Les traces que nous laissons derrière nous

Sylvaine Pascual – Publié dans Regards croisés

 

 

Que ce soit par la plaque à notre nom au cimetière, par les enfants qui nous prolongent ou par nos accomplissements, nous laissons tous une trace plus ou moins ténue de notre passage sur cette Terre. Et pour nous, encore bien vivants, il est toujours temps de nous poser la question: non pas de quelle empreinte nous allons laisser après nous, mais belle et bien de celle que nous voulons laisser.

 

 

Qelles traces voulons nous laisser derrière nous

 

 

 

Epitaphe sauce Nantua

 

On pense tout de suite à la question tellement fréquente en développement personnel qu’elle en est devenue un lieu commun un peu convenue, mais tant pis, je vous la ressers en sauce Nantua: quelle épitaphe vourdiez-vous voir sur votre tombe?

 

La question a du bon dans ce qu’elle nous pousse à réfléchir à nos aspirations les plus profondes, que nous repoussons sans cesse aux calendes Greques, forts de tout un tas de bonnes excuses… Nous procrastinons tellement sur nos aspirations que nous vieillissons souvent avec des regrets plein la musette.

 

Il faut dire que de façon générale, la société nous encourage davantage à baisser la tête et tenir bon qu’à l’accomplissement de soi, sur lequel on jette facilement le regard soupçonneux de ceux qui accusent leur chien de la rage.

 

Cependant, ce n’est pas tant l’ampleur de la trace que nous laissons qui compte, que le sens qu’elle a à nos yeux. Vous n’avez pas l’ambition de devenir Prix Nobel, les Beatles ou Mère Térésa? Et alors? Moi non plus: trop fatigant. En revanche, chacun d’entre nous peut laisser des empreintes peut-être modestes, peut-être discrètes, mais qui participent à rendre le monde meilleur – du moins le nôtre. En voici un bel exemple.

 

 

 

La pinède de Baixas

 

Les collines au dessus de Baixas* sur lesquelles j’ai passé les vacances de Pâques de mon enfance à arpenter étaient recouvertes d’un mélange pelé de thym, de romarin et de cailloux. A force de cramer l’été, victime d’incendies déclenchés par des promeneurs négligents, plus un arbre n’avait poussé dans cette garrigue déséchée. Jusqu’à ce que des écoles du coin montent un projet pour replanter des pins. Je me souviens, toute môme, alors que nous crapahutions à la recherche d’asperges sauvages et de fenouil, nous nous demandions si ces bébés sapins survivraient sur ces collines battues par le vent…

 

Non seulement ils ont survécus, mais ils sont devenus une magnifique pinède agrémentée ça et là de cyprès et d’oliviers près desquels s’épanouissent des pieds d’aperges par milliers et des fleurs d’ail: un paradis Catalan.

 

J’ignore ce que sont devenus les enfants et enseignants qui ont participé à cette épatante opération et ça n’a aucune importance. Chacun d’entre eux, par un simple geste, a laissé une chouette trace, une jolie empreinte inscrite dans un recoin d’eux-mêmes autant que sur cette terre caillouteuse et pour laquelle ils peuvent en ressentir une vraie fierté.

 

 

Et vous: quelles traces avez-vous envie de laisser?

Quelles contributions, petites et grandes vous permettront de laisser une chouette empreinte, qui correspond à l’image que vous avez de vous-même?

Qu’allez-vous faire?

Quand?

 

*Joli village des Pyrénées Orientales

 

 

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Aller plus loin

Vous voulez construire et entretenir une posture, un état d’esprit et un relationnel sereins et dynamiques à la fois, propices à la concrétisation de vos aspirations professionnelles? Pensez au coachingPour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual au 01 39 54 77 32

 

4 Comments

  • lecairn dit :

    Merci pour ce bel article qui sent bon le pin chauffé à l’excitant soleil occitan…

    En complément je vous conseille la lecture du livre Le Mal Propre de MICHEL SERRES, qui nous fait redécouvrir ce que nous cherchons à nous approprier en le salissant … et in fine une trace n’est elle pas une forme de souillure que nous laissons pour faire notre quelque chose …. Je vous laisse méditer là dessus si cela vous intéresse je l’ai développé sous un autre angle (un peu racoleur certes ) là => http://cairn4it.blogspot.com/2010/10/lhistoire-commune-du-personal-branding.html

    Bonne journée Vincent

  • Karine Aubry dit :

    Ah oui merci pour ces senteurs, ces brises tièdes et ces espérances tendres comme les épines.

    Tu me fais forcément penser à quelques projets de reboisement de palmeraie que nous faisons faire à des enfants de France et du Maroc… dans le grand sud Marocain.

    Vidéo ici sur cette page : http://bit.ly/jmfr8D
    pour ceux que cela intéresse.
    Au début les sourires marocains et leur bagout imcomparable, à la fin les enfants qui mettent les palmiers en terre 🙂

     

  • Que de bons souvenirs ! Ça me rappelle mes étés dans l’arrière pays de la côte d’azur et nos folles escapades entre copines au milieu de la pinède 🙂 merci de m’avoir rappellé tout ça.
    Pour répondre à ta question, j’aimerai laisser beaucoup de traces vu que je suis engagée comme femme !
    Mon objectif numéro 1:
    Aider un maximum de personnes à prendre leur vie en main : stop ralerie – stop travail de merde – à nous l’aventure entrepreneuriale RÉUSSIE ! d’ailleurs j’ai un article sur les 20 erreurs à ne pas commettre quand on pense à la reconversion professionnelle :
    http://macreationdentreprise.fr/reconversion-professionnelle/

    Objectif 2 : changez le paysage de la formation
    C’est mon metier pour les adultes mais j’aimerai aussi aider à faire bouger les lignes pour les enfants… À ce jour, j’étudie le système et rencontre des parents qui ont pris la voie de l’instruction en famille pour voir ce qui peut se faire et comment aider.

    Objectif 3: apporter de l’éducation sur la Santé à un maximum de monde
    Pour ça, je prêche la bonne parole, explique tout ce que je peux, me forme et contribue à travers des blogs pour l’instant et peut etre avec des actions plus actives dans des associations comme la Leache ligue (allaitement). Je contribue sur les sujets de l’allaitement et l’équilibre alimentaire en priorité et tout ce qui touche au bio.

    Voilà mon épitaphe ce serait un truc du genre “a aidé ses concitoyens à mieux vivre à travers ses actions pour l’éducation, la santé et l’entrepreneuriat”.

    Et toi alors Sylvaine ?
    Dis nous
    Antonella

    • Mince, il y a une maline qui m’a retourné la question!
      J’ai mes petites croisades, comme dépoussiérer l’accompagnement à la reconversion qui dort dans une naphtaline assommante, ou promouvoir le plaisir au travail comme une possibilité accessible (ni une injonction de bonheur, ni un objectif incontournable) et qui a d’autant plus de valeur qu’on y accède avec de la sueur et de l’huile de coude. Mais ce n’est pas nécessairement une trace que je voudrais laisser. Ce que je voudrais laisser derrière moi, c’est l’impact de micro actions visant à participer à ce qui me paraît être beau dans le monde: un peu plus de réflexion sur nous-mêmes et ce que nous pouvons être et faire, un peu plus de bienveillance, d’accceptation. Voilà: amener à réfléchir et à devenir relationnellement meilleurs:)

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