Zéro mental: escapade hors de nos têtes trop pleines

Les bienfaits des instants contemplatifs

 

Une escapade hors de nos têtes pleines des turbulences du monde, du bruit et de la fureur, des flux et reflux des pensées, des idées, des réflexions, observations et émotions, c’est des vacances pour le cerveau autant que pour l’âme. Voici 3 (+1) moyens d’y parvenir, issues du livre Zéro mental.

zéro mental : la méditation pour de belles escapades hors de nos têtes trop pleines

 

 

Taire son mental, le luxe, calme et volupté du cerveau

Lorsque les Editions Dangles m’ont proposé de me faire parvenir Zéro Mental, j’étais curieuse: tout un programme pour ceux qui, comme moi, ont la comprenette qui fait des heures sup, l’encéphale en sur-régime de jour comme de nuit. Pouvoir l’éteindre sur commande, voilà qui permet de prendre des vacances de soi-même et de s’emmener par la main explorer a priori des contrées bien paisibles et reposantes. Le “luxe, calme et volupté” des méninges hyperactives, ça donne envie.

D’autant que la valse incessante des idées si elle a de multiples bénéfices, est potentiellement :

  • Agaçante: ça tourne dans tous les sens, et même si des idées constructives émergent, il n’est pas toujours simple d’y faire des tris pertinents
  • Inquiétante: souvent liée à une curiosité forte, à un goût pour la nouveauté et l’apprentissage, elle génère aussi fréquemment la peur de passer à coté de quelque chose et a, par conséquent, du mal à s’autoriser le mode veille.
  • Fatigante: avoir la turbine à idées qui fait les trois huit, ça use, en particulier quand elle commence à tourner en rond sans trouver de véritable direction

En d’autres termes, déconnecter, c’est aussi parfois, tout simplement, débrancher de ses neurones pour s’emmener en escapade hors de nos têtes, dans un monde de perception pure, monde du non-jugement, de la non-analyse et inversement, lieu des émerveillements, des découvertes inattendues. Arrêter de penser, c’est aussi recommencer à voir, à ressentir, en toute liberté.

Et si un livre m’offre des techniques qui me permettent de le faire, je me jette dessus! Au premier abord, il est sans doute dommage que ce livre cherche davantage à démontrer qu’à montrer. Disons-le tout net, j’ai été surprise qu’un livre dont l’objectif est de m’aider à débrancher mon mental le sollicite autant et j’avoue m’être un poil perdue dans les méandres pas toujours très bitables des “équations du Zéro mental”.

Du coup, au même titre qu’un lecteur contemporain sautera sans culpabilité les chapitres cétologiques de Moby Dick, le lecteur dont l’objectif est de se mettre la calcombe au chômage technique gagnera à ignorer lesdites équations, voire à se rendre direct au chapitre 3 (La pratique), où se trouvent les techniques à expérimenter. Et à n’en retenir qu’une information en forme de raccourci hâtif, apparemment le mental, c’est le Mal.

Qu'il soit le mal ou l'enfer, le mental gagne à être débranché de temps à autres

 

Le Mental, c’est le Mal?

Frédéric Vincent, auteur du livre, désigne par mental “l’ensemble des pensée et images liées au passé, au futur où à l’interprétation du présent. Le mental constitue de ce fait notre monde personnel et subjectif.” Le plus souvent, il a une vie propre, c’est à dire qu’il tourne à l’insu de notre plein gré, comme disait l’autre, même si nous avons conscience de ses pensées. Voilà qui l’amène une question pertinente:

  • Est-ce vous qui pensez ou bien est-ce la pensée qui pense même si vous ne le voulez pas?

Le mental crée des films qu’il projette sur notre écran intérieur, générant au passage des émotions qui nous entraînent dans le passé, le futur ou l’analyse du présent. Bref, nous ressassons, nous ruminons, nos pensées tournent en rond, jusqu’à en oublier d’être présents au monde d’une part et de générer de véritables solutions à ce qui nous préoccupe d’autre part. Jusqu’à générer un brouhaha intérieur fait de peurs, de doutes, d’anxiété, de contradictions. Il génère des réactions comportementales et émotionnelles automatiques et systématiques. Sans cesse en mouvement, parfois en contradiction, les flux et reflux des pensées rendent difficile l’accession au calme intérieur, à la sérénité.

Et cela ne concerne pas que les cerveaux hyperactifs, c’est le cas pour la majorité d’entre nous: notre mental agit donc comme un filtre qui nous hypnotise, fascinante baleine blanche qui nous fait croire au Capitaine Achab qui sommeille en chacun de nous que nos perceptions sont le réel, des vérités universelles, l’absolu. Parfois jusqu’à en devenir des obsessions qui tournent en rond.

