Procrastination et estime de soi

Dans certains cas, une procrastination très forte peut être liée à une faible estime de soi, qui pousserait à éviter ce qui peut favoriser la réussite ou le fait de prendre soin de soi.

Les champions de la procrastination

Une piqure de rappel pour commencer: la procrastination qui nous intéresse ici est celle, particulièrement forte qui consiste à repousser le moment de se mettre à une tâche, parfois jusqu’à son non accomplissement, avec un étouffant sentiment de culpabilité, voire même de nullité et de connitude (tendance à s’estimer con. Je viens de l’inventer. Il vous plaît?)
Rappelons aussi que celui qui procrastine fait autre chose à la place, et que cette autre activité peut être elle aussi importante, qu’il n’est donc pas un fainéant qui préfère jouer à des jeux vidéo ou ne rien faire.

Il fait face à une incapacité parfois insurmontable et très dérangeante à se mettre à certaines tâches, comme le montre cette excellente vidéo:

  • Vous arrive-t-il de repousser tellement le moment de vous mettre à un devoir, un rapport, une tâche quelconque que vous la bâclez à la dernière minute avec le sentiment de fournir une prestation minable, très en dessous de vos capacités?
  • Vous arrive-t-il, comme dans la vidéo, d’avoir tellement de mal ou à vous mettre à une tâche que n’importe quel prétexte est bon pour y échapper, y compris d’autres tâches dont vous n’êtes pas particulièrement fan?
  • Vous arrive-t-il de vous prendre des majorations, voire même l’annonce de l’arrivée des huissiers parce que vous n’avez pas payé vos factures?
  • Vous arrive-t-il d’avoir le sentiment de vivre dans une porcherie parce que vous ne faites pas le ménage?
  • Chaque fois, vous avez une conscience aigüe de ce que vous devriez faire, que vous allez vous sentir mal par la suite, sans pour autant parvenir à vous y mettre?
  • Chaque fois, votre discours intérieur se colore de tout un tas de noms d’oiseaux on ne peut plus exotiques, que vous n’oseriez probablement jamais adresser à un tiers?
Alors vous faites partie des 20% d’élus as de la procrastination, les purs et durs, les grands braquets. Et vous avez peut-être déjà essayé tout un tas de techniques organisationnelles qui foisonnent sur Internet et dans les livres, censées rendre la tâche plus facile, comme la stratégie du COQ (qu’on trouve sous diverses appellations), et qui se sont révélées inefficaces, parce qu’elles fonctionnent avec les procrastinations légères.
La raison en est peut-être alors plutôt de l’ordre de l’inappétence tenace, ou de l’estime de soi.
Plaisir au travail: que faire des tâches qu'on déteste au travail

De multiples causes pour un résultat

Nous l’avons déjà vu, la procrastination peut être invalidante et ses causes sont forcément multiples et complexes, car il est difficile d’expliquer que l’on procrastine sur le règlement d’une facture de la même manière que sur la rédaction d’un rapport: peur du jugementpeur de l’inconnu, mais aussi besoin d’attention, résistance à l’autorité, seuil de tolérance à la frustration très bas, manque de confiance en soi, besoin de stimulation très élevé, hostilité passive agressive, peur de l’échec, besoin d’attention, peur de la réussite…
Quoi qu’il en soit, le résultat est une difficulté terrible à s’y mettre, où l’énergie nécessaire pour se contraindre à effectuer la tâche est énorme. Et nous passons alors sur nous-mêmes des jugements très durs, car même si nous nous plaisons à nous gémir de toutes les injustices et méchancetés que nous subissons, soyons clairs: dans un cadre de vie moyen, nous sommes les meilleurs Persécuteurs de nous-mêmes, à la fois juge et bourreau, aussi miséricordieux et bienveillant que Zeus face à Prométhée.
la peur du jgement pousse à procrastiner

