réconciliation passe par une solide compréhension de soi-même et de sa logique interne qui s’articule autour  :

1- Du renforcement de l’estime de soi

La compréhension de ses systèmes de croyances et émotionnels, de ses talents naturels et de leur transversalité, de ses atouts et de ses limites, associés à une confiance sereine, consciente de ses mécanismes de réussite et vecteur de reconnaissance interne. Cette estime de soi favorise la décision et le passage à l’action, indissociables d’un projet tel qu’un changement de métier.

Se libérer des lois et commandements de l'organisation pour gagner en efficacité

2- Du renforcement des compétences relationnelles

Les compétences relationnelles nécessaires tout à long du projet et dans la vie professionnelle future : une posture et une communication inscrites dans une affirmation paisible et pleine d’assurance à la fois, l’élégance relationnelle qui permet d’emmener son entourage avec soi, de parler de son projet, de convaincre les interlocuteurs professionnels, etc. Voir:

Une bonne relation à soi et aux autres indispensable à la réussite des projets professionnels

3- De la compréhension des mécanismes émotionnels

Ainsi que de leurs messages : les émotions jouent un rôle central dans nos prises de décisions et comprendre ce qui se passe à l’intérieur de nous, déchiffrer les messages qu’elles nous transmettent permet les exploiter dans un but d’harmonisation de toutes les voix intérieures qui se manifestent et qui sont celles de nos besoins. Les compétences émotionnelles permettent aussi le pilotage du projet malgré les embûches et les difficultés et participent de l’état d’esprit serein et dynamique utile à toutes les étapes de sa réalisation

pour que la prise de décision cesse d'être une prise de tête

Le leadership de soi permet d’inclure dans le projet des dimensions personnelles et émotionnelles de la reconversion et de construire l’assurance et le dynamisme à long terme nécessaire à la réussite d’un projet de changement de métier. Il permet aussi le renoncement en son âme et conscience, si d’aventure il s’avérait que le désir de reconversion cachait d’autres besoins, et le passage au job crafting.

Il est indissociable de l’identification des besoins professionnels. Les besoins mal comblés déclenchent des émotions désagréables (inquiétude, agacement, découragement) et ajoutent à la cacophonie intérieure. Ils vont s’exprimer d’autant plus haut et fort qu’ils craignent de ne pas être entendus, écoutés, pris en compte. Ils sont toutes les facettes de notre relation au travail et l’exploration soigneuse de celle-ci  et si le leadership de soi est le ciment de la reconversion, la relation au travail en est la structure, l’architecture, la pierre. Travaillés ensemble avec soi, le leadership de soi et les besoins professionnels participent de l’émergence de pistes de reconversion.

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Aller plus loin

Vous voulez explorer un désir de reconversion, construire et entretenir un état d’esprit et une dynamique personnelle favorables à l’identification d’un projet cohérent avec vous-même et porteur de sens? Le tout en liberté et loin des sentiers battus?  L’accompagnement Job idéal et évolution professionnelle est fait pour vous;)

3 Comments

  • Odile dit :

    Bonjour,
    J’ai découvert votre site très intéressant il y a quelques mois.
    J’aimerais avoir, si vous le voulez bien, votre avis.
    Je suis actuellement en formation de coaching depuis 4 mois (formation de 6 mois en tout). Les devoirs sont rendus avec 1 mois de retard, les devoirs refaits avec 2 mois de retard parfois plus. Un seul superviseur pour 22 élèves. Superviseur qui en s’occupe de 2 sessions en même temps. Les 2 formateurs n’interviennent pas dans les devoirs et ne les regardent même pas. Cette école est certifiée par l’état mais je ne suis pas d’accord avec leur méthode.
    Par exemple, un de mes coachés extérieurs (pour les exos) m’a donné comme objectif “je veux reprendre confiance en moi”. Le superviseur ne l’a pas validé. Un autre coaché m’a dit “je m’installe en tant que psy en libéral et en salarié”. Non validé non plus.
    Je me pose des questions sur le sérieux de cette école.
    Je ne suis pas sûre d’obtenir la certification et j’aimerais savoir s’il est possible d’être certifiée auprès d’une fédération de coaching (IFC ou autre) ?
    Merci infiniment de votre réponse.
    Odile

    • Bonjour Odile,
      Il me semble que lorsqu’on se pose des questions vis-à-vis d’une formation, la première chose à faire c’est d’aller en parler avec les formateurs, ce qui vous permettra de connaître mieux leur méthode et de déterminer si elle vous convient ou pas. Vous pourrez aussi comprendre pourquoi ils ont estimé que les objectifs de vos clients n’étaient pas validables.
      Je ne crois pas qu’il soit possible d’être certifiée par une association sans avoir complété une formation et reçu une certification, mais pour en être certaine, je vous suggère de vous adresser directement à ces associations;)

      • Odile dit :

        Bonjour Sylvaine,
        Merci pour votre réponse.
        La question était surtout de faire la formation jusqu’au bout et de pouvoir éventuellement repasser la certification (en cas d’échec) auprès d’une de ces associations.
        La formation est très intéressante mais l’organisation des corrigés l’est beaucoup moins. Les devoirs s’accumulent et c’est le cas pour beaucoup de stagiaires.
        Je ne sais pas si c’est le cas pour d’autres écoles. Je vais m’accrocher en m’auto-coachant. Charité bien ordonnée commence par soi-même.
        En tout cas, je vous félicite encore pour votre blog très instructif et merci d’avoir pris le temps de me répondre.
        Odile

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