Les remèdes relationnels du Dr House(2): tromperie sur la marchandise vs authenticité

se montrer tel que l'on est pour éviter le sentiment de tromperie sur la marchandise

 

Nous avons vu qu’en vertu du principe du Dr. House, tout le monde (se) ment, parfois inconsciemment, distribuant au passage des informations erronées sur nous-mêmes qui compliquent les relations. L’une des conséquences de ces petits mensonges entre collègues, c’est le sentiment de tromperie sur la marchandise, lorsque la garde baisse et que la vraie personnalité se révèle.

se montrer tel que l'on est pour éviter le sentiment de tromperie sur la marchandise

 

 

Se montrer sous son meilleur jour: l’illusion du dindon

les mensonges peuvent avoir un impact négatif sur la relation professionnelleQue reste-t-il des amours du paon quand il cesse de faire la roue? Probablement pas grand-chose. Il redevient l’espèce de dindon qu’il est en réalité et laisse sa femme s’occuper seule des petits. Sacrée déception pour qui s’est laissé empapaouter par sa très temporaire flamboyance!

Ainsi dans les débuts de relations, au travail comme dans la vie privée, nous nous efforçons de nous présenter sous notre meilleur jour, jusqu’à fournir des efforts que nous ne sommes pas du tout prêts à maintenir sur du long terme, parce que ça demande de l’énergie, de la vigilance, et que chassez le naturel il revient au galop. Et lorsque nous prétendons être autre chose que ce que nous sommes, plus ceci, moins cela, il y a fort à parier que, dès que nous allons baisser la garde et laisser pointer notre vraie personnalité, l’autre partie ait le sentiment qu’il y a eu tromperie sur la marchandise. C’est comme ça que:

 –  les prince(esse)s se transforment en crapaud(e)s
 – le candidat idéal à un poste dans votre équipe se révèle un parfait petit persécuteur.
 – La merveilleuse répartie dont nous nous targuons dans les dîners en ville reste au fond du carton à rêves de gloire.
 – etc.

Et la plupart du temps, ces faux comportements nous viennent tout simplement d’un désir de plaire à notre entourage professionnel et nous croyons souvent que dissimuler nos petits travers derrière le masque du collègue/boss idéal est un bon moyen de s’obtenir les grâces des autres. Nous nous photoshoppons la personnalité pour mieux correspondre à l’image de ce que nous pensons devoir être. Pourtant, mieux vaut plaire avec ce que nous sommes plutôt qu’avec ce que nous prétendons être, c’est plus sûr, ça évite les mauvaises surprises, les déconvenues, les désillusions et du coup c’est plus durable. Car les petits et grands mensonges sur qui nous sommes ont des conséquences sur nos interactions et il n’est pas certain qu’on gagne grand chose à faire semblant d’être autre chose que ce que nous sommes.

 

Petits mensonges et conséquences relationnelles

Le mensonge a donc cela de problématique que lorsque nous distribuons des informations erronées, nos interlocuteurs pensent et agissent en fonction de ces messages. Les conséquences sont multiples:

  • Pousser l’autre à agir à l’inverse de nos intérêts. Si j’explique à tout le département, par humilité, que non, cette promotion, elle n’est probablement pas pour moi alors que j’en meurs d’envie, j’augmente ses chances (au département) de soutenir la candidature trèèès publique et trèèès valorisée de Dupont-Durand.
  • Pousser l’autre à forger des croyances erronées. Si, parce que je suis un bon petit soldat, je convaincs tout l’étage que tout va bien malgré la surcharge ridicule de travail qui m’a été attribuée, alors il est inutile de m’attendre à ce qu'”on” remarque que je suis au bord du burnout fatigue un brin.
  • Susciter la déception et le ressentiment. Les autres se construisent une image de nous en fonction de nos paroles et de nos actes. Lorsque ceux-ci sont le fruit de petits mensonges et que le naturel revient, c’est toute cette image qui s’écroule. Ainsi si j’ai prétendu être un collègue attentif et aidant alors que je suis essentiellement motivé par l’intérêt personnel, les autres m’en voudront deux fois plus, qui auront le sentiment de “s’être fait avoir”.

 

Remède relationnel : la cohérence

Pour éviter de finir en dindon de la relation, autant trouver quelques palliatifs aux masques par trop obscurs plaqués sur notre personnalité. Là aussi, le Dr House nous donne la solution relationnelle aux petits arrangements avec le personne que nous prétendons être: la cohérence. Antipathique et misanthrope, il réussit à ne jamais feindre une amabilité qui serait un poil hypocrite. Au moins, chacun sait à quoi s’en tenir avec lui, et personne ne viendra crier à la tromperie sur la marchandise. Bref, il reste cohérent.

relations prétendre être ce qu'on n'est pas

De notre côté, puisque nous aspirons plutôt à être compris, entendus, respectés, autant déterminer les informations qui nécessitent un peu d’authenticité, plutôt que d’espérer que les autres sauront voir qui nous sommes réellement au delà des paravents que nous plaçons entre eux et nous.

Tout cela ne signifie heureusement pas que nous sommes condamnés à une transparence absolue, une authenticité pellucide qui contraint à étaler au grand jour et à tous la totalité des méandres obscurs de notre personnalité. Non seulement le jardin secret est un droit inaliénable qui devrait être inscrit dans la déclaration des droits des relations, mais il est aussi indispensable à notre équilibre et à notre santé mentale (voir: De l’art de cultiver son jardin secret)

Détaillons donc les 4 ingrédients du remède relationnel aux petits mensonges entre collègues:

 

1- Cohérence

Il s’agit plutôt d’authenticité au sens de cohérence: la cohérence entre la parole et les actes, la cohérence entre la pensée et les actes. Elle a l’avantage non négligeable de permettre à l’entourage personnel ou professionnel de savoir à quoi s’en tenir avec nous, ce qui rassure et génère de la confiance. Cette cohérence se développe essentiellement autour de l’acceptation de ce que nous sommes. Voir

 

2- Acceptation de soi

La révélation intergalactique de ce billet, c’est que nous avons tous des défauts, des motivations égoïstes, bref, argh, nous sommes tous imparfaits, à notre manière et surtout à nos propres yeux. Cesser de s’inquiéter du regard de l’autre et accepter ce qu’on est correspond la plupart du temps à faire nous faire accepter par autrui sans heurts et sans drame. D’autre part, l’authenticité de celui qui est réconcilié à lui-même est à la fois touchante, attirante et charismatique. Voir

Cesser de se dévaloriser et construire un regard bienveillant

3- Confiance en soi et estime de soi

L’acceptation de soi repose sur un cocktail d’estime de soi, à savoir la reconnaissance de sa propre valeur malgré ses défauts et limites, et de confiance en soi, à savoir la connaissance des talents et ressources dont nous disposons pour faire face aux aléas de la vie, indépendamment de nos défauts et limites. Cesser d’accorder trop d’importance au regard des autres et apprendre à se valoriser peuvent constituer une première étape. Voir

 

4- Bulle de confiance

Pour éviter que nos contemporains aient peur de nous déplaire au point de nous mentir sur ce qu’ils sont, ce qu’ils font ou ce qu’ils pensent, offrons-leur une bulle relationnelle dans laquelle ils se sentiront suffisamment en confiance pour être plus authentiques et exprimer plus facilement leurs besoins et leurs idées. Une bulle dénuée de jugement, faite d’accueil et d’écoute.

la communication non violente pour recadrer un comportement pénible

 

Aller plus loin

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