Sylvaine Pascual – lundi 16 novembre – Publié dans: entretenir des relations saines
![]() | Plaintive élégie cherche oreille compatissante Qui ne s’est jamais retrouvé à gémir auprès d’une âme à priori charitable, pour finir frustré par le résultat obtenu: un jugement péremptoire, un bon conseil non sollicité, une comparaison hors sujet ou même une absence totale de réaction?Inversement, qui ne s’est jamais retrouvé à donner, le bon conseil, le jugement etc. face aux ronchonements et lamentations d’autrui? |
A quoi ça sert d’avoir des amis, si on ne peut pas gémir tout son saoul auprès d’eux, quand notre vie ressemble davantage à une loi de Murphy qu’ à un petit déjeuner dans la famille Ricoré? Avoir sous le coude un vide-sac à petites misères et grands désarrois, c’est une soupape de sécurité, un ballon d’oxygène, un exutoire, et même les plus discrets d’entre nous en ressentent parfois le besoin.
Le coût de ne pas pouvoir se lamenter auprès de ses proches? Cela peut aller d’une simple frustration passagère à l’isolement, le renfermement sur soi, l’amertume, le ressentiment.
Quand l’oreille compatissante se sent impuissante
En fait, voir et entendre la peine d’une personne qui nous est proche fait surgir en nous un sentiment d’impuissance, et nous avons du mal à accepter l’impuissance.
Les émotions de l’autre nous renvoient aussi à nos propres émotions dans une situation similaire à la sienne, à nos propres peurs, aux détails pénibles de nos propres expériences.
Dans les deux situations, chercher des solutions pour l’autre peut paraître altruiste au premier abord. En réalité, c’est uneattitude de sauveur et nous finissons plus ou moins consciemment concentrés sur nous-mêmes (ce que nous ferions à la place de l’autre etc.). Et le jugement, le conseil s’adresse davantage à nous-mêmes qu’à l’autre, d’autant plus qu’il est émis en fonction de nos propres filtres (valeurs, principes, opinions, sentiments etc).
Devenir une oreille précieuse
Au fond, que cherchons-nous quand nous nous confions à quelqu’un? Souvent pas grand chose de plus qu’un espace pour s’épancher, râler et ronchonner librement, une bulle rassurante dans laquelle on peut tout dire sans être jugé, une parenthèse bienveillante. Ni plus ni moins qu’un peu de chaleur humaine, quoi..
Commençons donc par donner ce que vous voulons recevoir: tout simplement parce que ce serait gonflé, quand même, d’exiger des autres ce que nous ne sommes pas prêts à faire.
Etape N°1: écouter l’autre en réfreinant notre envie de juger, de comparer, de conseiller.
Nous verrons plus tard l’étape N°2: pratiquer l’écoute active
Et n’oublions pas de fixer nos limites de façon à ne pas se laisser phagociter par les professionnels de la jérémiade
Et vous, qu’attendez-vous quand vous gémissez auprès d’un proche?
Dans quelle mesure vos proches vous offrent-ils ce dont vous avez besoin?
Comment réagissez-vous face à un proche qui a besoin de gémir?
Dans quelle mesure leur offrez-vous l’espace dont ils ont besoin?
Aller plus loin:
Les dossiers d’Ithaque: entretenir des relations saines
Les dossiers d’Ithaque: mieux communiquer
Les dossiers d’Ithaque: Bien-être et estime de soi
Définir ses limites
Le triangle de Karpman (sauveur, victime, persécuteur)
Il n’est pas toujours simple de se plaindrez autour de soi de ses problèmes passagers ou non car si l’entourage est totalement hermétique, impuissant ou non, ce n’est pas la peine d’insister!
Il faut parfois recomposer son entourage avec des personnes qui nous comprennent mieux dans certain cas!
Excellent ce début de dosser @Sylvaine!
Très belle journée à toi! 😉
rhaaa, haaaa, gnaaaaark, heu ben quoi je geins
bizz darling
Très bon article, merci beaucoup. le contenue est très intéressant et je suis content de découvrir un nouveau blog (pour moi) sur le développement personnel.
Un petit bémol au sujet du contenant, vos titres verts fluos sont assez difficiles pour les yeux ^^
@Fredheas: moi aussi je trouve que des fois, on voudrait pouvoir parler de quelque chose et l’entourage n’y comprend rien. Dans mon cas, c’est surtout pour des questions professionnelles, parce que personne parmi mes amis ne travaille dans la même branche que moi. C’est assez frustrant.
Existe-t-il une méthode “autonome”, une technique “self service” dans les cas où l’on ne trouve pas l’oreille précieuse qui puisse être utilisée avant d’arriver au point de frustration, amertume et compagnie…?
Il est pourtant simple de sortir des reproches et des jugements, a condition d’accepter de se reeduquer en s’entrainant a utiliser des outils relationnels accessibles a tous. Ils permettent de denoncer les actes sans juger les personnes, de sortir du silence pour nous exprimer sincerement, sans peur ni agressivite.
C’est faisable, souhaitable, accessible, prosocial, en revanche je ne suis pas certaine que taire sa voix à jugement soit simple:))
Ceci dit en effet, les outils comme la CNV aident considérablement, après une bonne prise de conscience