Procrastination et estime de soi

La procrastination aigüe (ou chronique) est parfois directement liée à la relation à soi, de l’estime de soi.
De façon générique et ultra simplifiée, il peut être très difficile pour une personne en mésestime de soi de se mettre à certaines tâches, parce  que, plus ou moins consciemment, elle  pense ne mérite pas de prendre soin d’elle ou de réussir. Elle se retrouverait alors en conflit direct avec l’image qu’elle a d’elle-même, et c’est tout son système émotionnel qui se met en marche pour la paralyser, ce qui est un moyen de la protéger de ce risque terriblement déstabilisant, tant qu’elle n’aura pas entendu le message.
Emotions négatives face à la tâche et besoin de soulagement: les ingrédients de la procrastination sont en place. Rappelons que le cerveau s’acharne à faire en sorte que la réalité corresponde à ce que nous croyons. Et en l’occurrence, il y parvient très bien.
Nous rentrons alors tout naturellement dans un cercle vicieux de dévalorisation de soi.
Vous l’avez compris, se débarrasser de ce comportement invalidant est difficile, et les techniques de gestion du temps ont autant de chances d’être efficaces que de tenter de découper le rosbif du dimanche avec des ciseaux à ongles.
Il s’agit, comme souvent, de cesser de vouloir vaincre la procrastination pour écouter le message qu’elle nous envoie. C’est ahurissant comme nous nous escrimons à vaincre, combattre et lutter contre tout un tas de phénomènes naturels (voir Stress, et si on arrêtait de lutter contre), comme si nous étions si peu civilisés qu’il nous faille démolir nos propres systèmes de protection à coups de bâton ou de bombe H. Car l’ennemi de l’exécution de la tâche, ça n’est pas la procrastination, dans ce cas, c’est nous!
Commençons donc par porter un autre regard sur nous-même afin de nous autoriser à renforcer une estime de soi auparavant fragile et fluctuante. L’estime de soi est la valeur que nous nous accordons en tant que personne, c’est l’évaluation que nous faisons nous-mêmes de nos actions, de nos comportements. Cette évaluation est faite en fonction de nos systèmes de valeurs: mon action est cohérente avec mon système de valeurs: mon estime augmente. Elle ne l’est pas: mon estime baisse. Attention, nous sommes souvent plus exigents envers nous-mêmes qu’envers les autres.

Et vous, quel regard avez-vous sur vous-même et votre procrastination?
Quelle valeur vous accordez-vous?
Qu’est-ce que votre procrastination vous dit sur votre estime de vous-même?
Sur vos besoins à combler?

Quelques pistes pour travailler l’estime de soi

Je ne pense pas qu’on arrive à se débarrasser totalement de la procrastination. Cependant on apprend  à écouter ses messages, à combler les manques, les besoins non satisfaits qui la déclenchent et donc à diminuer sa fréquence et son intensité, puisqu’on diminue ses causes. La procrastination liée à l’estime de soi nécessite davantage un accompagnement psy qu’un coaching. En parallèle, on peut aussi explorer diverses manières de renforcer l’estime de soi. A vous de voir dans la liste suivante quelles sont les pistes qui vous parlent le plus: ce sont sans doute celles-là qui sont à creuser!

Mécanismes de valorisation et dévalorisation de soi
L’identité: acteur ou spectateur de sa propre vie?
Estime de soi: vous avez bien plus de ressources que nous ne le croyez!
Estime de soi: reconnaître ses accomplissements
Estime de soi: conseiller de soi-même

Estime de soi: rompre avec son encombrant héros intérieur

Estime de soi: renouer avec notre merveilleuse singularité (1)

3 manières simples et légères de renforcer l’estime de soi

Connaissance de soi: le questionnaire de Proust

Connaissance de soi: ce que nos lectures disent de nous

Acceptation de soi: Etes-vous un être humain?

Petite leçon équine au service de l’acceptation de soi

Acceptation de soi: la peau et l’écorce

 

 

47 Comments

  • MADmoiselle dit :

    Bon, ça m’arrive de procrastiner, mais je me rends compte ici que je ne suis pas gravement atteinte. : Je ne vis pas dans une porcherie, je paie mes facture le plus tôt possible, pour ce qui est du boulot, j’ai une trop grosse conscience professionnelle.
    C’est plus ce qui me concerner personnellement qui a tendance à me faire procrastiner…

  • Phil(dexter) dit :

    Heuuu, moi je dois dire je procrastine pas mal mais bon ça doit être du à la maladie, ce qui ne m’empêche pas de m’estimer beaucoup note, mais bon à l’ouest du Pecos, les valeurs sont différentes, plus sérieusement, je dirais que c’est surtout valable pour les bien-portants qui sont des malades qui s’ignorent, malades entre guillemets, j’ai donc l’avantage de savoir que je suis malade, ça me donne une fameuse longueur d’avance là,

    bises darling

  • Val dit :

    Superbe article, Bravo! Je n’ai jamais perçu la procrastination comme une maladie. Cette approche m’était inconnue, et m’ouvre de nouvelles perspectives.
    Merci!

