Comment savoir si l’on est fait pour un métier en 5 points

Comment savoir si un métier est fait pour nous? ITW de Sylvaine Pascual sur RTL

Comment savoir si l’on est fait pour un métier ? C’était le thème de l’émission On est fait pour s’entendre, où j’étais l’invitée de Flavie Flament. Et j’en profite pour vous détailler 5 éléments indicateurs que votre vie professionnelle actuelle ou future (si vous êtes en reconversion) est en adéquation avec vous.

Comment savoir si un métier est fait pour nous? ITW de Sylvaine Pascual sur RTL

 

 

Etes-vous fait(e) pour le métier que vous (voulez) exercer?

Lors de l’émission, les échanges ont finalement dérivé sur des questions souvent associées à la reconversion, aussi je vous propose de revenir sur la question d’origine : comment savoir si l’on est fait pour un métier, si un métier est fait pour nous?  Car cette question est valable autant dans le choix d’un nouveau métier que pour déterminer la nécessiter – ou non – d’en changer.

 

« Bonnes questions » et « bons choix »

La question des « bons » ou des « mauvais » choix hantent les candidats à la reconversion. Même si, posée ainsi, elle est plus anxiogène qu’utile, il n’en reste pas moins qu’elle demeure l’une des questions les plus posées et la plus grande source d’inquiétude des candidats au changement de métier. Et le « mauvais » choix, c’est celui d’un métier qui n’est pas fait pour nous, pour lequel nous ne sommes pas fait et à l’évidence, mieux vaut s’en rendre compte avant de franchir un Rubicon qui pourrait emporter nos illusions.

La question se pose aussi lorsqu’un désir, même vague, d’aller voir si d’autres contrées professionnelles pourraient offrir des expériences roboratives pour l’âme du travailleur heureux qui vibre en vous. Car celui-ci est parfois aussi l’indicateur d’un simple – si je puis dire – mal-être dans la vie professionnelle actuelle qui ne traduit pas un dégoût fondamental pour le contenu du métier ou son absence de sens et qui nécessiterait une bifurcation vers tout autre chose.

Il n’est pas certain qu’il y ait de « bonnes questions » à se poser pour savoir si un métier est fait pour nous. Nous en avions déjà parler, la plupart des questions proposées sur le sujet sont des marronniers aux fruits inféconds:

Nous avions aussi évoqué le sujet délicat de l’identification d’une voie de reconversion, du métier qui est en adéquation avec la personne que nous sommes et nos aspirations. Là aussi, attention aux questions creuses qui gravitent autour de cette épineuse question, qui peut être une énigme durable, une affaire récurrente, comme pour cette auditrice qui témoigne qu’à 41 ans, elle ne sait toujours pas pour quel métier elle est faite.

C’est un sujet connexe bien entendu, qui mérite d’être détaillé, aussi je vous propose quelques liens:

Sylvaine Pascual invitée de Flavie Flament dans "on est fait pour s'entendre" pour parler reconversion professionnelle

 

Le métier pour lequel on n’est pas fait: autopsie d’une reconversion ratée

Etre compatible avec un métier est une question cruciale pour éviter le plantage magistral. En témoigne le parcours de ce chef de publicité, rapporté par Libé. Après avoir tenté de se reconvertir comme plombier chauffagiste sans succès, il a opté, suite à cette mauvaise expérience, pour le métier de soudeur puis a finalement jeté l’éponge. Il regrette amèrement que personne n’ait servi de garde-fou et lui dise clairement qu’il n’était pas fait pour ces métiers.

Faut-il nécessairement en passer par des expériences désastreuses avant de se rendre compte si un métier nous correspond ou pas ? Heureusement non. Ainsi, à la lecture de son récit, on se demande aussi dans quelle mesure le choix d’orientation était pertinent dès le début, même s’il a été largement encouragé par la conseillère. Ce qui implique peut-être un défaut de connaissance de soi (de ses désirs, de ses appétences etc.) qui n’a pas été identifié ou accompagné et a généré un choix malencontreux pour trois raisons:

1 – Un métier manuel « pour devenir un homme complet » dit-il. Ce qui donne un sentiment d’image toute faite de ce que « devrait être » un homme, sans se questionner sur ses envies réelles.

2 – La plomberie « parce qu’elle offre de beaux débouchés ». Un métier qui donne des perspectives financières, c’est rassurant. Mais ça n’a jamais signifié qu’il est fait pour vous d’une part, et les reconversions « raisonnables » qui s’appuient uniquement sur des questions de débouchés

3 – Un relationnel inadapté. Les difficultés relationnelles auxquelles il a fait face ressemblent à celles d’une personne parachutée dans un milieu socio-professionnel aux codes relationnels bien différents du sien et qui n’est pas en mesure de s’y intégrer. Là aussi, le manque de connaissance de soi et peut-être une posture ou des attentes relationnelles inadéquates pour des métiers d’artisans n’ont pas été détectés, évalués ou travaillés.