En d’autres termes, le mental, c’est notre Moby Dick personnel, qui crée vagues et tourbillons dans une mer intérieure qui pourrait être d’huile. Et ce cachalot blanc capte toute notre attention, au point de ne plus être en mesure de voir les scélérates qu’il déclenche et qui pourraient faire chavirer un fragile équilibre intérieur.

Le mental n’est donc pas vraiment le mal, mais l’excès de mental est une menace et il est sans doute parfois proche de l’enfer, autant lorsqu’il est fait des turbulences impétueuses d’idées proches de la surchauffe que quand il s’agit de désagréables ruminations angoissées, frustrées, irritées ou découragées. En diminuer la présence écrasante est un moyen, au final, de le mettre à sont service et non pas d’être au sien.

 

Halte à la baleine, bienvenue Bartleby: les bienfaits d’un mental apaisé

Plutôt que d’y perdre une jambe ou un bras et à défaut d’y laisser notre peau, autant cesser de ramer après nos baleines, d’amarrer nos Pequod dans des ports tranquilles pour cesser d’accorder à notre mental toute notre attention. Et nous autoriser nous-mêmes à devenir, ne serait-ce que l’espace d’un instant chaque jour, des Bartleby simples observateurs du monde, refusant le traitement des lettres mortes de nos interprétations et ruminations. Et générer de salutaires instants contemplatifs.

Les bienfaits des instants contemplatifs

 

D’autant que se débrancher le cigare a de multiples bienfaits:

  • Prendre de la hauteur, élargir le champ en minimisant les jugements hâtifs et les interprétations
  • Débarrasser notre disque dur interne de toutes les traces superflues de ses navigations, celles qui le ralentissent et l’alourdissent
  • Diminuer certaines émotions encombrantes : déclenchées par l’analyse, le jugement et l’interprétation des situations
  • Accéder à davantage de calme, d’apaisement intérieur
  • Canaliser la pensée: pour les cerveaux hyperactifs, il sont aussi un moyen de calmer la frénésie de la pensée et de la canaliser ensuite, au profit d’une réflexion plus sereine.

 

3(+1) exercices pour débrancher son mental

J’ai toujours été adepte de tout ce qui favorise les états contemplatifs, histoire de se débrancher le ciboulot de temps à autres. Nous avons déjà évoqué:

Et les techniques proches de la méditation sont un autre moyen de se rapprocher de soi-même en calamnt nos turbulences intérieures. Les exercices proposés par Frédéric Vincent sont un mélange de méditation, d’hypnose, dans lequel on reconnaît aussi des éléments de PNL. Le livre en propose une cinquataine, à pratiquer de deux manières possibles:

  • Dans l’instant, pour un bien-être temporaire
  • Dans la régularité, dans le cadre d’un véritable travail méditatif.

Il peuvent être abordés en commençant par des phases courtes, pour s’y habituer en douceur, en particulier pour ceux qui ont du mal à s’autoriser d’arrêter de penser. J’en ai expérimenté plusieurs, je vous en partage trois que j’aime bien:

 

zero mental corps endormiLe corps endormi

Dans une position confortable, mais pas allongée, imaginez que votre corps est endormi “jusqu’au bout des doigts et qu’il pèse des tonnes et des tonnes”. et n’hésitez pas à y ajouter la suggestion “dors profondément”.

 

 

zéro mental déplacer le dialogue intérieurDéplacer le dialogue intérieur

Pour chacun d’entre nous, le dialogue intérieur se situe dans une partie précise du corps. Une fois que vous avez déterminé où il se situe chez vous, déplacez-le virtuellement à quelques mètres de votre tête. Vous pourrez ainsi vous dissocier de lui et le moduler: changez le rythme des mots, la taille des images, le son du dialogue. Vous pourrez ainsi reprendre l’ascendant sur lui.

 

zéro mental déplacer foyer de conscienceChanger de foyer de conscience

Imaginez que vous entrer dans autre chose que vous-même: dans un personnage réel ou fictif, dans un fleur, un arbre, une rivière, une montagne, le soleil etc. Prenez le temps de ressentir toutes les caractéristiques de cette expérience. Votre cerveau va en “en profiter pour aller chercher, enrichir, actualiser et modifier des forces et perceptions nouvelles”.

 

parefeu mentalBonus: le parefeu mental

J’ai eu la surprise amusante de trouver dans Zero mental,  sous le nom de Sniper, une technique très proche du parefeu mental, un poil plus exotique que les méthodes ci-dessus et qui m’avait été inspirée par Sean Whiteley, auteur de Memletics Accelerated Learning Manual, publié en 2003. Il s’agit de trucider sans merci les pensées envahissantes et je recommande de la garder uniquement pour les pensées négatives, dévalorisantes , les ruminations: ça serait quand même dommage de bousiller consciencieusement ses bonnes idées;)

 

 

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Aller plus loin

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