Petites incivilités entre collègues: non au “merci de”!

l'expression "merci de", faussement bienveillante et réelle injonction!

En termes de petites incivilités entre collègues, nous avions déjà évoqué les sifflements insidieux des prétéritions et c’est au tour aujourd’hui d’une expression  bien sournoise et faussement bienveillante, le “merci de” passeur de caprice enrobé dans du fallacieux sirop de mélisse! 

l'expression "merci de", faussement bienveillante et réelle injonction!

“Merci de” : j’exige donc j’existe!

Certaines formulations ont l’art de nous dresser le poil le long de l’échine ou de nous mettre simplement mal à l’aise, parce qu’elles peuvent être tellement froides, convenues, hypocrites, figées… ou un brin manipulatrices. Comme cette formule d’impolitesse, faux remerciement et véritable injonction qu’est l’épouvantable “merci de + verbe”, qui cherche à draper mielleusement ses exigences derrière un masque relationnel qui prétend la reconnaissance.  Or, le signe de reconnaissance que le “merci de” envoie est double: j’exige donc j’existe! Et comme par ricochet, tu exécutes, c’est à moi-même que je l’envoie! Il confond l’affirmation de soi avec l’individualisme auto-centré. Bref, le “merci de” est vil, il est petit, il est lâche, il manque de panache, il est un modèle d’inélégance relationnelle!

(Ici je vous fait une parenthèse: le “merci de + nom” ou merci de + verbe a posteriori, comme par exemple dans “merci d’avoir répondu si rapidement” sont de véritables remerciements et ne sont pas concernés ici;)

Vous, je ne sais pas mais moi, le “merci de” me donne direct envie de me prendre par la main pour aller faire exactement l’inverse de ce qui m’est non-demandé. Du coup, quand un client m’a raconté une anecdote qui l’avait exaspéré juste sur le sujet je lui ai proposé de venir co-écrire ce billet avec moi pour nous expliquer en quoi c’est une expression détestable et ajouter des alternatives plus heureuses à cette très pénible expression. D’autant qu’il nous met les émotions au service du décryptage d’une expression! Voici son récit :

Exprimer sa colère à tort et à travers n'est pas toujours une bonne idée

La tentation du ramponneau virtuel

“Récemment, j’ai reçu un mail qui commençait par la formule « Merci de… ». Expérience à la fois désagréable et très instructive.

Désagréable, parce que j’ai immédiatement ressenti un picotement nasal, façon moutarde qui vous grimpe dans le nez en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire! Le picotement s’est propagé à la vitesse de la lumière dans mes doigts, associé à une envie impérieuse de retourner un mail boomerang en forme de caramel aussi rugbystique que bien senti.

Pendant que je commençais à taper rageusement ma réponse, sur un pauvre clavier qui n’avait rien fait pour mériter ça une petite voix me murmurait « Bon OK, tu peux continuer la rédaction de ce mail si cela te fait du bien, mais écoute ce petit conseil : enregistre-le soigneusement dans tes brouillons et attends au moins quelques heures avant de – peut-être – l’envoyer ». Dès fois qu’il ne soit pas tout à fait à mon service et un peu à mon détriment, comme ça arrive parfois:

C’est là que commence la partie instructive de cette expérience. Cette envie furieuse de lui envoyer un ramponneau virtuel, c’était une façon d’entrer en lutte*, une réaction émotionnelle indicatrice d’un besoin mis à mal chez moi, me renforçant dans l’idée que comprendre ce qui se passait était nécessaire avant de prendre la moindre décision de retour de mail.

nos perceptions génèrent nos émotions, pas les autres!

L’’essentiel, c’était d’écouter et de comprendre quel besoin était mis à mal chez moi par ce message et non pas de répondre à chaud à l’envoyeur en prétendant résoudre le problème alors qu’il m’aurait fait rentrer dans un jeu de pouvoir qui offre peu d’issues positives. Une fois cette certitude acquise et acceptée,  je poursuivais, déjà un peu radouci, la rédaction de mon mail en mode « brouillon » et, malgré des reliquats d’énervements, j’envisageais d’y réfléchir de manière raisonnée en appliquant les principes de la Communication Non Violente (CNV) dans la réponse plus construite que je lui enverrais… plus tard. Histoire de ne pas réussir l’exploit suivant:

Les enseignements d’une formule d’impolitessse

En quoi cette formule a priori polie, « merci de », est-elle dérangeante et en définitive impolie, au point de donner une telle envie de rétiver à sa lecture ?

 – Parce qu’il s’agit d’une demande qui ne dit pas son nom, sous la forme d’un impératif déguisé. Quand vous lisez « merci de ne pas fumer », vous comprenez en fait qu’il vous est impérativement demandé de ne pas fumer. Bref, qu’il vous est interdit de fumer.

