Dis-moi comment et avec qui tu communiques…

 

 

 

 

Où je m’en donne à cœur joie contre Facebook, érigé pour l’occasion en symbole des changements pas toujours heureux dans nos façons d’être en relation, générés par les nouvelles technologies…
  

 

 

 

Mieux communiquer

Le téléphone portable, dont les fonctions annexes, incontestablement indispensables à l’homme (ou la femme) moderne, ne cessent de se multiplier sous nos yeux ébahis; avait déjà réussi à nous convaincre de notre importance: il FAUT être joignable à tout moment.

 

Et pour encore faciliter et accélérer la communication, ce qui est essentiel  dans notre monde en constante recherche d’efficacité, il a généré un langage débarrassé de ses fastidieuses fioritures, à savoir l’orthographe et la grammaire, langage idéal pour envoyer des msg sans perdre son temps à avoir une conversation (terme d’ailleurs menacé d’extinction, comme tous les mots de plus de deux syllabes). Bref un langage que les utilisateurs estiment être, en toute simplicité, la forme de communication la plus performante.

J’en vois déjà parmi vous hausser les épaules de dégoût face à tant de ringardise isTrik et bien pensante, bref d’incompréhension totale du monde dans lequel je vis. Et bien ma ringardise n’a pas de limite: je m’en vais faire le procès d’un réseau social qui donne à notre bon vieux insupportable un goût presque rassurant de communication réelle.

 

 

 

Facebookcrook

 

J’ai un ami installé à l’autre bout de la France et, récemment, nous devions travailler ensemble sur un projet. Comme il était assis dans un cybercafé et que le portable, c’est cher, il me propose d’utiliser une messagerie instantanée. J’ai l’habitude de MSN (surpris, hein?), mais le voilà qui sournoisement m’entraîne sur Facebook.

 

OrEr et malédiction! Je découvre un monde où on n’a que deux statuts possibles: “ami” ou rien du tout, où l’on invite les “amis” de ses “amis” à devenir “amis” avec nous, où s’étalent les photos de la dernière beuverie ou des vacances en Egypte, où les commentaires laissés par les “amis” se situent à mi-chemin entre James Joyce et Victor Hugo (“Waaaa la gueule LOL” est en réalité une citation presque littéraire). Et surtout, un monde où la valeur de chacun est déterminée en fonction d’équations extrêmement complexes prenant en compte de nombreux paramètres: la quantité “d’amis” qu’on a.

 

Avec le cynisme qui le caractérise, mon ami m’explique que le concept d’ami, plutôt que de rester figé dans la naphtaline, a évolué et il m’en donne la nouvelle définition, qui m’avait échappé jusqu’ici: “Personne ou organisation avec laquelle on choisit d’être en relation aux yeux du monde extérieur, quelle que soit la nature de la relation
Ca me don 1 Kfar ouf

 

 

 

Avec Facebook, on optimise?

 

Apparemment, Facebook est très utile. Il permet par exemple de draguer des vrais gens. Dans les soirées, plutôt que de perdre son temps à discuter avec une personne, au risque épouvantable de passer à côté de tant d’autres gens, on échange son adresse Facebook, on repart avec PLEIN d’adresses, récupérées en toute confiance puisque comme l’indique notre profil nous sommes là juste pour nous “faire des amis”. Ensuite, on peut faire le tri à tête reposée, en regardant les détails de chacun (Putain, moi aussi je préfère les chaaaaats), et prendre une décision éclairée quant à ceux ou celles avec qui on va chatter, voire plus si affinités, ce qui, avouons-le, fait gagner un temps précieux.

 

Mon ami, qui est Australien, m’explique qu’il utilise Facebook pour être en contact avec ses proches, et aussi participer à une sorte de café philo dans lequel il peut exprimer ses nombreuses théories politiques pour un monde meilleur. Et ce avec toute la férocité subtile et l’humour ravageur qui caractérisent sa plume. Haaa, j’ai eu peur.

 

 

 

Mini coaching: évaluer sa façon d’être en contact avec les autres

 

Bon, je me suis défoulée sur le sujet, et on est bien d’accord, c’est pas mon truc, je suis plutôt Twitter-addict.

 

Même si, 3 pages plus tard, les apparences sont contre moi, la question n’est pas de juger un moyen de communication. Il s’agit plutôt de nous interroger sur notre façon de les utiliser, notre manière d’être en contact avec les autres, et si ce que nous en retirons est satisfaisant pour nous ou pas.
Notre façon de communiquer fait partie de qui nous sommes, et influe sur nos relations à nous-même et aux autres.

 

  • Quelle est votre définition d’une conversation?
  • Quelle est votre définition dune relation d’amitié?
  • Avec qui êtes-vous en contact?
  • Comment êtes-vous en contact avec vos amis, vos proches, vos connaissances?
  • Qu’est-ce que cela vous dit sur vous-même?
  • Et surtout: à qui allez-vous proposer de faire quelque chose ensemble ce week-end, histoire de partager un moment et d’avoir une conversation?

 

 


Voir aussi

 

Les ratés de la communication

Butinage relationnel : maudit Smartphone!

Corvéable à merci: les limites de la flexibilité

Bien-être, relations: les instants de convivialité

Appartenance et résilience collective

Répondre à son besoin d’appartenance

Un petit compliment, pour la route?

10 trucs pour engager la conversation dans une soirée

 

 

Consulter le dossier: Mieux communiquer
 

 

 


Aller plus loin

 

Vous voulez développer vos compétences relationnelles et communicationnelles? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual au 01 39 54 77 32

 

 

2 Comments

  • Bernardine dit :

    Un petit billet sur les médias sociaux, antithèse d ela communication
    Bonne Lecture!
    http://bernardinep.blogspot.fr/2010/08/medias-sociaux-antithese-de-la.html

    • Sylvaine Pascual dit :

      Je ne crois pas du tout que les réseaux sociaux soient l’antithèse de la communication, bien au contraire: ils sont une mine d’or d’opportunités et de rencontres. Du moins lorsque nous sommes clairs sur ce que nous y faisons et ce que nous attendons. Dans cet article, c’est une utilisation malheureuse des réseaux sociaux que je remets en cause, pas les réseaux sociaux eux-mêmes, dont je suis plutôt adepte.
      Quant à dire que ce sont des nids à narcissiques et manipulateurs, là je suis encore moins d’accord: les réseaux sociaux sont simplement le reflet de la vie réelle, certains ont des melons surdimensionnés, certains sont aussi pénibles, pleurnichards, égocentriques etc. que dans la vraie vie, et il y a certainement des manipulateurs qui traînent. J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’y rencontrer trois ou quatre personnes que j’ai ensuite sorties de mon réseau pour cause d’incompatibilité.
      Mais l’immense majorité sont des gens comme vous et moi, des gens parfaitement ordinaires – au sens comme on en rencontre tous les jours – avec leur lot de limites, d’imperfections, d’épreuves, aussi. Mais des gens ordinaires qui ont des choses à dire, des choses à partager, à échanger, des gens avec qui rire et discuter, des gens qu’il est souvent très agréable de rencontrer. Voilà donc, votre expérience n’est pas la mienne et réciproquement!
      Et puisque vus e^tes sur certains réseaux, je vous souhaite d’y faire d’aussi belles rencontres que moi:)

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