Reconversion professionnelle: sortir l’idée de son tiroir

Reconversion professionnelle: sortir l'idée de son tiroir et l'explorer, des fois qu'elle serait réalisable et une bonne idée!

 

Comment décider qu’un chemin professionnel est beau sans savoir de quoi il est fait? Une erreur courante lorsque nous avons une idée ou envie de changer de métier consiste à la laisser dans notre tiroir à idées en croyant qu’elle va germer toute seule, ou en cherchant à se convaincre que “de toute façon, ça n’est pas pour maintenant”. Au risque de laisser passer une formidable opportunité… ou de finir en burnout.  Ne laissons pas mourir nos aspirations: explorons nos désirs de reconversion!

Reconversion professionnelle: sortir l'idée de son tiroir et l'explorer, des fois qu'elle serait réalisable et une bonne idée!

 

 

Infertile tiroir à idées

Nous sommes tous des machines à produire des tombereaux d’idées, certaines utiles, excellentes, extraordinaires, d’autres moins. Parce que nous n’avons ni le temps ni l’envie de traiter ou simplement de donner corps à toutes, parce que nous avons une tendance marquée à les estampiller un peu vite “élucubrations”, “fantasmes”, “lubies” ou “chimères”, nous en remettons quantités dans notre tiroir à idées, qui ressemble au mieux à un dortoir à aspirations, au pire à un cimetière à rêves, en passant par de simples oubliettes à envies. Dans le cas d’une idée pour changer de métier, nous pouvons avoir plusieurs réactions:

– La rejeter d’emblée: tout ça c’est pas raisonnable, trop compliqué, trop difficile, il faut rester réaliste, un tien vaut mieux que deux tu l’auras, et on sait ce qu’on perd, on sait pas ce qu’on gagne et puis, c’est bien gentil de prendre des risques, mais tout ça c’est quand même pas sérieux. Et hop! Une possibilité de plus sacrifiée sur l’autel des préjugés.

– Décider de la laisser dans un coin de notre tête: on verra bien, si elle doit grandir elle grandira. Et puis, ce n’est pas le moment: tu comprends, les enfants sont encore trop petits, et puis la crise, la conjoncture, toussa. Mais plus tard, oui, j’aimerais bien changer de métier.  Et il y a de fortes chances pour qu’on n’en voit jamais rien.

Dans le second cas, nous pensons laisser l’idée germer en la gardant au chaud dans un recoin de nous-mêmes. Elle prend un tout petit poil de place et de temps à autre, elle nous fait rêver à de beaux lendemains qui, du moins le croyons-nous, contrebalancent un quotidien professionnel plus ou moins morose, ennuyeux, voire toxique. Nous risquons alors de l’idéaliser, au point qu’elle finit par ressembler à un paradis inaccessible aux antipodes d’une carrière que tout nous pousse à subir: depuis les médias jusqu’à l’Oncle Alfred, tout le monde le dit, en temps de crise, est-ce vraiment une bonne idée de prendre un tel risque?

Au final, bien entendu, sur ce terreau infertile, rien ne germe et l’idée peut finir morte et enterrée. Et c’est peut-être son destin d’idée pas si bonne que ça. Mais comment l’affirmer sans jamais l’avoir sortie de son tiroir pour l’explorer? Comment savoir si un chemin nous convient sans jamais aller voir de quoi il est fait?

explorer tout désir de reconversion pour en entendre les messages

 

L’idée de reconversion comme signal d’alarme

Lorsqu’une idée ou un simple désir de reconversion surviennent, c’est probablement un indicateur que notre vie professionnelle actuelle ne nous donne pas entièrement satisfaction. Lorsqu’on est pleinement heureux dans quelque chose, il est rare que l’herbe semble plus verte ailleurs. Deux trois brins peut-être, mais pas l’intégralité de la prairie.

Mieux vaut donc sortir l’idée changer de métier de son tiroir et explorer ce qu’elle signifie, ce qu’elle nous renvoie, les messages qu’elle a à nous transmettre, autant que la possibilité qu’elle corresponde à un désir bien réel… ou pas. D’autant que le malaise au travail qu’elle signale gagne à être pris en compte, pour éviter de s’enfoncer, nez dans le guidon et sans s’en apercevoir, dans une morosité qui pourrait mener au découragement, voire au burnout.

Dans tous les cas, donc, lorsqu’un désir de changer de métier se fait sentir, mieux vaut la sortir du tiroir pour l’observer, l’étudier, l’explorer, bref, voir ce qu’elle vient vraiment faire là, dans notre vie, à cet instant précis.

