Vivre au temps du coronavirus (3): quoi faire de nos émotions

Comment gérer les émotions pendant le confinement

Troisième partie de notre Petit traité de survie au confinement

Avoir des émotions est déjà parfaitement normal en temps normal, aussi être submergés ou avoir des hauts et des bas dans la même journée est bien normal dans cette période… hors normes. Alors plutôt que de vous stresser encore plus à lutter contre, voici quoi faire de vos émotions pour mieux traverser le confinement.

Traiter ses émotions pendant le confinement

Troisième partie de la série Vivre au temps du Coronavius

1- Petit traité de survie au confinement 

2- L’importance de connaître nos besoins

La difficile phase d’adaptation

Vaille que vaille, cahin caha, entre hauts et bas, nous voilà bien obligés de traverser le confinement. Nous sommes tous concernés, puisque tous ceux qui continuent à travailler, lorsqu’ils rentrent chez eux, sont aussi confinés que les autres. Plus de balades en forêt pour se ressourcer ou trouver l’inspiration, plus de sport, plus de moments entre copains qui évacuent la pression, juste les quatre murs de la maison. Et qu’on soit seul, à deux ou en famille, il y a des avantages et des inconvénients dans tous les cas : l’isolement est terrible, l’entassement aussi, chacun réagit comme il peut selon les circonstances dans lesquelles il se trouve.

Et si l’on peut juger indécentes les histoires de confinement difficile dans 300m2 avec piscine, la plupart d’entre nous avons chacun nos bonnes raisons de trouver la période parfaitement inconfortable et pas tellement propice à se plonger avec délices dans les œuvres complètes de Flaubert ou dans des questionnements existentiels, se mettre au yoga ou trouver merveilleux tout ce temps retrouvé avec les mômes. Du moins pas pour l’instant.

Pour l’instant, nous sommes encore en phase d’adaptation, avec tous les tiraillements et vagues d’émotions que cela suscite. Et le problème majeur que le confinement nous balance tout de go sur la table du salon, c’est que les émotions, nous ne savons pas trop quoi en faire.

Et il y a tellement de choses à dire sur le sujet, que ce billet allait ressembler à un soap-opéra. Ça tombe bien, me direz-vous, on n’a que ça à faire.

comprendre le rôle de la colère, parfois salutaire, parfois signe d''un besoin d'affirmation de soi

Réguler ou écouter ses émotions?

Les désaccords sémantiques vont bon train sur les émotions. Il est devenu par exemple inadmissible pour certains d’en catégoriser certaines sous l’étiquette « négatives », et l’expression « gérer ses émotions » soulève nombre de sourcils méprisants, en raison de la sur-utilisation du verbe qui a fini par exaspérer. Il serait alors de bon ton de lui préférer « réguler ». Mais là j’avoue, mouaaaais. Réguler signifie soumettre à des règles, comme si il y avait des émotions autorisées et des non-autorisées, des émotions acceptables et d’autres non acceptables et, plus amusant encore, comme si on pouvait maîtriser nos réactions émotionnelles en leur appliquant une série de lois et commandements. Même pas peur, même pas mal, je maîtrise et hop, petit scarabée, fais comme moi, pense comme moi et tout ira bien.

Car les seules règles que les émotions suivent sont simples :

Une situation perçue comme un danger = une réaction émotionnelle spécifique qui indique le besoin à combler (qui fait qu’on perçoit la situation comme un danger)

Il y aurait donc des définitions génériques de ce qui doit faire peur, mettre en colère ou attrister et de ce qui ne le doit pas ? Voilà qui signifierait que « réguler » ses émotions, c’est normaliser ses besoins, à nous transformer en robots, à nier le vaste champ des sentiments et sensations, à refuser leurs nuances et leurs façons de s’exprimer. Tous l’inverse de la nécessaire acceptation d’un phénomène qui ressemble à s’y méprendre à une fonction naturelle adaptative. Nier l’émotion et son utilité, c’est passer à côté de sa propre humanité, de la connaissance de soi et de toute une dimension de la confiance en soi.

Il va donc bien être question d’écouter nos émotions et non pas de s’imaginer que vous aller pouvoir un jour les maîtriser, les plier à votre bon vouloir et vivre heureux en toute équanimité. On vit très bien avec ses émotions lorsqu’on  commence à les considérer comme nos alliées, pigeons voyageurs messagers de nos besoins.