  • Val dit :

    C’est vrai qu’au bout d’un moment ça rend fou de ne pas adresser une question qui nous turlupine… J’adore battre le fer quand il est chaud, pas de temps à perdre! 🙂
    J’ai été mariée à un procrastinateur né, entre autre… Ça vous entraîne rapidement vers le fond si rien n’est fait pour y remédier…

  • Val dit :

    C’est vrai qu’au bout d’un moment ça rend fou de ne pas adresser une question qui nous turlupine… J’adore battre le fer quand il est chaud, pas de temps à perdre! 🙂
    J’ai été mariée à un procrastinateur né, entre autre… Ça vous entraîne rapidement vers le fond si rien n’est fait pour y remédier…

  • Alexandra dit :

    Bonjour,
    Pour ma part je sais que je fais un blocage sur certaines choses, mon ménage je le fait, mes obligations sont faites en temps et en heure, mais dés que ça me concerne directement si c’est quelque chose d’important pour moi je n’arrive pas à avancer je suis bloquée et je dois constamment me surbooster c’est fatiguant.

  • polluxe dit :

    Je connaissais le mot mais pas la pathologie. Merci pour ces infos.

  • Eric dit :

    C’est pas grave! (un commentaire bref )

  • Ludmilla dit :

    Bonjour,
    J’ai lu avec beaucoup d’attention votre article. Je vis avec un procrastinateur, et cela devient de plus en plus difficile. Je ne sais comment l’aider… comment le soutenir, comment vaincre mon exaspération, comment faire que son handicap ne nuise pas à notre vie.
    Auriez-vous un moment à m’accorder ?…
    Bien à vous.

  • Ludmilla dit :

    Bonjour,
    J’ai lu avec beaucoup d’attention votre article. Je vis avec un procrastinateur, et cela devient de plus en plus difficile. Je ne sais comment l’aider… comment le soutenir, comment vaincre mon exaspération, comment faire que son handicap ne nuise pas à notre vie.
    Auriez-vous un moment à m’accorder ?…
    Bien à vous.

  • az le dit :

    une vie gaché par la procrastination, une souffrance latente et grandissante, une peur atroce de l’avenir, de perpetuelle frustration, des echecs permanents, sans recours 

  • Ca a l’air bien comme article. Je le lirai demain 😉

  • SERGE dit :

    on a l’impression que vous etes devenu comme un enfant a qui il faut dire ce qu’il doit faire ts les jours.la procrastination me paralyse ds mon metier que je n’arrive pas à exercer.j’ai peur et je suis bloqué,malgre lamultitude de livres que j’ai sur le sujet.je commence la lecture d’un livre et j’arrete definitivement.je ne vais jamais jusqu’au bout.mes liasses ont ete rendues deux ans apres avec des pénalites àpayer.je n’arrive jamais a l’heure sauf ts les dimanches àla messe.
    c’est une vie de merde!!!

  • Laurie dit :