 

Sortir l’idée de changer de métier de son tiroir pour l’explorer

A priori, bien des idées d’autres vies professionnelles paraissent plus farfelues que réalisables ou pertinentes et c’est la raison pour laquelle, de rationalisations en conclusion hâtive, elles ont tendance à susciter suffisamment de freins pour faire un aller et retour express dans le tiroir à idées.

  • Freins et rationalisations Lorsque qu’Elenà, qui travaillait dans l’événementiel, est venue me voir et m’a évoqué ce qu’elle considérait comme une petite envie un peu idiote de devenir couturière, elle avait presque honte. L’idée lui trottait dans la tête depuis 10 ans. Elle m’a servi de ces rationalisations que notre esprit concocte pour ce genre d’occasion: toutes ces études pour rien, un projet tournant autour d’une passion, probablement pas très lucratif, la perte de statut, son mari qui trouvait l’affaire grotesque, bref, que de bonnes raisons de ne pas creuser une idée aussi ridicule! Et qui la poussait à remettre cette idée dans le tiroir dès qu’elle pointait le bout de son nez.
  • Freins et conclusions hâtives Inversement, Rodolphe, jeune ingénieur de 35 ans avait envie de se mettre à son compte. L’idée le travaillait depuis longtemps,il tournait autour dans sa tête comme dans un rond-point dont il n’arrivait pas à sortir, d’autant qu’un bilan de compétence lui avait conseillé… de continuer dans la même voie. L’exploration de se désir lui a permis de se rendre compte que l’entrepreneuriat n’était pas pour lui et qu’il avait été poussé dans cette voie par tout un tas d’injonctions

Plutôt que de faire passer l’idée directement de la fabrique aux archives, ça vaut le coup de la sortir de nous-mêmes, de l’observer, de l’étudier pour comprendre tout ce qu’elle nous renvoie: parfois un véritable désir de changement d’orientation professionnelle, parfois un simple besoin de transition ou de changement à l’intérieur de son métier.

Se contenter d’y réfléchir de temps à autre ne constitue pas une exploration suffisante pour pouvoir faire quelque chose de cette idée. Inversement, s’accorder un peu de temps pour se pencher concrètement sur tous ses aspects lui donne une dimension tout autre:

– Comprendre en quoi elle a du sens
– Observer en quoi elle correspond à nos valeurs, à nos aspirations, à nos goûts à nos besoins professionnels
– Explorer comment elle pourrait être mise en oeuvre (environnement de travail, formation, statut si création d’entreprise, compétences à développer, savoir-faire à transférer, talents sur lesquels s’appuyer, stratégies de développement et de communication, chaîne de création de valeurs etc.)

Toutes ces dimensions de l’idée de reconversion, confrontées à l’image que nous avons du job idéal, lorsqu’elles sont étudiées de façon approfondies, permettent, au fur et à mesure, de valider ou d’invalider le désir de reconversion et d’agir en fonction:

– En cas de véritable motivation à changer de métier: l’exploration permet d’adapter le projet à celui qui le porte, plutôt que le contraire, afin de le rendre fluide et dynamique.
– En cas de faux désir de reconversion : à identifier les changements à mettre en oeuvre dans le poste actuel ou les évolutions de carrière à mener pour retrouver du sens dans son job et renouer avec le plaisir au travail.

Dans tous les cas donc, mieux vaut prendre le temps d’observer avec attention ne serait-ce qu’un vague désir de reconversion car, je le répète comme un vieux 33 tours rayé: explorer l’idée n’est pas une prise de risque, puisque cela n’engage pas (encore) dans le projet, et qu’à tout moment de la réflexion l’on peut choisir d’y renoncer. Partons donc à la découverte de nos envies de changer de métier de façon à en exploiter les messages sur notre satisfaction professionnelle et prendre des décisions en son âme et conscience:

– Invalider un projet à n’importe quel moment mais en connaissance de cause évite les regrets et les questions sans réponse.
– Découvrir qu’un projet nous tient à cœur et est à la fois une véritable source de motivation et du domaine du faisable, c’est aussi se donner l’opportunité d’aller au bout de soi-même et de se créer une vie professionnelle nourrissante et réjouissante.

Et c’est d’ailleurs valable pour tous les désirs de transition de carrière;)

 

Crédit photo: Marianne Casamance (Travail personnel) [CC BY-SA 3.0], via Wikimedia Commons

 

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