Vitamines mentales: (ré)apprendre à savourer

Mon été 2016 a été rythmé en douceur par de multiples bonheurs minuscules, depuis les crépuscules montagnards aux aurores normandes… aaah les chevaux sur la plage, magie de l’aube et de l’instant! Et puis par la voix de Christophe André, qui proposait sur France culture de délicieuses bulles de 3 mn à méditer. En voici une qui m’a particulièrement émue: savourer – un condensé de vitamines mentales, paisibles et nourrissantes.

regarder humains tendresse

J’ai passé quelques jours d’été à me lever à l’aube, à  l’heure magique où les trotteurs sont les rois de la plage, pour m’enivrer de leur contemplation émerveillée. Ce mélange étrange de puissance et de sérénité qui se dégage de leur foulée, ces instants enchantés et fugaces, comme des bonheurs d’immensité minuscule, d’éternité légère entre ciel et mer… je m’en suis nourrie pour un siècle d’énergie:)

J’avais tellement enve de vous le partager, mais je craignais de me répéter… alors je laisse la parole à Christophe André, qui tout l’été a proposé sur France Culture ses “trois minutes à méditer”, petites bulles précieuses dont l’une d’entre elle invite, justement, à savourer.

Cogiter, contempler

Ces bulles sont présentées comme “une introduction simple et ludique à la méditation en pleine conscience. Chaque jour, trois minutes de méditation guidée, pour respirer, se concentrer et lâcher prise.” Et c’est déjà largement suffisant en soi, la méditation n’ayant plus à démontrer ses vertus mais plutôt à se frayer un espace dans notre quotidien. Et justement, ça tombe bien parce que trois minutes, c’est assez facile à dégager! D’autre part, trois minutes, c’est une initiation formidable pour tous ceux d’entre vous qui, comme moi, peinent à méditer, pour cause de cafetière en ébullition ou parce que la respiration n’est pas le sport dans lequel vous brillez le plus.

Besoin de respirer pour se détendre, se ressourcer, se préserver et réfléchir

Mais au delà de la médiation, les bulles de Christophe André m’ont émue parce qu’elles sont aussi une invitation à la réflexion, sur nous-mêmes, notre rapport à nous-mêmes, aux autres, au monde qui nous entoure et à la façon dont nous voulons y agir et interagir avec lui.

Et là, ces bulles si joliment écrites, si joliment dites, trouvent à mes oreilles ravies une seconde dimension, tout aussi désirable et bienfaisante que la première: une pensée à méditer autant que trois minutes pour méditer, une façon d’être présent à nous-mêmes et à ce qui est important pour nous, d’apaiser nos intérieurs agités et nos relations en réfléchissant en pleine conscience à nos actions.

Savourer

Et celle-ci en particulier car savourer, c’est la source fondamentale de vitamines mentales et vous, lecteurs fidèles, savez combien m’est essentielle l’idée de déguster les bonheurs minuscules non pas pour s’imaginer immunisé contre le malheur, mais pour glaner toute l’énergie nécessaire et pouvoir naviguer vaille que vaille dans les eaux troubles de l’adversité et nous rappeler que le monde n’est pas fait que d’aléas: il peut aussi être source de joie et de beauté.

Et ça tombe bien puisque bientôt viendra la rentrée… Pour que septembre ne nous entraîne pas dans une course effrénée au retour à tout ce qui nous déplaît, à se dépêcher, à travailler en apnée, pour que septembre reste ce qu’il devrait être, l’été en pente douce, un jardin entrouvert sur l’automne, une invitation à d’autres joies, une fois les accessoires estivaux remisés à la cave, voici donc une invitation à savourer, en pleine conscience.

Je vous invite à l’écouter, tant la voix paisible et la diction attendrie de Christophe André son une invitation à le suivre sur le chemin d’une vie plus simple et apaisée.

Et pour ceux qui préfèrent lire, en voici une transcription:

réapprendre à savourer la beauté et les bonheurs minuscules

“En psychologie nous nous sommes longtemps centrés sur la manière d’affronter les difficultés. Et nous avons longtemps négligé les côtés plus lumineux et joyeux de notre vie : car à côtés des sources de douleur, il y a aussi des sources de bonheur. Que nous oublions souvent…

Si nous ne prenons pas le temps de savourer les instants agréables, que nous restera-t-il ? Toute notre vie ne sera plus qu’une succession de problèmes à régler et d’adversité à surmonter. Savourer ne signifie pas oublier les difficultés, il y a aura toujours des soucis dans votre vie, mais c’est simplement ne pas oublier aussi de tourner notre esprit vers ce qui va bien.

