Vous avez lu Ecouter sans juger et vous vous dites que, si la démonstration est d’une logique sans tâche, l’ensemble comprend une faille qui, s’il était un vaisseau spatial, aurait déjà entraîné son éparpillement aux quatre coins de la galaxie. Car c’est bien mignon, de résister à l’envie tenace de partager un avis inutile, mais concrètement, comment s’y prendre? Y a-t-il un artifice subtil pour détourner notre attention de cette irrésistible envie?
L’écoute active
Une solution, c’est l’écoute active. Développée par le psychologue Carl Rogers, elle est à l’origine une technique spécifique de la relation d’aide. Je vous en livre une version ultra simplifiée destinée seulement à offrir un espace d’expression propice à la compréhension mutuelle.
L’écoute active est utile bien au delà de l’exemple cité ci-dessus: elle peut aider à écouter sans juger, mais aussi à dénouer des conflits latents, à crever un abcès en douceur, à mieux comprendre un comportement qui nous paraît aberrant…Utilsée dans des situations à priori conflictuelles, elle ne signifie pas accepter le point de vue de l’autre, elle signifie comprendre ce qui le motive, ce qui peut contribuer à la résolution.
1- Evitez d’interrompre votre interlocuteur, de prendre la parole tant qu’il n’a pas fini d’exprimer sa pensée. Pendant qu’il parle, lui montrer des signaux verbaux ou non verbaux de votre intérêt.
2- Poser des questions ouvertes dont l’objectif est de permettre à votre interlocuteur de clarifier sa penser. La question de base “qu’est-ce que tu veux dire par …”
3- Répéter ce que dit votre interlocuteur avec ses propres mots.
4- Par moments, résumer ce qui a été dit avec vos propres mots. En évitant toute interprétation des propos de votre interlocuteur.
Le fait de poser des questions et de reformuler avec les mots de votre interlocuteur, c’est devenir une sorte de miroir qui a un double avantage:
– Il se retrouve ainsi face à lui-même et non plus à nos filtres (valeurs, opinions etc.), ce qui peut lui permettre de clarifier sa problématique pour lui-même.
– N’ayant pas le don d’ubiquité, quand nous sommes occupés à jouer les miroirs, nous ne jouons pas les éponges. En d’autres termes, nous absorbons moins les émotions de l’autre, nous somes moins affectés par elles et nous pouvons développer une réelle empathie, à savoir la compréhension des sentiments et émotions de notre interlocuteur.
Par ricochet, notre interlocuteur se sent écouté, entendu, compris et les liens sociaux-affectifs se renforcent. Associée à une bonne dose d’assertivité, elle peut nous épargner bien des soucis et des impasses relationnels.
Une vraie écoute comme on en rêve, quoi;)
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un bon coatch !
clem
Je retiens de ton article une phrase très importante:” écouter sans juger”, qui devrait être la première condition de toute écoute valable et je pense de mon côté y arriver pas trop mal, du moins je le crois
Comme tu dis, un conte de fées ! L’écoute rogerienne a ses limites : elle suppose que nous taisions nos émotions (or ce que dit l’autre nous touche, nous émeut, nous choque, etc.) et, comme tu l’écris que nous fassions “miroir”. Mais que voit l’autre si nous ne l’accompagnons plus avant dans sa parole sinon un reflet de lui-même certes compatissant mais peu aidant ? Ecouter c’est d’abord accueillir l’autre (tu l’as très bien dit dans la première partie de l’article), c’est aussi accepter de ne pas le comprendre (de ne pas rapporter ce qu’il dit à ce qu’on en pense ou à notre propre expérience, ça aussi tu l’as dit) et de l’aider à exprimer le “fond” de sa pensée… et là Rogers me semble un peu court. Toujours est-il que j’ai souvent été frappé par la force qu’avait l’écoute dans le simple fait de permettre à celui qui parle de s’entendre dire ce qu’il dit. Bon là je ne sais pas si je suis bien clair mais il est tard j’ai des excuses… Bref, merci pour cet article qui fait bien réfléchir!
Trèsd intéressant tout ça… ça me donne des idées intéressantes pour mes prochains entretiens de recrutement! 😉
Belle journée à toi @Sylvaine et merci pour ce second volet! 😉
Effectivement l’écoute active est efficace mais demande un minimum d’autodiscipline et de rigeur.
Dans un cadre professionnel c’est très efficace, mais dans un cadre plus personnel je trouve (au risque de nager à contre courant ) que ça a tendance à gommer un peu notre spontanéité. De toutes façons si l’on témoigne un minimum de respect à notre interlocuteur nous pratiquerons une espèce d’écoute active que je qualifierai d’instintictive, moins forcée et plus naturelle.
Mais je précise encore une fois que c’est pour le cadre personnel.
Merci pour ses deux articles intéressants. A plus.
Quand est-il de cette technique devant un déferlement de fureur totalement inattendu?
Moi j’ai pris la fuite,avant d’essayer platement de me justifier!et bénéfice ça fait deux jours que je rumine+une nuit blanche!!!
Comment mettre en place l’écoute active quand on n’y est pas préparé?