Projets professionnels et prise de risque

Projet professionnel et prise de risque

Où le bourrin basque revient pour nous fournir cette fois-ci une petite leçon équine au service de nos projets professionnels, qu’il s’agisse d’évolution de carrière, de reconversion professionnelle ou de création d’entreprise: la prise de risque leur est inhérente, et il est indispensable de développer des ressources pour l’accepter…

 

Vieux cheval et prise de risque

En plein milieu de mes vacances, je reçois un sms laconique:

« Ravio 1, Tatie Françoise 0 »

Damned, voilà que le B.B. (Bourrin Basque) à tête chercheuse de facéties en tous genres a cassé sa Tatie Françoise !

Vous  vous souvenez sans doute du vieux bourrin basque dont certains comportements sont utiles à la recherche d’emploi ? Vous vous rappelez alors qu’il a une propension marquée à la prise de décision autonome ainsi qu’une direction non assistée à tendance rétive.

Pourtant, vous vous rappelez aussi que son âge canonique devrait lui coller suffisamment d’arthrose dans les articulations pour qu’il se promène poliment et à petits pas mesurés, au lieu de se prendre pour un figurant dans un remake de La charge héroïque.

Pourtant, sa Tatie Françoise n’est pas née de la dernière pluie. Ne vous fiez pas aux surnoms trompeurs de mémés à canassons que nous nous sommes attribués, elle n’a rien d’une midinette de l’équitation. En plus de ne pas avoir oublié sa convocation le jour de la distribution des neurones, elle a une solide expérience en matière de bourriques indisciplinables. Entre son cheval de soudard et ses deux autres montures de classe internationale – forcément du genre délicat – elle connaît toute la gamme des roublardises goguenardes, mais potentiellement dangereuses des bourrins malins.

 

la prise de risque est inhérente à la réalisation d'un projet. comment la gérer?Mais ce jour-là, le vieux Pottok avait décidé qu’il était particulièrement pressé de se rendre au pré. Il est donc parti brutalement, vent du cul comme on disait dans le temps, envoyant balader sa Tatie Françoise dans le décor. Bilan : une côte cassée.

La morale de l’histoire, c’est qu’on a beau connaître par coeur une vieille carne frondeuse, il y a toujours un risque à la manipuler. Par extension, Tout projet, transition de carrière, reconversion professionnelle, création d’entreprise, si sûr paraît-il au regard de nos compétences et de notre expérience, présente un risque. Risque de plantage, d’échec, de se faire mal. Et il est important de mesurer et d’accepter ce risque avant de se lancer. Car si Françoise a réagi avec humour, c’est qu’elle accepte que le risque fait partie intrinsèque du choix de s’occuper de ce type de bestiole.

A l’inverse, celui  qui se lancerait dans un projet en hurlant à la Lune à chaque fois qu’il s’écorche un genou, aurait de fortes chances d’abandonner très vite pour aller gonfler les rangs de ceux qui ont échoué pour cause de la faute à pas de chance, bien entendu.

 

4 pistes pour gérer la prise de risque

Dans notre monde obsédé par la sécurité, le risque est  de moins en moins accepté, de moins en moins pris et par voie de conséquence, de moins en moins bien supporté. Donc moins pris, donc moins… etc. De là à dire qu’il s’agit d’un cercle vicieux qui diminue notre zone de confort, ainsi que la confiance en soi, il n’y a qu’un pas qu’un bourrin basque franchirait d’un élégant coup de rein.

Rien ne peut garantir le risque zéro. Il peut toujours y avoir un obstacle qu’on n’avait pas identifié, une information manquante qui ébranle l’édifice, un impondérable qui ralentit l’affaire, un événement inhabituel qui bouscule les prévisions et remet le projet en question. Bref, il y a toujours une part de bourrin basque dans nos projets professionnels et potentiellement, de temps à autres, on finit la tête dans le sable, avec une côte en vrac, alors qu’on avait pris toutes ses précautions:

 – Une évolution de carrière qui finit par 6 mois de chômage
 – Une reconversion professionnelle qui prend un an de plus que prévu
 – Une création d’entreprise qui se solde par une faillite

Tout cela fait peur et est un frein fréquent à se lancer dans de tels projets, quitte à risquer le burnout. Combien de clients sont venus me voir en me disant “je veux être sûr(e) de ce projet”? Or, si l’on peut s’assurer de la cohérence du projet, et donc de sa faisabilité potentielle, il est impossible de prévoir et de pallier à tout ce qui pourrait arriver en chemin pour rendre celui-ci “sûr”. D’ailleurs, lorsqu’on découvre le bourrin basque, sa petite taille, sa bouille adorable et sa date de péremption dépassée donnent le sentiment d’un projet sûr, d’un projet facile….

L’idée n’est donc pas tant d’envisager les 28174 scénarios possibles de catastrophes potentielles sur la route de votre objectif pour mettre en place des garde-fous à tous les virages du parcours. C’est fastidieux et interminable, aussi laissons cela à ceux qui sont volontaires pour tenter de concrétiser leurs ambitions depuis le cimetière.