Comme l’écrivait Paul Claudel :

S'arrêter pour savourer la magie de l'instant

Le moyen de la vie. C’est-à-dire que le bonheur nous aide à affronter l’adversité, pas à l’éviter. Sans lui, notre vie n’aura plus guère de sens.

Alors, comment savourer ?

Pour savourer, il faut s’arrêter. S’arrêter pour regarder le ciel, le soleil, écouter l’oiseau qui chante, l’enfant qui rit. S’arrêter pour déguster cette gorgée d’eau, de thé, de café, ce fruit. S’arrêter sur n’importe quel petit rien, n’importe quel petit bout de vie qui nous touche et nous réjouit.

Par exemple, que ce passe-t-il de beau, de doux, de réjouissant, pour vous, autour de vous à cet instant, juste maintenant ? Ne cherchez pas l’exceptionnel, l’ordinaire suffit. Même s’il y a des soucis à venir pour tout à l’heure, faites l’effort, ouvrez vos yeux et cherchez ce qu’il y a à savourer à cet instant, maintenant. Faites entrer ce petit plaisir dans tout votre esprit, tout votre corps. Respirez-le. Faites-le entrer à chaque inspiration dans toutes les cellules de votre corps. Respirez en savourant ce qui vous est offert. A cet instant, vous n’avez besoin de rien d’autre.

Nous commettons souvent cette erreur, voir ou sentir les instants de bonheur ou de beauté, mais ne pas nous y rendre présent. Ce n’est pas la même chose de noter mentalement que le ciel est beau ou bien de tout arrêter pour savourer, car pour savourer, il faut s’arrêter pour de vrai et inviter le corps au festin, à la merveille de l’instant présent. Ressentir alors avec tout son corps, tout son souffle, toute sa personne ce que la vie nous offre. A chaque fois qu’une grâce simple nous tombe du ciel ou surgit entre nos pas, arrêtons-nous et savourons. Chaque jour.

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3 Comments

  • AD dit :

    Merci pour cet article dont j’ai savouré la lecture au soleil levant, avec le vent frais de cette aube du 30 août. Effectivement, un bon moyen de redémarrer, de rattacher les wagons de la fameuse “rentrée”. Toute la gageure va désormais être de trouver le moyen de maintenir cette vigilance à soi sur la durée, de l’instaurer en état. De créer ou re-créer ces moments de “self vigilance” au quotidien, ces saines habitudes simplissimes aux bienfaits à court et long termes. Alors, envie + volonté + motivation + détermination. J’en ai envie, je le veux, je le fais, je le vis… Mais avec quelle intention ? C’est LA question… Mon intention est de …. faire des choses ordinaires avec une intention extraordinaire… Raison, mouvement, rêve, émotion… Au boulot, les 4 cerveaux ! Cette année, j’incarne plus, j’agis davantage, avec toujours plus de simplicité.

    • Faire des choses ordinaires avec une intention extraordinaire, comme ça me plaît dit comme ça! Ca m’inspire une réflexion connexe: c’est précisément l’anti-facebook tel que je l’aime! Montrer combien l’ordinaire peut être beau et rendre heureux, au lieu d’étaler du pseudo-merveilleux!
      Mais revenons à nos wagons: peut-être qu’il ne s’agit pas tant d’installer une vigilance que de générer de l’envie par l’expérimentation… car pour reprendre un cliché, savourer, l’essayer c’est l’adopter;)

  • AD dit :

    Je partage tout à fait ce point de vue ! Le passé, c’est le passé. L’avenir est incertain. Le présent est … “un présent” à goûter pour savourer. Goûter, cela signifie que je fais, j’agis, je teste, j’essaie, j’expérimente… Bien souvent, loin de la perfection, mais comme cette dernière est une arnaque (bien aidée par FB en effet de nos jours) …. Ben pas grave ! Conscience instantanée et situationnelle, pour être opérationnelle sur le plancher des vaches. Et puis surtout je le fais pour MOI. Et ça, cela fait aussi une sacrée différence.

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