Besoins affectifs: converser avec des inconnus

Converser avec des inconnus, bon pour nos besoins affectifs et pour l'estime de soi

Entre la culture de la peur et le développement des technologies nous avons de moins en moins l’occasion de parler avec des inconnus: nous demandons de moins en moins notre chemin, l’heure etc. Et c’est sans doute dommage, car ces mini échanges à priori anodins participent à la satisfaction de nos besoins affectifs.

Converser avec des inconnus, bon pour nos besoins affectifs et pour l'estime de soi

 

Je parle aux inconnus

Depuis quelques mois, je me suis mise à parler aux inconnus que je croise.

Hier, je m’arrête un moment dans le café où j’écris une bonne partie de mes articles. Tous les dimanches, j’y croise un couple de personne âgées, tous mignons, tous coquets. Nous échangeons chaque dimanche un sourire poli. Ce matin, je décide d’aller un pouillème plus loin et nous discutons un moment. Ils sont charmants!

L’autre jour, c’est à l’arrêt de bus que j’engage la conversation avec le jeune femme qui attend. Expert comptable en pleine réflexion sur son évolution professionnelle, nous échangeons quelques mots sur son absence d’envie d’ouvrir son propre cabinet.

L’autre jour encore, au Starbucks de la Défense où j’attends un client, je discute netbooks avec mon jeune voisin de table.

 

Perte de temps ou instants précieux?

Evidemment, à une époque où chaque minute de nos journées d’enfer se doit d’être rentabilisée, discuter deux ou trois minutes avec de parfaits étrangers, sons objectif autre que d’échanger un instant, peut facilement considéré comme une vraie perte de temps.

Or, ces petites parenthèses sans grande importance, pour peu qu’on prenne le temps de s’y laisser aller un moment, sont des nourritures affectives au même titre qu’une conversation avec une personne proche, simplement en petite quantité à chaque fois.

Ce sont aussi des nourritures à estime de soi: nous y laissons des petites traces de nous-mêmes qui sont comme autant de cailloux repères sur le chemin de la connaissance de nous: entre notre façon d’entrer en relation, ce que nous avons envie de partager, ce que nous cachons, l’image que nous voulons donner de nous-mêmes. Et puis ça rend l’attente du bus vachement plus fun.

 

Nourritures affectives

Ces échanges participent à la satisfaction de nos besoins d’interaction, d’intégration et de reconnaissance. L’espace d’un instant, nous appartenons à la même sphère, si petite soit-elle, nous créons un groupe qui nous appartient et dans lequel nous nous reconnaissons mutuellement.

Bref, ce sont des nourritures, qui sont aux besoins affectifs de que le cookie aux pépites de chocolat de 10h ou les cacahuètes de l’apéro sont aux besoins alimentaires: un petit plaisir savoureux qui comble un petit creux ou ouvre l’appétit.

Car en discutant avec des inconnus, nous ouvrons aussi la porte à la possibilité que le lien se développe au delà de ce bref échange et débouche sur une relation, quelle qu’en soit la nature.

Moi qui ait tendance à être très facilement absorbée dans mes pensées, je me suis fixée cet objectif d’inclure davantage l’environnement dans lequel je me trouve en engageant la conversation avec de parfaits inconnus. C’est une ressource incroyable de micro moments de sourires, de partage purement gratuit puisque dans quelques secondes, cet inconnu(e) va retourner dans les rangs fournis des anonymes.

Et vous, vous arrive-t-il de converser avec des inconnus?
Qu’en retirez-vous?

 

Quelques astuces pour tirer le maximum d’une conversation engagée avec un(e) inconnu(e):

– Ne pas attendre quelque chose de la conversation, y rentrer avec une simple curiosité pour la personne.
Considérer les autres comme potentiellement passionnants, sources d’aprentissage, dignes d’intérêt.
– Engager la conversation avec toutes sortes de personnes, et pas seulement la jolie blonde/le beau mec qui ferait un chouette partenaire à siestes crapuleuses – ceci n’est pas un guide de drague pour wanabee séducteur version j’emballe-donc-je-suis, il s’agit de nourritures affectives. Le + si affinités est une possibilité, pas l’objectif.
– Choisir un sujet facile: le bus qui n’arrive pas, le temps qu’il fait, un objet que possède la personne, une caractéristique, il y a des dizaines d’éléments parfois très anodins qui peuvent être utilisés pour entrer en conversation. Choisissez-en un sur lequel vous pourrez rebondir. J’ai abordé mon voisin de table au Starbucks en lui demandant comment il avait choisi son netbook.
– Nous adorons parler de nous! Profitez-en, posez des questions, tout en évitant les questions impliquantes qui poussent à se dévoiler d’une façon potentiellement gênante, plutôt inappropriées dans ces circonstances.