Le tout a abouti à une déconfiture bien amère liée autant au manque de connaissance de soi et de ses besoins que du manque de connaissance du métier et du secteur d’activité dans le métier désiré. Une sorte de double syndrome de la chambre d’hôte: un métier mal connu et idéalisé:

Syndrome de la chambre d'hôt: travailler moins travailler mieux ou illusion du métier idéalisé

C’est donc dans l’exploration en parallèle des deux – « un œil en soi, un œil sur le monde , comme dirait Modigliani – que vous allez pouvoir déterminer dans quelle mesure vous et le métier qui vous fait saliver êtes en adéquation. Il va donc s’agir d’enquêter

– Sur vous : vos goûts, vos désirs, vos appétences, vos aspirations, vos valeurs – indépendamment des vos héritages sociétaux et familiaux – vos besoins professionnels, votre posture et vos préférences relationnelles, vos penchants naturels, vous ressources internes (talents naturels, compétences, qualités), votre définition de la réussite, comment vous avez envie de vivre votre vie professionnelle et votre métier etc.

– Sur votre métier : son quotidien, son contenu, ses conditions d’exercices, les interlocuteurs professionnels (clients, fournisseurs, employeurs, collaborateurs etc.), vos pairs, la rémunération, les scenarii de déploiement et d’évolution possibles, les entreprises du secteur, sa géographie.

Une fois que vous aurez sous le bras une solide connaissance de ces deux dimensions, vous serez suffisamment outillés pour déterminer la pertinence de votre projet.

Si vous êtes en poste et vous questionnez sur votre avenir dans votre métier – bref : en avez-vous un dans ce métier ou avez-vous besoin d’inventer des pistes de reconversion, le principe est le même. Souvent à ronronner dans nos vies professionnelles, nous finissons par avoir une connaissance relativement parcellaire de notre métier, celle de notre pré carré. Ce qui finit par nous mettre des œillères sur toutes les autres façons de l’exercer, par exemple en fonction de la taille de l’entreprise ou encore sur les évolutions (par exemples liées au numérique et aux nouvelles technologies) qui se produisent ailleurs et peuvent être en train de l’hybrider à notre insu, ce qui peut constituer un levier de renouvellement d’intérêt.

Les 6 étapes de la veille métier

 

Les 5 critères du métier en adéquation avec vous

Au final, pour déterminer si vous êtes fait pour votre métier actuel ou futur, l’idée est de collecter suffisamment d’informations sur vous et sur lui, comme si vous aviez déjà décidé de vous lancer, de façon à pourvoir évaluer s’il répond à ces 6 critères que je vous livre en vrac, parce que tous sont importants et peuvent fonctionner en vases communicants. Au fur et à mesure de vos explorations, vous aller pouvoir déterminer si ce projet vous correspond:

 

1-L’intérêt

L’intérêt que vous éprouvez ne se limite pas à un choix raisonné ou motivé par le cliquetis des pièces d’or dans un sac en toile de jute. Un job rémunérateur c’est bien, mais ça n’a jamais été suffisant pour y prendre du plaisir. Pour être faite pour vous l’activité professionnelle a besoin d’être une source d’intérêt suffisante qui va procurer de l’envie, de la motivation, de l’énergie.

 

2- Le sens

Le métier a du sens à vos yeux, c’est-à-dire qu’il vous permet de vous sentir utile, de contribuer à quelle que chose d’important à vos yeux. Quelque soit la nature cette contribution, du moment qu’elle nourrit un sentiment essentiel : celui de se réaliser, de s’accomplir au travers de cette contribution.

Trouver du sens à notre métier donne le sentiment d'être investi d'une mission qui donne motivation et engagement

 

3- Le contenu du travail

Son contenu vous régale : les tâches et missions que votre travail implique vous procurent du plaisir et correspondent à vos appétences. Vous les trouvez stimulantes, enrichissantes, désirables et elles vous permettent d’exprimer vos talents naturels.

exploiter ses talents naturels garantit davantage de plaisir au travail

 

4- Les conditions d’exercice et le job crafting

Vous vous sentez en mesure d’en adapter les conditions d’exercice à vos besoins de façon à y prendre un plaisir durable et renouvelable, selon l’évolution de ceux-ci : en termes d’horaires, d’articulation avec la vie personnelle, de lieux d’exercice, de relations professionnelles, de transports etc.

assurer un amour du métier solide et durable

 

5- Les relations professionnelles

Les relations professionnelles qu’il implique vous sont agréables. Vous connaissez et acceptez vos compatibilités relationnelles. Vous interagissez avec des gens dont le profil général vous convient, avec qui vous vous sentez à l’aise et dont vous partagez un minimum (à déterminer) l’état d’esprit et la façon d’être. Ou bien (selon les métiers) la nature de la relation avec vos interlocuteurs, indépendamment de leurs appartenances sociales, professionnelles ou autres, vous plaît. Vous êtes en mesure de vous affirmer avec fluidité et sans jeux de pouvoir, d’exprimer vos besoins et vos opinions, de traiter les conflits qui pourraient surgir et d’évoluer dans vos interactions avec aisance.

Esprit chevaleresque et noblesse d'âme: l'élégance relationnelle pour redévelopper le plaisir de travailler (ensemble)

Lorsque ces 5 critères sont remplis, vous avez de bonnes chances d’avoir (trouvé) un métier en adéquation avec vous-même. Reste maintenant à répondre au Quoi? Pourquoi? Comment?, la triplette émotionnelle qui va favoriser votre bifurcation professionnelle,  et vous voilà avec un jolie odyssée devant vous.

Les émotions, boussole et impulsion de la reconversion professionnelle

 

Bonne route!

 

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Aller plus loin

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