Les émotions sont les messagers des besoins à combler

Oubliez l’injonction de bonheur confiné

D’autre part, de nombreuses nouvelles injonctions de bonheur apparaissent. Il faudrait positiver, faire contre mauvaise fortune bon cœur, transformer le confinement en opportunité, voir le bon côté des choses, ne pas se plaindre, faire semblant d’être de bonne humeur pour ne pas pourrir l’ambiance au sein de la forcément résiliente et équanime famille Ricoré.

Le problème, c’est que ce n’est pas si simple. Il ne suffit pas de le dire pour y parvenir, et pour ceux qui cumulent des sources d’émotions pénibles et n’y parviennent pas, ces discours ultra culpabilisants peuvent devenir… anxiongènes, dévalorisants. Et franchement, on n’a pas besoin de ça.

Alors ne laissez personne vous dire doctement comment vous devez réagir, c’est au contraire en prenant soin d’accorder de l’attention à vos émotions que vous aurez plus de possibilités de diminuer leur intensité, de ne pas exploser ou de ne pas sombrer.

Créer une oasis de biodiversité émotionnelle pour gagner en plaisir de travailler

Ne pas cacher nos émotions aux enfants

Bien entendu, nous sommes tentés de chercher à « nous montrer forts » pour les enfants, et bien entendu, nous devons être une ressource pour eux en situation difficile. Seulement malheureusement, ça revient trop souvent à chercher à surprotéger les enfants en masquant nos propres émotions et en minimisant la légitimité des leurs (« il n’y a aucune raison d’avoir peur »)

Les enfants alors lisent alors entre les lignes qu’on n’a pas le droit d’avoir des émotions, puisque « les grands n’en ont pas », que c’est un truc de « petit » qu’il faut dépasser pour devenir « grand ». Ils peuvent alors se sentir stupides ou pas à la hauteur d’en ressentir. A leur tour, ils deviennent victimes d’émotions qu’ils ne comprennent pas au lieu de savoir les écouter. C’est donc parfaitement contre productif de croire leur servir de rempart en leur épargnant nos émotions : nous les rendons au contraire plus fragiles et moins en mesure comprendre ce qui leur arrive. 

C’est bien dommage, car nous sous-estimons souvent les capacités des enfants d’une part, et nous les rendons bien plus aptes à s’adapter et à gagner en confiance s’ils savent quoi faire de leurs propres émotions. Et c’est d’ailleurs pareil avec les adolescents qui traversent une phase cruciale de leur construction émotionnelle.

Il ne s’agit évidemment pas non plus de les engloutir sous les vagues de nos émotions ! Mais plutôt d’apprendre à les partager calmement, parce que c’est aussi une bonne manière de les apprivoiser. Nous en reparlerons dans le 4e volet de cette série.

Les compétences psychosociales, favorisent le plaisir au travail et les bonnes relations

Le grand bazar aux émotions

Les émotions sont le signal d’alarme qui nous indique que quelque chose ne va pas dans notre vie, histoire de nous pousser à agir pour résoudre le problème en comblant les besoins qui ont été malmenés.

Alors c’est vous dire si c’est bien normal, les tourbillons d’émotions, les vagues qui vous submergent ou le goubiboulga des sentiments qui vous assaille au détour du chemin devenu long et tortueux entre la salle de bain et le salon. Car ces temps-ci, il y a deux sortes d’expériences émotionnelles :

1- Les émotions claires et assez brutales

qui vous submergent d’un coup, comme par exemple l’exaspération parce que vous essayez de vous concentrer sur le boulot pendant que les mômes mettent le bazar et que franchement chéri(e)-chéri(e) qui est au chômage partiel pourrait quand même s’en occuper au lieu de rester vautré(e) sur le canapé.

Exprimer la colère peut compromettre la réussite d'un objectif

2- Les enchevêtrements de ressentis diffus et insaisissables

qui saisissent sans qu’on s’en rende compte et semble n’avoir aucun objet particulier. Comme par exemple l’assemblage bancal et peu agréable de sentiment d’à-quoi-bon, d’inutilité, de tristesse diffuse teinté d’auto-agacement, d’impuissance, de frustration, de honte peut-être en voyant les soignants se démener alors qu’on est confinés. Il peut y avoir des dizaines de fouillis confus d’émotions différentes amalgamées.

