Élégance relationnelle: réussir ensemble grâce à la camaraderie

Le soutien mutuel, c’est aussi s’entraider en se faisant valoir ce que de droit, preuve d’une forme de camaraderie inclusive, collaborative et pleine de panache. Voici 8 comportements pro-sociaux et élégants pour se serrer les coudes face aux préjugés, aux stéréotypes, aux petites incivilités et aux attitudes désobligeantes au travail… et construire une ambiance agréable et empreinte de considération.

 

Les comportements désobligeants, freins à la réussite

Le mérite à ses mérites : s’impliquer, s’appliquer, faire de son mieux et les lauriers pleuvront comme à la mousson. Et dans une certaine mesure, ce n’est pas faux : engagement, motivation et qualité du travail vous vaudront davantage de louanges et de promotions que désinvolture et nonchalance.

Mais voilà : parfois, ça n’est pas suffisant. Non, je reformule : souvent ça n’est pas suffisant. Parce que la vie professionnelle est parsemée de stéréotypes, de préjugés et de croyances qui transforment certaines de nos caractéristiques en freins à la réussite. Le sexe, l’origine sociale, ethnique, socio-professionnelle, géographique, l’orientation sexuelle, l’âge, l’apparence physique, le handicap, auxquels on peut rajouter certains traits de personnalité (introversion, hypersensibilité, manque d’affirmation) peuvent susciter des comportements et des commentaires qui sont à la fois torpilles de l’estime de soi et du leadership, entraves à la réussite et qui écornent la capacité à bien faire son boulot et donnent le sentiment d’être isolé, exclu.

Les remarques désobligeantes, voire insultantes, les propos rabaissant ou manquant de considération,  les interruptions, les réflexions reflétant un préjugé, ignorer quelqu’un, s’approprier une idée etc. potentiellement, à moins d’être le sale con déguisé en loup de Wall Street et de niveler son entourage professionnel à la tractopelle, nous avons tous un jour où l’autre subi une attitude désagréable:

 – Le manque d’attention
 – Une idée trop vite
 – l’appropriation d’une idée
 – Les remarques désobligeantes (qu’elles soient intentionnelles ou non)
 – etc.

 

Les alliés de l’inclusion

Face à ce constat, Melinda Epler, spécialiste de l’inclusion et de la diversité propose une solution qui est un modèle l’élégance relationnelle, parce que l’évolution du monde professionnel vers davantage de civilité, de politesse, de respect, d’inclusion se fait, dit-elle « une personne à la fois, un geste à la fois, un mot à la fois ». Et effectivement, aucune recette managériale miracle ne va transformer les relations professionnelles en collaboration bienveillante et respectueuse d’un coup d’un seul. Voir:

égo malmené mène aux mauvaises relations, à soi comme aux autres

Cette solution est un concept qui s’est développé aux Etats-Unis en réponse à la discrimination, appelé allyship. Il s’agit, pour un personne privilégiée face à une personne en minorité, de faire preuve de solidarité et de soutien. Et par « privilégiée » ici, on entend simplement quelqu’un pour qui c’est plus facile, dans une situation donnée. Par exemple, c’est plus facile d’être un homme blanc de 50 ans dans un codir que pour une femme.

 

Au rendez-vous des bons copains

Si j’aime le concept dans son application possible au travail, j’avoue que le terme « allié » ne me convient pas beaucoup, car il suppose une alliance, « se liguer », avec un sens très politique de lutte contre l’oppression. D’autre part, le terme allyship s’utilise essentiellement pour un système de soutien aux personnes susceptibles d’être victimes de discrimination, comme un système de défense des opprimés. Il me semble qu’on peut aussi le généraliser à tout l’entourage professionnel, parce qu’agir d’une manière similaire envers tout le monde, c’est considérer tout le monde sur un pied d’égalité.

Mon propos étant l’élégance relationnelle pour tous et au service de tous, il s’agit alors de s’entraider, de s’épauler entre êtres humains, pour encourager le soutien mutuel, le fait de pouvoir compter sur l’autre, d’avoir de la considération les uns pour les autres. Ce qui aura le bénéfice de créer de la confiance mutuelle et de construire un sentiment partagé de reconnaissance et d’appartenance, eux-mêmes porteurs de sens et de plaisir de travailler ensemble.

On pourrait presque parler de compagnonnage, d’acolytes et peut-être qu’effectivement, il s’agit tout simplement d’être un bon camarade, un de ces camerluches qui ne fait pas l’autruche face aux comportements inélégants, qui nagent sur la grand mare des canards sans chercher à noyer l’autre – qui s’aiment toutes voiles dehors, des copains d’abord.

bienveillance, entraide coopération comportements naturels

 

8 façons d’être bon camarde au travail

Non pas dans un sens aussi restrictif que le serait un alliance : il ne s’agit pas de faire passer les copains avant les autres, il s’agit d’être un bon copain. Et un bon camarade aide aussi son entourage à s’épanouir et évoluer avec lui. Voilà qui a du panache, bien au-delà du fait que des équipes plus inclusives et diversifiées sont plus performantes et plus productives. Du panache lié à l’humanité de ces pratiques qu’on peut choisir de mettre en œuvre par justice, par équité, par souci d’égalité ou de créer un monde plus humain pour nos enfants

Cette sorte de compagnonnage relationnel permet aux nouveaux, à ceux qui ont une caractéristique susceptible d’être discriminante ou encore un trait de personnalité, voire une émotion qui les met mal à l’aise (retrait, anxiété, nervosité, introversion, difficulté à prendre la parole en public etc.) de se sentir inclus, entendu, pris en compte. Et comme il paraît assez vain d’attendre des autres ce que nous n’exigeons pas de nous-mêmes, commençons par en être à l’initiative, des fois que ça donnerait de (bonnes) idées à d’autres:

  1. Ne pas faire de mal, de peine, ne pas heurter autrui dans sa différence
  2. Connaître les mots que chacun utilise pour décrire ses propres spécificités
  3. Savoir prononcer le nom des gens (si vous avez un doute, demandez-leur)
  4. Apprendre de ses maladresses pour ne pas les perpétrer
  5. Accorder de l’attention : sans téléphone ou ordinateur
  6. Interrompre les interrupteurs pour redonner la parole
  7. Intervenir quand une remarque désobligeante est faite ou une personne est ignorée, pour leur donner la parole et (« Je trouve pour ma part l’idée intéressante, tu veux nous en dire davantage »)
  8. Rendre à César, c’est- à dire se faire l’écho d’une idée et l’attribuer à celui/celle qui l’a eue, citer ses sources

Ces pratiques simples demandent à la fois du courage et permettent de le développer, participant ainsi d’une formidable posture sans peur et sans reproche au bénéfice de tout l’écosystème professionnel. On pourrait certainement ajouter des tombereaux de comportements pro-sociaux et plein d’élégance à cette liste. Lesquels suggérez-vous?

 

Voir aussi

Sans peur et sans reproche: l’élégance relationnelle au service du plaisir de travailler (ensemble)
Élégance relationnelle: l’amabilité, clé d’une collaboration éclairée
Elégance relationnelle: expérience et flaques de boue
Quand les enfants nous enseignent le pouvoir de la simplicité
5 grammes de panache dans nos relations
Relations au travail: et la gentillesse bordel?!
Entraide et coopération
Bienveillance, entraide: le grand réveil de belles vertus?

 

Aller plus loin

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