 – Parce que ce « merci de » nie votre liberté. Peut-être aviez-vous l’intention de dire oui. Ou peut-être pas… mais dans les deux cas, par cette formulation, votre interlocuteur déclare que c’est lui qui décide, vous privant du choix d’accepter ou pas sa demande.

 – Parce ce faux remerciement est hypocrite et/ou Persécuteur.  Même s’il n’en a pas conscience, votre interlocuteur joue une partition hypocrite: il établit unilatéralement une règle au lieu de formuler une demande, ce qui constitue un comportement Persécuteur parfaitement désagréable!

sortir des rôles relationnels pour assainir les relations

Les alternatives élégantes au “merci de”

Vous et moi sommes des gens chouettes et bien intentionnés. Alors comment faire, lorsqu’un « Merci de… » vous vient spontanément à la bouche ou au clavier?

Acceptons une fois pour toutes que le « merci de » n’est jamais la meilleure option, malgré l’abondance d’articles à propos de l’emploi des formules de politesse à l’écrit, qui vous expliqueront que c’est parfois inévitable, que c’est plus simple, que c’est l’usage, ou encore que ça se fait.

Une des clefs est d’aligner intention et formulation. Votre « merci de » cache une demande, un besoin, une exigence? Alors soyez franc du collier et formulez-le comme tel. Si vous avez l’intention de laisser le choix au destinataire du mail, rédigez une véritable demande, qui supporte une réponse négative. Les formules de politesse ne manquent pas, un « s’il vous plaît » sincère est bien plus puissant qu’un « merci de » maladroit et brutal.

Prenons un exemple. Imaginons que vous avez un rapport à remettre dans un délai précis et que la note de synthèse de Tartempion est indispensable à votre rapport. Seulement voilà, en mode soeur Anne, vous ne voyez rien venir. préférez le : « pouvez-vous (peux-tu)… » ou « je vous demande de… », selon la proximité professionnelle de Tartempion et le degré d’importance de votre demande; suivi de « j’ai besoin d’une réponse à telle échéance ». Celle-ci étant à préciser car une formule telle que « rapidement » ou « au plus tôt » rendent le délai… incompréhensible. Si vous avez une marge de manœuvre alors faites-en part à votre interlocuteur qui en a peut-être une aussi, vous ouvrirez ainsi la porte à une coopération constructive.

Selon si l’enjeu de l’affaire Tartempion est de taille et qu’il génère un certain stress chez vous, d’autant que Tartempion aurait déjà du vous remettre sa note, vous disposez d’autres niveau de communication plus ferme, qui vous éviteront de transformer ledit Tartempion, qui peine peut-être sous d’autres charges, en chenille qui vous grignote le brocoli!


3 niveaux de communication pour recadre un comportement pénible

Une fois que vous êtes au clair avec la nature et les contraintes de votre demande, vous pouvez utiliser la CNV pour la formulation de votre demande, qui  offre de nombreuses possibilités tellement plus élégantes qu’un « merci de… »… et qui vous permettront de communiquer comme un poisson dans l’eau;)

triplette élégance relationnelle

Merci de lire et d’appliquer scrupuleusement.
Cordialement.
Sylvaine et un client qui préfère que son nom ne soit pas mentionné;)

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Aller plus loin

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19 Comments

  • Marie dit :

    Mille mercis, j’avais exactement besoin de lire ça après une indigestion de pas moins de 3, oui TROIS mails à la suite de ma collègue avec des injonctions en mode ” Merci de bien vouloir ” que je considère comme encore pire que “merci de” tout court.
    Je meurs d’envie de lui envoyer le lien de la page, mais bon, la politesse me retient
    Auriez-vous une suggestion d’une mini-remarque sur le ton de l’ humour à lui envoyer en réponse ?

    • Bonjour Marie,
      Je comprends l’indigestion, j’ai du mal avec ne serait-ce qu’un seul merci de!
      Peut-être une demande en communication non violente, lui exprimant gentiment une préférence pour une demande directe que pour cette expression?

  • Alain dit :

    Bonjour,

    Je fais moi aussi une allergie à cette expression, comme Marie je me suis plusieurs fois retenu d’envoyer le lien.
    Aujourd’hui je viens de rencontrer une variante interessante : “prière de”…Je ne sais pas si c’est mieux ou pire ? Je penche plutôt pour la deuxième réponse. Qu’en pensez vous ?
    Alain

  • Manuella dit :

    Bonjour,
    Depuis quand cette formulation est-elle perçue comme une injonction?

