Seconde partie de carrière: exploration et orientation

quelle orientation pour une seconde partie de carrière

 

 

Temps de crise oblige, la deuxième partie de carrière inquiète plus qu’elle ne fait vibrer. Pourtant, comme dirait l’Apec, à mi-carrière, tout est possible! C’est avant tout une opportunité d’envisager un autre avenir professionnel, de rebondir plutôt que de s’embourber, d’explorer les possibles, les projets professionnels qui lui donneront une tournure solide réjouissante et durable. 

 

quelle orientation pour une seconde partie de carrière

 

J’ai eu le grand plaisir d’être invitée par l’Apec à participer à la Semaine de la seconde partie de carrière et d’y trouver, bien loin des idées reçues, de la frilosité et du formatage qui sévit chez certains cabinets d’accompagnement à la gestion de carrière, un esprit d’ouverture, d’exploration et de dynamisme face à la seconde partie de carrière, envisagée sous un angle résolument optimiste qui permet aux seniors de faire de leur expérience un véritable atout au service de leurs aspirations professionnelles. Plutôt que de subir l’arrivée dans la seconde partie de leur carrière avec le découragement et la résignation que la morosité ambiante semble imposer.

Cet esprit enthousiasmant est incarné entre autres par Marie-Ange Laurier, avec qui j’ai participé au chat vidéo animé par Thomas Baligand et qui, bien loin des avertissements d’usage et des jugements péremptoires sur des pistes d’évolution professionnelles “réalistes”, défend l’encouragement à explorer les désirs de réorientation, même les plus étonnants, éloignés du métier de départ ou farfelus pour mener à des reconversions épatantes qui produit des professionnels heureux et motivés. Comme en témoignaient les 10 invités à une soirée les Informels, organisée par l’Apec en 2012, qui venaient prodiguer leurs conseils de reconvertis réjouis de leur seconde vie professionnelle.

 

 

Les évolutions frileuses fondées uniquement sur une vison forcément étriquée de la “réalité du marché” et les compétences (professionnelles only, hein, on va quand même pas croire à vos talents personnels) établies seraient-elles en passe de finir enfin aux oubliettes? 😉

 

Seconde partie de carrière, quelle orientation?

Le massage général qui ressort de ce chat est que la marge de manœuvre et le champ des possibles sont bien plus étendus qu’on ne l’imagine en général et qu’ils méritent une exploration curieuse et méticuleuse: chacun pourrait bien trouver dans ses aspirations et son unicité des pistes pour une seconde partie de carrière heureuse.

40% des cadres ont encore plus de 20 ans de carrière devant eux et se retrouvent face aux questionnements que cette seconde partie de carrière suscite. Quête de sens, désir de reconversion et/ou d’entreprendre, recherche de piste pour reconstruire l’employabilité ou faciliter le retour à l’emploi, c’est une étape cruciale dans la vie d’un salarié. Quelle orientation donner à cette seconde partie de carrière? L’on peut dégager trois directions possibles:

 

1- Retrouver confiance

Arrivé à la quarantaine ou déjà quinqua, au regard des discours dans les médias, cette étape de la vie professionnelle peut être l’occasion de douter. Douter de la valeur de ses compétences, du sens de sa carrière, de sa faculté à retrouver un emploi dans un marché difficile et nécessite alors de faire un point sur soi pour se revaloriser et revaloriser ses atouts, d’abord à ses propres yeux, avant de pouvoir aller convaincre des recruteurs.

Non, la génération X n’est pas une collection de dinosaures figés dans la naphtaline de leurs certitudes et les atouts des seniors sont à revaloriser pour qu’ils puissent s’appuyer sur ce qu’ils sont plutôt que sur ce qu’ils devraient être (en l’occurrence, 10 ans plus jeunes).

 

2- Explorer un désir de reconversion

Le milieu de carrière peut aussi être une opportunité de réfléchir à d’autres itinéraires professionnels et en particulier aux bifurcations vers d’autres métiers. Cette période est d’ailleurs de plus en plus souvent un tremplin vers de nouveaux horizons, par envie d’autre chose, par volonté de mettre du sens dans sa carrière ou son métier, autant que pour compenser le sentiment d’employabilité en déclin dans le métier d’origine. Ce désir de reconversion peut aussi s’exprimer par l’entrepreneuriat ou par un changement de métier en interne.