3- Le stress

Trop souvent, nous utilisons le terme générique “stress” comme un vaste sac dans lequel on fourre en vrac les réactions émotionnelles sur lesquelles nous peinons à mettre des mots… ce qui achève de nous déconnecter de ce qui se passe à l’intérieur de nous. Or, le stress est le plus souvent issu d’un trop plein d’émotions distinctes qui ont chacune un message à nous transmettre. Le stress est le résultat de l’accumulation ingérable qui nous met dans une tension constante dont nous ne pouvons sortir qu’en clarifiant ce qui se passe:

Cesser d'appeler nos émotions "stress" et mettre des mots dessus

4- La procrastination

Beaucoup décrivent un vague sentiment morose associé à de la procrastination. Laissez faire ! La procrastination vous protège d’une suractivité qui remettrait un couvercle sur vos émotions et vous ferait passer à côté de l’indispensable écoute de vos besoins. Elle vous indique que vous avez des émotions à traiter et que pour l’instant, vous êtes en train de digérer lentement. Ne confondons pas une procrastination naturelle avec une soi-disant complaisance à l’auto-apitoiment. Ruminer signifie que nous avons des trop-pleins d’émotions liés à des situations difficiles, aussi n’ajoutons pas la culpabilité à la difficulté.

4 manières utiles et efficaces de rêvasser sa reconversion professionnelle

On peut imaginer que dans ce grand bazar des émotions, pour beaucoup d’entre nous, l’affaire ne va pas suivre un fil linéaire, mais plutôt un yoyo émotionnel dans lequel certains jours seront meilleurs que d’autres, et où les hauts et les bas peuvent aussi alterner au sein d’une même journée. On peut imaginer qu’après la première phase de désarroi et de difficulté de concentration liée au changement brutal de mode de vie, il y aura des périodes d’acceptation et des moments de ras-le-bol. On peut imaginer qu’au sein d’une même famille confinée, ces moments-là ne se produiront pas en même temps.

Il va donc y avoir besoin de temps et d’observation pour comprendre et accepter ce qui se passe en nous, avec indulgence et compréhension. La même indulgence, la même compréhension que nous appliquerons aux autres dans la même situation (ce sera l’objet du dernier billet de cette série, consacré à l’élégance relationnelle).

ne pas prononcer de paroles offensantes ou blessantes, même si nous avons été blessés nous-mêmes

Quoi faire de l’émotion en 4 étapes

C’est dans le traitement concret de l’émotion que nous parvenons à la dépasser. Celui-ci peut se faire en 4 étapes:

1- Mettre des mots sur l’émotion

Pas toujours facile, surtout quand elles arrivent par vagues, en gloubiboulga indistinct ou qu’on n’a pas l’habitude de s’y attarder une demi-minute parce que c’est bien connu, nos émotions sont stupides et irrationnelles. Commencez donc par les observer, décrire ce qui se passe en vous, les impressions fugaces, les sentiments tenaces, les sensations physiques, les pensées, comme s’il s’agissait d’une curiosité. Pour pouvoir mettre des mots dessus. D’autant que lorsqu’il s’agira d’expliquer à nos camarades de confinement ce qui se passe en nous, ce sera plus facile. Pour vous aider:

observer se météo intérieure pour comprendre les conditions climatiques au travail favorables au bien-être

2- Accueillir l’émotion

C’est à dire reconnaître sa légitimité et accepter qu’elle se manifeste pour une bonne raison. Non, elle n’est pas irrationnelle ou ridicule! L’accueillir va donc signifier se dire concrètement à soi-même que c’est bien normal de ressentir ce qu’on ressent, quand on est dans telle situation. Parce que oui, c’est normal. Il y a pas de bonne ou de mauvaise manière de réagir, il n’y a que votre système d’évaluation des risques qui vous transmet un message, et vous n’allez pas le laisser lettre morte.

3- Identifier le besoin

L’émotion vous indique la direction à prendre pour résoudre le problème que vous rencontrez et satisfaire le besoin qui se manifeste. Vous êtes exaspéré(e) par le bruit que font les enfants/les voisins alors que vous essayez de télétravailler ? Vous avez besoin de calme et il peut y avoir différents moyens de l’obtenir ou de le créer. Je vous ai préparé quelques exemples de catégories d’émotions un peu plus bas et vous l’avez compris, c’était la raison du billent précédent de cette série:

4- Bricoler des moyens de le combler

Et c’est là où le confinement complique les choses, car beaucoup de nos besoins insatisfaits pendant cette période auront à voir avec des choses qui vont être particulièrement difficile à satisfaire. Vous allez donc avoir besoin de chercher d’autres manières, peut-être rigolotes et décalées, peut-être métaphoriques. 

Par exemple, j’ai un gigantesque besoin de marcher. On dirait que les rouages de mon caberlot sont branchés directement sur mes guibolles : dès que je marche, ma réflexion se met en route, j’ai des idées par milliers, je réfléchis, j’éclaircis, je compose, je synthétise. Et clairement, ce n’est pas le tour du pâté de maisons qui me suffit. Alors je m’imagine en train de marcher. Je m’imagine jusqu’à ressentir le mouvement de mes jambes, le contact de mes pieds sur le sol, l’air frais que je respire, les parfums des fleurs des bois, toutes les sensations de chaque pas. C’est une expérience amusante que je n’avais jamais faite.