    Je vous pose la question car, je pense, qu’il y a peut-être un conflit générationnel : je viens d’avoir cette conversation avec ma mère qui allait utiliser cette “expression” et je l’ai arrêtée. Ce qui l’a interloquée. Mais ma belle mère (qui est de 15 l’aînée de ma mère), laisse aussi des petits mots commençant ainsi. Aussi bien à son fils qu’à moi, alors que nous avons de très bons rapports.

    Ça me choque moins de la part d’un(e) responsable que d’un(e) collègue.

    En tout cas, merci pour votre article.

    Manuella

    • Bonjour Manuella, non seulement elle est perçue comme une injonction, mais c’est est une!
      Je ne suis pas du tout convaincue que ce soit une question de génération, car on la voit de plus en plus, toutes générations confondues (je viens de recevoir un mail professionnel d’une responsable de communication de 31 ans qui en contenait.. trois). Je ne crois pas non plus qu’elle soit une question de bonnes relations: ceux qui l’utilisent ne se rendent pas toujours compte de sa fausse bienveillance et la plupart du temps, l’injonction n’est pas leur intention, ils ont simplement adopté cette expression parce qu’elle se cache derrière un masque à l’air aimable, sans se poser de questions sur sa véritable signification:)

  • Manuella dit :

    Merci Sylvaine,

    Je suis surprise qu’avec toute cette “bienveillance” dégoulinante aujourd’hui (désolée, mais ce mot mis à la mode depuis quelques années et le concept qui en découlent me font rire…), les communicants (enseignants, formateurs en premier) n’alerte pas plus sur ces expressions.

    L’avez-vous fait remarquer à cette jeune femme? Comment ?
    Étant trop directe, je m’abstiens de le dire, pour ne pas générer de conflit.

    Sinon, je pense que je prendrais mon téléphone pour dire :
    “Savez-vous / vous rendez-vous compte que vos ‘merci de’ sonnent comme des ordres?”

    Bonne journée.
    Manuella

    • Bonjour Manuella,
      C’est justement la bienveillance, la vraie, pas ses dérives hypocrites, qui va permettre de dire avec élégance à une personne avec qui on est en relation régulière, qu’on préfèrerait une demande directe qu’un “merci de qui nous heurte”… en lui faisant une demande directe, par exemple en s’appuyant sur la CNV. Plutôt qu’en voulant lui faire prendre conscience de l’impact de l’expression (ce qui risque surtout de la mettre sur la défensive)
      Bonne journée aussi!

  • Drillaud bertrand dit :

    Bonjour,
    Mais parfois cette expression est justement utilisée dans ce but, donner un impératif à son interlocuteur en enrobant faussement le contenu de politesse. Le but est bien de dire : «  je vous l’ai déjà demandé 50 fois poliment, alors allez y maintenant, il me faut un résultat, ou un simple retour et il me le faut MAINTENANT ! @&#%** ! Le tout dans une formule courte et finalement désagréable.
    Ne croyez vous pas ?

    • Si c’est le cas, il me parait plus juste, plus courageux et plus efficace de prendre son téléphone plutôt que d’envoyer un message et de faire une demande assertive, que de tenter une micro manipulation maladroite par sa fausseté, avec toute les conséquences que cela peut avoir sur la légitimité de la demande. Dans la plupart des situation, être franc du collier vaut mieux que louvoyer!

  • Lisa dit :

    Bonjour,
    Merci pour votre article éclairant.
    Je suis tout à fait d’accord avec vous que dans la plupart des cas, l’utilisation de cette expression est très amère. Cependant, je me pose la question, un peu comme Bertrand Drillaud, dans le cas
    où un devis signé n’a pas été honoré deux mois après la date d’échéance et suite à maintes relances “polies” et injonctives de respecter les termes du devis :
    J’ai utilisé cette expression pour appuyer les relances de mon centre de formation, restées vaines, envers mon ancien employeur. Ce centre de formation n’a jamais été payé et qui risque de suspendre ma formation. Ayant appuyé sa relance avec cette expression, j’ai été rigoureusement reprise et avec menace de ne rien obtenir au final. Je précise que le téléphone de la personne en question est tout le temps hors service, j’ai encore tenté de l’appelée ce jour-là, en vain.
    Comme c’est effectivement une injonction de payer que je demandais, car ma formation sera suspendue si le paiement n’est pas honoré, cette expression est-elle si “toxique” dans ce cas là aussi ?
    Merci pour vos éclaircissements, j’ai à cœur de mettre en pratique la communication non violente et serait ravie de me remettre en question.
    Bonne journée à tous

    • Bonjour Lisa et merci pour cet exemple intéressant. Je suis convaincue que les conflits et désaccords ne se résolvent pas avec des formulations inciviles en réponse à des comportements désagréables ou inadmissibles. Dans votre cas, si votre employeur s’est engagé officiellement via une commande ou un contrat, par exemple, c’est au centre de formation de prendre les mesures légales nécessaires pour obliger votre ancien employeur à lui régler ce qu’il lui doit. Ce n’est pas à vous de le faire et il est surprenant que le centre de formation vous contraigne à jouer les intermédiaires, alors que vous n’avez rien à voir là-dedans.
      J’espère que vous allez sortir rapidement de cette situation difficile!