    Bonjour et Merci pour votre article.
    Alors que les gens qui me rencontre me trouvent enthousiaste, vive et pleine d’énergie, je souffre malgré tout et terriblement de procrastination. Il m’a fallu 8 ans pour parvenir à obtenir ma maîtrise en droit au lieu de 4 années. J’ai mis en jeu tous mes emplois, je n’ai jamais pu les tenir. Affronter mes responsabilités et mes tâches étaient un calvaire. Il me faut des heures, des jours et parfois des semaines pour m’atteler à un travail. Et je constate que je ne vous relate que mes échecs….
    J’a repris mes études de droit l’an dernier, et il a fallu me confronter à mes vieux démons. Je pensais m’être débarassée de ces vieux automatismes grâce à une thérapie. J’ai attrapé le wagon des (très) bonnes notes, et cette année patatras alors que je ne m’y attendais pas du tout, j’ai repris un chemin plus sévère que celui de l’an dernier de procrastination. En début d’année scolaire, j’étais pleine d’enthousiasme, je me suis inscrite à des cours d’anglais, de gym et j’ai attaqué mes cours assez tranquillement, jusqu’à ce que vienne La mauvaise note : un horrible 7/20. J’ai fini par renoncer à mes cours d’anglais, à la gym et j’ai même été ce WE, jusqu’à ne pas rendre un TD obligatoire : impossible d’affronter la matière, la prof (hyper exigente), bref je dégringole.
    Alors, j’ai décidé la semaine dernière de prendre une coach (oui parce que mon ancien thérapeute est interdit d’exercer…) pour m’attaquer à l’arbre qui cache la forêt. Je la vois demain et j’ai hâte. Je vais pouvoir affiner ma problématique grâce à vos articles et redorer mon estime de moi….
    C’est une situation très souffrante pour moi et qui pourrait m’amener à un échec de vie que je ne souhaite pas.
    Je ne veux plus mettre des heures pour m’atteler à un devoir, je ne veux plus alors que je réussi à m’y mettre, être en souffrance de devoir réfléchir, de sauter d’une idée à une autre, de douter de mes raisonnements. C’est insupportable, énergievore et pas rentable…
    .
    Vos articles m’ont aidé à avancer sur ma problématique, j’espère revenir sur ce site pour vous annoncer que j’ai une meilleure estime de moi et que mon compagnon de route M. Procrastination fait parti désormais des Ex de ma vie!
    Je vous remercie de m’avoir lue.
    Bonne continuation à vous tous.
    Laurie

    • Sylvaine Pascual dit :

      Merci beaucoup Laurie pour ce témoignage, qui résonnera chez plus d’un j’en suis certaine. Bravo d’avoir pris les choses en main pour travailler sur cette estime de vous parfois volatile, et pour la renforcer suffisamment afin qu’elle ne vienne plus crier famine sous forme de procrastination. Je vous souhaite bon travail et bonne construction!

      • Laurie dit :

        Merci pour chaleureux encouragements et ils sont les bienvenus.
        J’ai découvert avec ma coach que j’étais addict à l’échec…au travers d’un jeu de rôle, j’ai appris que j’avais une force et une volonté qui vont me permettre d’être un bon parent pour ma partie “victime”…Il s’agit pour moi de créer une nouvelle route: de travailler pour réussir et non pour échouer. Alors, iIl est possible que je chute en procrastinant, l’important est finalement de remonter en selle et de reprendre le chemin. J’ai conscience qu’il s’agit d’un vrai travail et l’idée est de crééer une nouvelle habitude et c’est en pratiquant que j’y arriverai.
        La route vers la réussite et la liberté n”est peut être pas aussi longue que ça..
        Merci de m’avoir lue.
        Laurie

  • Natacha dit :

    Merci Sylvaine pour vos éclairages et pour ces témoignages. Je suis tombée sur votre site en cherchant des infos sur la reconversion professionnelle et voilà que je lis maintenant votre article sur la procrastination. Et combien cela à de résonances pour moi ! Car oui ce soir je devais ranger mon appartement et préparer mes affaires pour partir en weekend en sortant du boulot mais voilà impossible de m’y mettre. j’attends toujours le dernier moment, d’être contrainte, toujours en retard, au travail, à mes cours de danse, avec mon chéri. C’est une vraie souffrance pour moi car le lendemain, voire sur le moment quand je vois l’horloge tourner, je culpabilise énormément et me trouve nulle d’agir ainsi. Alors je me suis souvent demandée pourquoi je réagissais ainsi : mauvaise gestion du temps, problème d’organisation, de gestion des priorités. Sûrement. Mais aujourd’hui je me demande aussi qu’est-ce que cela cache. Pourquoi ai-je si peur de me mettre à l’action ? J’ai découvert le mot procrastination il y a quelques mois et grâce à des articles comme le vôtre je me dis aujourd’hui qu’il est peut-être temps de me faire aider et guider pour une meilleure compréhension de moi-même. Merci encore.