Clairement, vous allez pouvoir trouver des bouts de solutions, des palliatifs, des pis-aller et en vertu du principe que faute de grives, on mange des merles, il y aura des bien des domaines dans lesquels nous n’auront pas d’autres choix que de nous en contenter. C’est aussi la raison pour laquelle nous allons avoir besoin d’en parler, et pour en parler, encore une fois, mieux vaut savoir ce qui se passe à l’intérieur de nous: la boucle est bouclée!

Nos réaction émotionnelles révèlent des talents naturels bien utiles

Trois catégories d’émotions fréquentes

Inquiétude et angoisse

L’anxiété et l’angoisse sont peut-être les premières émotions qui nous viennent à l’esprit quand on pense à cette période difficile.  Mais il serait réducteur de penser que nos moments d’angoisse dues au confinement ne soient qu’une émotion d’anticipation face à l’incertitude et la crainte d’attraper la maladie. Car la peur est une émotion complexe directement associée à la gestion du manque. Du manque de n’importe quoi (temps, espace, argent, approvisionnement, sécurité, occupation, affection, liberté etc.) selon les manques qui nous inquiètent et ceux qui ne nous inquiètent pas et qui peuvent être très variables.  Ainsi le manque de mouvement peut aussi une cause d’angoisse. Le fait d’être coincés entre quatre murs et de ne pas pouvoir donner à nos jambes ou à notre corps l’activité dont ils ont besoin peut aussi générer des monceaux d’angoisse, y compris chez des personnes très peu anxieuses en temps normal, qui vont se sentir prises au piège de leur logement. Toute forme de manque le temps du confinement qui créée de l’angoisse ou de l’anxiété peut générer une forme d’agitation physique et mentale qui peut aller jusqu’à la confusion. Il va donc s’agir d’imaginer des solutions pour pallier les manques :

– Que pouvez-vous faire, en termes de solutions à mettre en œuvre, d’étapes à franchir, pour pallier au manque qui vous agite ?

Et comme certaines idées n’apporteront que des solutions incomplètes, ce ne sera pas confortable, vous pourrez trouver un peu d’apaisement dans le contact physique, pour ceux qui peuvent en bénéficier, et la parole. Avec l’entourage direct, mais aussi à distance, aussi multipliez les contacts téléphoniques en particulier avec les gens qui sont seuls.

Gérer l'anxiété et l'angoisse pendant le confinement

Fatigue et morosité

Le sentiment de lassitude qui déclenche une fatigue réelle et peut aller jusqu’à l’épuisement est une réaction émotionnelle fréquente face à l’absurdité d’une situation. Or si le confinement est nécessaire pour des raisons sanitaires, il entre en contradiction avec nos besoins fondamentaux de mouvement et d’action et de ce point de vue, il nous plonge dans des circonstances parfaitement saugrenues. Ainsi par exemple, se sentir inutile parce qu’on est en chômage partiel peut générer une fatigue immense alors même qu’on ne fait rien. On peut se sentir triste aussi face à l’accumulation des nouvelles sinistres. Si vous vous sentez triste, fatigué(e), démotivé(e) :

– Que pouvez-vous faire qui serait utile ou intelligent, qui vous permet de contribuer, de vous rendre utile (par exemple au bien-être de votre famille, aider des voisins etc.)

Viendra un moment où il est probable que beaucoup d’entre nous se poseront des questions sur le sens de leurs vies et en particulier le sens de leurs vie professionnelle pour sortir du sentiment de vacuité ou d’absurdité que la pandémie aura pointé du doigt. Si c’est votre cas, laissez-vous le temps d’y réfléchir tranquillement, selon que vos émotions vous laissent un peu d’espace et de temps pour ça.

gérer les émotions pendant le confinement

Agacement et frustration

Les sentiments liés à la colère émergent facilement lorsque l’inaction donne le sentiment d’immobilisme, de passivité forcée, en particulier chez ceux qui aiment agir dans le concret, faire avancer les choses, voir les progrès tangibles. Le confinement qui vient mettre un coup d’arrêt à l’action peut rapidement déclencher l’exaspération et l’agacement.

– Que pouvez-vous faire qui permettrait de faire avancer les choses pour vous, pour vos proches etc., d’améliorer la situation, en prenant des décisions concrètes ?