En revanche, il est possible de limiter ces risques tout en constituant sa petite pharmacie de voyage, en cas de rencontre malencontreusement violente avec un obstacle douloureux. Je vous propose donc de voir en plusieurs étapes (et en plusieurs articles) comment gérer la prise de risque, de façon à oser vous lancer en toute sérénité:

  1. Minimiser les risques
  2. Accepter les risques
  3. La boîte à pharmacie des risques
  4. Y aller ou pas: la prise de décision
Je vous donne donc rendez-vous très vite pour la première étape, et en attendant je vous propose d’évaluer votre propre relation au risque.

 

Mini coaching: évaluer sa relation au risque

Attention, nous avons souvent une fâcheuse tendance à l’absence d’objectivité quant à l’évaluation de notre propre évaluation de nos prises de risque, soit parce que nous nous rêvons en super héros, soit parce que nous manquons de confiance en nous. Alors observez-vous vous-même avec bienveillance mais sans complaisance, comme si vous observiez une personne qui vous est proche.

Sur une échelle de 1 à 10, à combien évaluez-vous votre capacité à prendre des risques?

Quels types de risques avez-vous l’habitude de prendre?

Quels types de risques aimez-vous prendre?

Qu’est-ce qui vous motive à les prendre?
Quels types de risques prenez-vous le moins souvent possible?
Quels types de risques n’aimez-vous pas prendre?
Qu’est-ce qui vous gène, vous freine dans ces situations?
Qu’est-ce que ça vous dit sur vous-même? 
Sur votre relation au risque?
Sur vos ressources et vos freins?

 

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Aller plus loin

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11 Comments

  • lecairn dit :

    Excellent chère Sylvaine, et oui les bourrins ne sont pas toujours ceux que l’on croit, les risques non plus d’ailleurs , car à partir du moment où on les identifie et où on les nomme on peut les éviter, le risque 0 s’apparente plus à de l’angoisse , cette peur sans objet et sans nom qui empêche d’agir … et bien justement je vais vous donner mon truc pour combattre l’angoisse et le stress, se mettre en action , comme le bon vieux néandertalien à qui nous avons emprunté la physiologie. Il était programmé pour combattre ou fuir en courant au moindre stress , nous n’avons pas évolué dans notre corps aussi vite que dans nos têtes et nos environnements, la réponse est donc la même se mettre en action FAIRE pas REFLECHIR. en agissant vous saurez de suite nommer votre angoisse et donc la transformer en peur et l’anéantir … Oubliez que vous avez un cerveau par moment et contentez vous de faire vous verrez on comprend mieux l’expression d”‘imbécile heureux”. Et puis pour les golfeurs essayez vous verrez ne pas se poser de question se mettre devant la balle et la frapper vous fera gagner environ 5 points de handicap , pour les mêmes raisons.

    • Sylvaine Pascual dit :

      Salut Vincent,
      Je ne suis pas d’accord avec la totalité de ton commentaire, mais e retiens un élément que je trouve essentiel: “Oubliez que vous avez un cerveau par moment”. En effet, il y a un temps pour la réflexion et un temps pour l’action!
      Arrêter de réfléchir pour simplement agir de temps à autre est le seul moyen de faire avancer un projet quel qu’il soit, car l’excès de réflexion autour des risques mène bien à des inquiétudes invalidantes, et inversement les résultats de l’action fournissent une excellente matière à réflexion avant de passer à l’étape suivante.
      La suite dans l’article 2;)

  • Nathalie C... dit :

    Pas psoo

  • Nathalie C... dit :

    Oups ! Je crois que mon clavier a eu un toussotement… Il y a quelques jours, je lis dans l’hebdo L’HR ( j’expliquerai ultérieurement les raisons de la lecture assidue de cette publication…) un article signé Sylvaine Pascual…”Tiens, ce nom me rappelle quelqu’un…” Je me précipite alors sur mon Ip.. Préféré, merci Google, où je découvre au détour de mes errements internetiques une photo du BB, et là je tombe des nues ! Pas possible ! C’est le IOIO ? Bon, compte tenu du descriptif que tu en fais, c’est sûr, c’est lui ! J’attends de vos nouvelles fraiches… Et même des plus rassies, cela fait tellement de temps !

    • Sylvaine Pascual dit :

      Oui, c’est bien lui! Et 25 ans plus tard, tu vois qu’il n’a pas changé d’un iota^^

      Coïncidence amusante, figure-toi que pas plus tard que la semaine dernière, je racontais à sa Tatie Françoise les courses au trot avec un certain… Mangano!

      Je suis ravie de te croiser par ici, et curieuse de savoir ce qui fait que tu lis l’hebdo HR, aussi n’hésite pas à me contacter 😀

  • tatie françoise dit :

    Tatie Françoise, qui existe vraiment, a été chef de projet dans des temps immémoriaux, et pas seulement avec les BB. Le conseil de tatie est donc : acceptez le risque, mettez en place les sécurités majeures, et si cela foire quand même … pratiquez l’humour;
    Même plus mal !

    • Sylvaine Pascual dit :

      Salut Françoise,
      Conseils judicieux! Surtout le dernier, qui permet de se sortir de toutes les ornières, même les plus boueuses;)

      Quant à la douleur, le Muscat, y’a que ça de vrai^^

  • Nathalie C... dit :

    Si tu m’envoie ton mail en MP, je te répondrai plus facilement…sinon je risque de faire exploser ton blog…

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