    • Sylvaine Pascual dit :

      Avec plaisir! Et merci pour ce témoignage qui trouvera certainement écho chez beaucoup de gens!
      La gestion du temps, des priorités ou l’organisation sont souvent pointés du doigt, mais elles sont, la plupart du temps, les conséquences de la procrastination, pas leur déclencheur, et votre déclencheur est certainement inscrit dans votre témoignage: la peur. Peur de quoi, voilà une piste à creuser!
      Bon courage dans le chemin pour apprivoiser votre procrastination;)

  • Lili dit :

    Je suis atteinte par ce mal et c’est vraiment maladif. Je peux me mettre dans des états pas possibles par moment lorsque je DOIS rendre un travail pour telle jour telle heure. il m’est arrivée plusieurs fois de pleurer au bureau à cause de ça.
    Est-ce que ça veut pas tout simplement pas dire que cette tache en particulier ne m’intéresse pas ? que je ne VEUX pas la faire ? au lieu de lutter contre la tendance à procrastiner (je pense également qu’on ne peut pas s’en débarrasser complètement), ne vaut-il pas mieux chercher et trouver un métier, un secteur que l’on aime, ou l’on a du plaisir à travailler ?

    • Sylvaine Pascual dit :

      Il est tout à fait possible que votre procrastination vous indique un manque de goût pour ce que vous faites. Par nature, la procrastination nous protège d’une tâche perçue comme pénible, désagréable, ou de ses conséquences. Elle peut donc se trouver très amplifiée par un métier ou un poste qui ne nous plaisent pas. Il est certain que plus on éprouve de plaisir dans ce que l’on fait, plus la procrastination diminue;)

  • laure dit :

    Bonjour j’ai lu votre post sur la procrastination et l’estime de soi avec beaucoup d’intérêt j’aurai exploré avec grand plaisir la liste bleue placée en dessous mais il apparaît en cliquant sur chaque item le message le blog demandé n’existe pas ? Sont-ils consultables ailleurs ? Merci de votre réponse
    Laure

  • Isabelle dit :

    Bonjour,

    Je pense souffrir de procrastination aigüe. Voici ma situation: tout pour être heureuse, càd un compagnon (qui m’aime, enfin, je pense) une adorable petite fille, une belle maison, un travail.

    Quotidiennement, mon compagnon est derrière moi à me demander si j’ai fait ci et ça (que ce soit pour peindre une chambre ou payer des factures ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs). Et si j’ai commencé quelque chose que j’avais dit que je ferais, je laisse inachevé pendant des mois et des mois sans jamais finir parfois.

    A ce jour, mon couple est en danger, mon compagnon n’en peut plus, c’est pas comme cela qu’il conçoit la vie de couple dit-il! Moi non plus d’ailleurs: avoir toujours quelqu’un sur mon dos qui me donne des ordres! Ayant expliqué ma conscience de ne pas me mettre en action et qu’il serait difficile de changer, il me trouve fataliste.

    Alors, la question est: Est-il possible d’y remédier? ou cette procrastination va-t-elle me coller à la peau toute ma vie? Je voudrais sauver mon couple.

    Merci de m’avoir lue et merci d’avance pour vos conseils

    Isabelle

    • Sylvaine Pascual dit :

      Bonjour Isabelle,
      Il n’est pas de mon ressort de donner des conseils en ligne. A vous lire, il me semble que cette procrastination aiguë qui a des conséquences relationnelles graves sur votre couple est plus du domaine d’un thérapeute (psy? thérapie de couple?) que d’un coach.
      Je vous souhaite de retrouver rapidement une situation réjouissante:)

  • Bonjour,
    Je me demandais si j avais besoin de coaching en terminant votre article, et j ai découvert que nous avions le même nom de famille……….. Un signe?!
    Je plaisante ( peut être pas totalement…) mais merci pour votre exposé clair et juste… Je vais continuer à lire les différentes ” étapes ”
    Merci!
    Magali

  • Dupouy dit :

    Bonjour votre site est très enrichissant ! Par contre les liens ne sont plus actifs ??? Dommage…

  • Elodie dit :