L’agacement peut aussi être lié à toute situation dans laquelle nos besoins sont bafoués par le comportement des autres, qui nous donne alors le sentiment de ne pas être respecté(e), reconnu(e) ou considéré(e). Nous avons alors besoin… de parler de nos besoins. Et pour cela, mieux vaut avoir mis des mots précis dessus, de façon à pouvoir clarifier le propos et éviter de rouleau-compresser ceux autour de nous qui n’ont pas nécessairement l’intention de manquer de considération.

– Qu’avez-vous besoin de dire, de partager pour que votre entourage comprenne ce dont vous avez besoin ?  Histoire d’éviter un pugilat?

Quand la colère cache la vulnérabilité

Alterner action statique, dynamique et inaction

Pour beaucoup d’entre nous, rester concrètement inactifs, c’est-à-dire ne pas avoir à travailler par exemple, pour ceux qui sont en chômage partiel, ou passer beaucoup de temps dans des activités physiquement immobiles comme lire, visiter un musée virtuel ou regarder une série télé, peut générer tout un tas d’émotions lourdingues qui peuvent rapidement déborder et transformer la cohabitation en pugilat, autant par exaspération face à l’agitation ou aux torrents d’émotions qu’on comprend mal que par recherche d’un exutoire : qui de mieux que le compagnon d’infortune pour passer ses frustrations ?

Une solution peut consister à alterner l’action statique et dynamique,  pour  aider à traverser vents et marées émotionnels. L’action dynamique a l’avantage de focaliser l’attention et ainsi de la détourner de l’objet de ses émois.

Inaction bienfaitrice

Peut-être qu’on peut cherche à s’occuper, peut-être qu’on peut aussi accepter qu’on ait envie de rien, ou de pas grand-chose, qu’on n’arrive pas à se concentrer et qu’on est pas obligés de le faire, mis à part pour bosser. Peut-être qu’on peut aussi redécouvrir le charme discret du rien, de la glandouille, tout simplement parce qu’on a la tête à rien. Peut-être aussi qu’on n’est pas obligés de courir après l’occupation à tout prix et qu’alterner action et inaction peut avoir d’autres bienfaits.

D’ailleurs, outre la procrastination dont nous avons parlé plus hauts, beaucoup rapportent  se retrouver par moments dans une forme d’hébétude qui n’a pas grand chose à voir avec la “sidération” du lapin paralysé dans les phares de la voiture et qui est parfois préalable à d’autres émotions. Il s’agit plutôt d’un état torpide, mollasson où la difficulté à se concentrer côtoie à la fois un sentiment d’ennui un poil apathique. Peut-être que là aussi, il fait bon vous écouter vous-mêmes et accepter que ne rien faire a aussi ses bénéfices:

rêvasser à des vertus insoupçonnées qui méritent d'être redécouvertes

La place des émotions agréables!

Multiplier les moments agréables, c’est aussi engranger de l’énergie pour traverser les moments qui le sont moins un peu plus facilement. Alors tout ce qui peut faire du bien est bon à prendre, seul(e), en famille, entre camarades de confinement, ensemble ou à distance:

Toute activité source de plaisir

Toute activité susceptible de vous procurer du plaisir est bonne à prendre, y compris ne rien faire. Evidemment ce plaisir est individuel et subjectif, aussi si vous décidez de vous mettre à quelque chose de nouveau, autant que de soit par envie plutôt que pour suivre une Nième injonction.

3 attitudes à laisser tomber et 3 habitudes à adopter pour être plus heureux tout de suite

Rire

Rire a de sérieuses vertus! Exutoire formidable et source de plaisir partagé,  tout ce que vous trouvez comique est bon à prendre, dans le déferlement de créativité hilarante sur les réseaux sociaux, mais aussi de toutes les manières possibles. Gondolons-nous, il en restera toujours quelque chose

les bienfaits du rire

Les vitamines mentales

les réseaux sociaux sont pleins du micro plaisir que constitue redécouvrir le chant des oiseaux, par exemple. Toute source de bonheur minuscule est bonne à prendre, y compris contempler, savourer, reconnaître les instants cléments, la rosée des petites choses ou les heurs enivrants. Il y a tant de manières de se nourrir des petites joies:

Les bonheurs minuscules, livraison de vitamines mentales


Je vous souhaite de trouver les moyens pour traverser cette période au mieux émotionnellement! RV dans le dernier volet de cette série, dont l’objectif est de voir comment exprimer émotions et besoins en ces temps de confinement et comment entendre ceux des autres:

L'élégance relationnelle au secours des bonnes relations au temps du confinement

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