  • Vincent dit :

    Concernant les alternatives possibles, j’emploie systématiquement “Pourriez-vous s’il vous plait” ou “Pourrais-tu s’il te plait” plutôt que respectivement “Pouvez-vous …” ou “Peux-tu …”. Je trouve l’emploi du conditionnel plus respectueux envers l’interlocuteur, n’enlevant en rien l’éventuelle urgence de la demande si celle-ci est précisée par la suite. Je trouve par ailleurs que l’emploi du conditionnel responsabilise l’interlocuteur. Enfin, puisque l’interlocuteur est traité avec considération, il sera plus enclin à accepter la demande ou à argumenter son refus sans que cela n’affecte inutilement son humeur ou son état d’esprit, comme ça pourrait l’être dans le cas d’une injonction, dissimulée sournoisement ou non.

    J’ai en revanche lu sur un forum que l’emploi du conditionnel impliquerait le fait de s’attendre à une réponse négative, sentiment que je ne partage pas sur la base de mes expériences passées, qui auraient tendance à démontrer le contraire. Il me semble que l’ouverture à une réponse négative, au delà du fait de responsabiliser l’interlocuteur et montrer une ouverture au dialogue si celui-ci est nécessaire, permet de remettre parfois en question la légitimité de sa propre demande, s’inscrivant ainsi dans un cercle vertueux.

    Pourriez-vous s’il vous plait nous faire part de votre avis sur l’emploi du conditionnel ? 🙂

    • Bonjour Vincent, je partage votre avis sur l’emploi de formules polies comme “pourrais-tu” et il me semble que “peux-tu” est tout aussi acceptable. Cependant, concernant le rejet du conditionnel, dire qu’il signifie s’attendre à une réponse négative, me parait erroné et typique d’une forme de crainte de la relation. Le conditionnel implique en effet la possibilité de dialogue, ce qui est bien plus relationnel que de chercher à imposer sa volonté par des collections d’injonctions déguisées ou de croyances fausses autour d’un “peux-tu” qui serait plus affirmé, ce qui n’est pas le cas. Même la communication non violente utilise le conditionnel et le rejeter, c’est probablement s’enfoncer souvent dans des relations de pouvoir, où il ne serait jamais question de dire non. Un monde de petits chefs et de sacs à caprice en somme, et ça… non merci:)

  • manon dit :

    Bonjour, J’ai tendance à demander “pouvez-vous s’il vous plaît” ou bien “pourriez-vous”…
    Je termine en disant “Merci”. Mais je me suis toujours demandé si ce “merci” était de trop, sachant que la personne n’a pas encore répondu. Cependant, ne pas terminer par merci peut être perçu comme impoli. Avez-vous une opinion ? Merci 🙂

    • Bonjour Manon, voilà une question intéressante! Et si vous expérimentiez, pour voir si une autre façon de faire vous conviendrait mieux? Par exemple, si vous attendez la réponse de votre interlocuteur pour dire merci, que se passe-t-il? Comment vous sentez-vous? Quelle réaction observez-vous alors chez votre interlocuteur?

  • Jérôme dit :

    Je viens de faire les frais d’un “merci de” de la part de mon boss… Du coup je suis encore bien tendu 🙂
    Le “merci de” implique effectivement qu’il n’y a pas d’alternative à la réponse que vous pourrez lui formuler, car votre interlocuteur anticipe déjà qu’il va pouvoir vous remercier, car vous il vous oblige indirectement à exécuter sa demande.
    Le “merci de” est également pour moi complètement associable et “faible”, dans le sens où justement votre interlocuteur veut tenter de prouver sa supériorité en vous obligeant à réaliser certaines tâches, peut-être justement par manque de charisme ou d’une réelle “aura” de chef d’entreprise.

  • sof p dit :

    J’ai ri, bon sang, j’ai ri ! Merci !!! (et pas “de”…).
    Ce “merci de” m’horripile, et il en dit long sur celui qui l’écrit et sur la considération qu’il nous porte.
    Vous l’avez parfaitement décrit.
    On se délecte de votre verbe…

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