    Bonjour Sylvaine,

    Merci pour cet article. Pour la premiere fois je me sens comprise. J’ai 32 ans et je suis totalement spectatrice de ma vie. J’attends que le temps passe, J’attends qu’on vienne me chercher.. Tout ce que je commence, je ne le termine jamais. Je ne saisie aucune opportunité. Je m’auto-sabote. Parfois j’aimerai juste me mettre dans un trou et qu’on me laisse souffrir. Et de l’autre coté, j’en souffre terriblement. Je n’ai aucune confiance en moi, j’ai tres peu d’ami. Etre en communauté est difficile car je ne trouve jamais ma place. Je vie en Australie depuis 9 mois car j’ai suivi mon copain. Mais je ne travaille pas depuis tout ce temps. Je viens d’obtenir mon visa travail et j’ai peur de chercher un boulot. Pourtant je sais que je suis tres efficace. J’ai peur de tout. Je me regarde comme dans un miroir. Mais je ne bouge pas. Je me cache alors que vue de l’exterieur, je vois bien que j’ai tout pour moi. Est ce que je peux moi meme prendre la decision de changer ? est ce qu’un jour je changerai et je prendrais soin de moi ? J’attends que qqun m’aide, j’attends tout le temps des autres. Cette paralysie me fait pleurer chaque jour et lorsque j’ai atteint la peine au point de pleurer alors je suis bien.. comme ci j’avais eu ma dose.

    • Bonjour Elodie et merci pour ce témoignage touchant et courageux. Peut-être que la mise en mouvement ne dépend pas d’une décision prise malgré vous… et si elle dépendait avant tout de l’acceptation de vous, de la réconciliation à vous-même? Votre souffrance vous parle de vous et peut-être qu’une aide psychologique vous serait utile? 🙂

  • Eurielle dit :

    Bonjour Sylvaine et un grand merci pour cet article.
    Pour ma part je suis étudiante, j’ai 18 ans, et à la lecture de votre article je m’y suis immédiatement reconnue. La procrastination semble être un énorme mal qui me ronge mais j’essaie de changer et souhaite comprendre un peu plus de ce phénomène. En ce qui me concerne j’ai le désir de bien faire, je voudrais réussir je crois et travailler parfaitement. Ainsi je passe mon temps à faire des programmes, des plannings avec à chaque fois l’impression naîve que je vais pouvoir réussir cela. Or je ne respecte jamais ces plannings. Malheuresement je me distraits souvent et lors de ma distraction je me dis que finalement mes choses à faire ne sont plus si importantes.
    Mais le pire pour moi est lorsque je dois travailler quelqechose qui au fond me plait mais je suis capable de trouver des distractions sans intérêt pour repousser le moment. Et ce n’est qu’après évidemment que je me dis que j’aurais du faire ca avant, et que j’y aurais pris du plaisir même…
    Cela est un sentiment horrible pour moi, et combiné à mon manque de confiance en moi me désespère profondément.
    Je crois avoir trouvé la cause et les causes comme vous l’avez évoqué dans votre article: la peur. Peur de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur de MES attentes. Je veux bien faire mais au final j’agis mal ou je n’agis pas. Parfois fuire des situations comme cela me satisfont mais au final renforcent mon sentiment de culpabilité. C’est comme un cercle vicieux dans lequel je suis pris. Ajouté à cela la comparaison avec les autres et ce fameux “syndrome d’infériorité”
    Bon j’arrête là et désolé pour ce long message!
    Je vais essayer tant bien que mal d’appliquer ces conseils mais c’est très dûr…
    Encore un grand merci

    • Bonjour Eurielle,
      Merci pour ce témoignage très intéressant!
      La procrastination que vous décrivez semble être puissante et très ancrée, aussi je vous encourage à arrêter les programmes et plannings qui vont systématiquement la renforcer et à chercher l’aide d’un psychothérapeute pour comprendre ce qu’elle vient faire dans votre vie : elle transmets des messages à écouter avec soin pour pouvoir construire un mode de vie qui nous convient:)
      Je vous souhaite de trouver rapidement des solutions à l’écoute de la procrastination plutôt que de tenter de lutter contre;)

  • VT dit :

    Bonjour,
    Article très intéressant. Je sais depuis des années que je suis une procrastinatrice aigue. Hier encore, j’ai été assignée par deux huissiers: un pour non-paiement d’électricité, et l’autre pour non-paiement de loyer … et pourtant, l’argent est bien disponible sur mon compte …
    Je vis seule avec ma fille, et gère ma propre entreprise. Pour elle(s), je veux absolument changer ce comportement, mais on dirait que c’est plus fort que moi, j’y retombe systématiquement.
    Connaissez-vous un coach en Belgique, avec qui je pourrais creuser la problématique?