 

Voir aussi:

Répondre au besoin de reconnaissance
Besoins affectifs: bien-être et dépendances
Répondre à son besoin d’appartenance sociale
10 trucs pour engager la conversation dans une soirée
Bien-être, relations: les instants de convivialité

 

Aller plus loin

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11 Comments

  • J’adore discuter avec des inconnus. Le problème le plus fréquent et qu’eux-mêmes semblent géner qu’on leur parle, un peu comme si on cherchait à leur voler quelque chose de leur mauvaise humeur !
    :-))

  • fredheas dit :

    Qu’il est important de parler avec des inconnus pour augmenter son estime de soi ainsi que sa confiance!
    Chacun à besoin d’être réassuré s’il n’a pas eu cette chance étant petit!
    Excellente journée à toi @Sylvaine! (sans ponçage j’espère! ;-))

  • Michèle dit :

    ça m’arrive tout le temps, et parfois ça débouche sur de chouettes rencontres, parfois pas, mais les mauvais souvenirs sont très rares, et peut-être m’y étais-je mal prise, ou alors la personne portait un panneau invisible “Do not disturb” que mon pif légendaire n’avait pas humé
    Bonne journée l’artiste peintre !

  • AnnieZdn dit :

    J’ai remarqué que le simple fait de ne pas éviter le regard des personnes que l’on croise et de sourire met toutes ces personnes dans l’attente d’un échange. Il est surprenant de constater combien cette attitude ouvre les visages de tous ces inconnus.
    Je n’avais jamais analysé la situation, comme l’a fait Sylvaine. Mais je confirme que cela apporte beaucoup de satisfaction.

  • MADmoiselle dit :

    Ça fait partie des choses que je ne peux pas faire. Et pourtant, je soigne ma timidité ; mais ça, c’est trop pour moi. Déjà j’ai du mal à continuer une conversation avec des inconnus, alors l’engager !!!

  • Gnouros dit :

    Et maintenant, grâce à Omegle et Chatroulette, on peut même le faire sans sortir de chez soi !

  • dorival annie dit :

    je suis d’accord avec Monsieur poireau,la plupart du temps quand j’essaie de lier conversation avec qq qui ne” me conait pas:c’est comme si je débarquais de la planète Mars,on me regarde avec des yeux ronds,et j’obtiens de vagues réponses marmonées.J’en ai souvent conclu que les gens n’aimmaient pas qu’on rentre ainsi sans frapper dans leur bulle ou bien que je n’étais pas douée!!

  • Elodie dit :

    C’est vrai que même échanger 2 mots, par exemple avec un commercant, ca n’a l’air de rien, mais ca met de bonne humeur.
    Les occasions ne sont pas toujours fréquentes, et ce de moins en moins dans notre société dite pourtant de la “communication” (sauf qu’il s’agit en fait d’outils de communication à distance – la communication directe, en face-à-face, elle, se raréfie). Mais on sent si la personne est ouverte ou non. Et si soi-même on en a l’envie. En tout cas, si l’envie est là, avoir soi-même une attitude ouverte (sourire, échange de regard) aide beaucoup. L’échange se fait dans les 2 sens, il faut donc laisser paraître aussi à l’autre une ouverture 🙂

  • Koolter dit :

    Je n’ai pas le réflexe d’échanger avec des inconnus. Je n’y arrive pas, et comme je suis fermé à mon environnement, j’ai l’impression d’être drapé dans un voile d’anonymat qui parfois est confortable. Peut être devrais je travailler un peu sur le sujet, c’est à dire m’ouvrir un peu plus.

  • J’adore parler avec des inconnus… le hic, c’est que, dès qu’on a fait connaissances… il ne sont plus inconnus !

    • Sylvaine Pascual dit :

      C’est vrai, damned!
      Voilà bien un catch-22, un grain de sable dans les rouages de ma mini-théorie!
      Il y a une personne de mon quartier avec qui j’avais discuté une fois à l’arrêt de bus. Il nous arrive de nous y retrouver et de papoter à nouveau, sans pour autant voir sympathisé davantage et les conversations sont toujours agréables, j’ai ^plaisir à la croiser. Et je ne sais même pas son nom!

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