 

3- Redynamiser une carrière et retrouver du plaisir au travail

Elle peut aussi être l’heure des questionnements, non pas temps sur une bifurcation spectaculaire, mais plutôt sous l’angle d’une redynamisation par le plaisir et la motivations: un projet dans le prolongement de sa carrière sous d’autres conditions, dans d’autres cadres, d’autres structures, d’autres lieux, histoire de redonner du sens à un métier qu’on apprécie toujours, mais dont les tâches ou les conditions d’exercice ont évolué d’une façon pesante.

Trouver du sens à notre métier donne le sentiment d'être investi d'une mission qui donne motivation et engagement

 

 

Les explorations nécessaires

Pour synthétiser, il s’agit donc tout simplement de s’autoriser les explorations, puisqu’elles sont nécessaires, sans être une prise de risque (l’exploration n’est pas le grand saut!), celles qui sont les seules à pouvoir vous faire décider de la validité, de la faisabilité d’une piste et d’en évaluer la pertinence et la cohérence avec la personne que vous êtes et le professionnel que vous avez envie de devenir. Ces explorations sont nécessaires parce qu’elles vous permettent de faire votre propre tri entre ce qui est possible et motivant pour vous et ce qui ne l’est pas:

  • De renoncer à un projet en connaissance de cause et sans regrets (ce qui vous évitera 20 ans de “et si j’avais osé?”). Voir: Renoncer à un désir de reconversion
  • De construire un projet réalisable plutôt que “réaliste” (nous y reviendrons), un projet fort, suffisamment moteur pour vous donner la confiance et la détermination nécessaires à sa réalisation et pour vous rendre convaincu et convaincant. Voir: Du projet rêvé à sa faisabilité

S’autoriser à explorer les possibles plutôt que fermer les pistes, voilà une alternative réjouissante, qui pousse au dynamisme, à l’ambition, à la concrétisation de projets de seconde partie de carrière.

 

 

Cette Semaine de la seconde partie de carrière a été élaborée par un comité composé de cadres expérimentés et d’experts RH, plus moi-même. De gauche à droite: Serge Volkoff (chercheur), Anne Courtois, Sylvaine Pascual (coach), Isabelle Imbert, Didier Barrial du Breuil, Marie-Ange Laurier (consultante Apec).

Le-comite-de-redaction-de-la-semaine-speciale-Seconde-partie-de-carriere

 

 

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Reconversion professionnelle dans l’artisanat: une aubaine pour les cadres… et pour l’artisanat!

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Reconversion professionnelle: vous avez demandé la Lune… ne quittez pas…

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Aller plus loin

Vous avez un désir de reconversion professionnelle et voulez en explorer la pertinence et la faisabilité?  voulez construire et entretenir  l’estime de vous et l’état d’esprit qui vous permettront de mener à bien vos projets professionnels? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual au 01 39 54 77 32

 

 

2 Comments

  • Gérer sa seconde partie de carrière est primordial et le moins qu’on puisse dire est que la plupart des entreprises ne sont pas conscientes des enjeux. L’entretien de deuxième partie de carrière, pourtant dans le code du travail, est quasi inconnu. Va-t-il être remplacé par l’entretien professionnel de la reforme formation ?
    A 45 ans, on a 20 ans ou plus de vie professionnelle, c’est à dire au moins autant que les années professionnelles passées qui ont été des années de découverte, d’´apprentissage puis de maturité professionnelle. Engager une réflexion sur son avenir, c’est essentiel pour ne pas s’ennuyer, éviter les regrets et anticiper une fin de carrière sereine. Que proposez vous pour que cette réflexion soit systématique ?
    Je précise que cette période est l’un des sujets que j’aborde dans mon blog car je le vis au quotidien.

    • Sylvaine Pascual dit :

      Je ne suis pas certaine que la plupart des entreprises soient inconscientes des enjeux. Si certaines font l’autruche avec cynisme, on voit en même de temps de plus en plus d’entreprises désireuses d’accompagner les salariés vers cette seconde partie de carrière et entres autres de la financer. Ceci dit, il est certain qu’il y a une nécessité forte de remettre du lien positif entre les RH et les salariés pour qu’ils y travaillent ensemble de façon plus fluide;)

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