  • Gauthier Joëlle dit :

    Bonjour Sylvaine,

    C’est Stupéfiant, je me reconnais tellement dans certains témoignages que je pourrais les avoir écrits.

    Jusqu’à la lecture de votre article, de vos réponses, je n’avais pas réalisé que mes perpétuels retards, refus d’obstacle et…et..(ma pathologie peut m’entrainer très loin dans l’échec), était un problème de mésestime de moi (désamour de moi « normal », avec une mère castatrice, autoritaire, qui de tout temps m’a dévalorisée (même dans ma vie d’adulte)).

    J’avais fait déjà un bout de chemin, en analysant les raisons de mon obstination (quasiment pathologique) à aider les autres, dans des démarches « bouffeuses » d’energie, de temps, au sacrifice de mes intérêts personnels, des intérêts de ma famille, c’est, ou c’était (je me soigne) la mésestime de moi qui m’amênait à rechercher le regard bienveillant et reconnaissant de la personne à qui je tendais la main,(gratuitement, alors que rien ne m’y obligeait) quitte à délaisser ceux envers qui j’avais des obligations (ils pouvaient eux ne pas exprimer cette reconnaissance, puisse que c’était leur dû (je parle de mes enfants, mon conjoint)).

    Mais votre article, vos réponses à divers témoignages, m’ouvrent de nouveaux horizons, je pense que je vais pouvoir enfin soigner également cette irresistible (et terrible) propension à procrastiner ,

    Merci, merci, Sylvaine, pour vos mots simples, clairs.

    Toutefois un point m’interroge encore, j’ai réussi à avoir moins besoin de reconnaissance, alors que je n’ai pas (complètement) réussi à guérir de ma mésestime, croyez vous que je peux moins procrastiner, sans engager une thérapie, ou peut-être un coaching, afin de me guérir de ce désamour de moi (ce mot peut-être faible, au regard de la haine que j’eprouve parfois à mon égard) alors que je l’ai déjà identifié et que j’en connais les causes ?
    Ou bien devrais je toute ma vie vivre avec ce sentiment de n’être rien, ou une personne de peu d’intérêt, ou mauvaise, ou incapable, ou laide…. et malgré tout pouvoir soigner les expressions de cette souffrance (tels que le besoin absolu de reconnaissance, mon besoin de procrastiner ?)

    Encore merci Sylvaine, cordiales salutations

    Joëlle

    • Bonjour Joëlle et merci pour votre témoignage! Il y a de nombreux moyens de retrouver, petit à petit, de l’estime de soi, et minimiser ainsi la procrastination générée par son manque, qui peuvent effectivement passer la thérapie ou le coaching, mais il existe aussi beaucoup de ressources pour y oeuvrer par soi-même, sur mon site bien sûr (https://www.ithaquecoaching.com/categories/relation-a-soi), mais aussi très facilement accessibles sur Internet ou via des livres qui parlent de confiance en soi ou d’acceptation de soi. Je vous souhaite bonne route sur ce chemin:)

  • Lucie dit :

    Très bien article et c’est tout à fait vrai !
    Je pense aussi également que c’est aussi une question d’auto-discipline également et que c’est aussi quelque chose qui s’apprend 🙂

    • La discipline auto-imposée a beaucoup plus tendance à renforcer la procrastination qu’à la minimiser, en particulier chez les vifs d’esprits, les créatifs, les électrons libres, ceux qui bouillonnent de la cafetière. Si elle fonctionne pour vous, alors tant mieux car effectivement, elle peut fonctionner pour certains, mais elle n’est pas une solution universelle et peut dans certains cas s’avérer contre-productive:)

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