Solutions efficaces vs solutions adéquates et éthiques

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Comportements, choix et solutions

 

Nos comportements, nos habitudes, nos façons de faire ce que nous avons à faire sont des stratégies, des solutions que nous avons choisi de mettre en place afin d’obtenir un résultat bien précis, lui-même toujours lié plus ou moins directement à la recherche du plaisir et du bien-être.

 

Nous n’avons pas toujours conscience d’avoir délibérément fait ces choix, en particulier lorsque ce sont des stratégies adaptatives devenues des compétences inconscientes. C’est un peu comme un logiciel interne qui fonctionne silencieusement et nous épargne la fastidieuse réflexion: imaginez qu’il faille cogiter 10 minutes en conscience, lorsqu’on tient un sac dans la main droite, pour décider d’ouvrir la porte de la main gauche.

 

Solutions efficaces?

Faisons court: une stratégie est efficace si elle atteint le but recherché.
Dans quelle mesure cela fait d’elle une solution adéquate, c’est toute la question. Car lorsque notre logiciel interne a le résultat pour priorité, tous les moyens sont bons pour y parvenir, y compris les plus mauvais pour nous. Notre cerveau, puisque c’est de lui dont il s’agit, est un ordinateur obéissant: il fait ce qu’on lui demande.
Voyons un exemple pas du tout excessif ou schématique: si nous lui disons “combler mon besoin de reconnaissance est une priorité absolue”, il entend cela et pas autre chose. Et si, au vu de ce qu’il sait et de ce qu’il a pu observer, les vantards hystériques tiennent le devant de la scène, il va nous transformer en vantard hystérique. Le problème n’est donc pas tant dans ce qu’on désire que dans la façon de l’obtenir.

La mauvaise nouvelle, c’est que nous persistons parfois avec la constance d’une Pénélope languissante dans ces comportements néfastes, tout simplement parce que nous faisons au mieux de nos compétences. En clair, celui qui se comporte en vantard hystérique, ou qui met en place toute solutions présentant plus de coûts que de bénéfices, le fait parce qu’il sait le faire et ne sait pas faire autrement pour combler son besoin.

La bonne nouvelle, c’est que nous ne sommes pas condamnés à perpétuer ces stratégies ad vitam, nous pouvons décider d’en changer, tout simplement. En effet, quand on dit qu’on ne change pas, c’est l’identité de la personne qui ne change pas. Ses attitudes et stratégies, elles, peuvent être modifiées, adaptées, améliorées. Un avertissement pour les impatients et les vendeurs de peaux d’ours avant de les tuer: changer une stratégie qui s’entretient toute seule depuis des lustres plus ou moins longs prend du temps, demande de la patience et des ré-évaluations et modifications régulières, jusqu’à trouver le point d’équilibre satisfaisant.

L’écologie de la personne

A l’autre bout de la chaîne, les stratégies adéquates sont des stratégies respectant l’écologie de la personne et des autres: le vantard hystérique, est un boulet pour lui-même mais aussi pour son entourage, sa stratégie est donc doublement dommageable.

Le coaching et le développement personnel sont friands de sémantique environnementale, qui s’accorde plutôt bien avec pas mal de leurs principes. Ils lui ont donc emprunté sans vergogne les termes écologie et écologique.

Une stratégie écologique est une stratégie qui prend en compte et préserve les intérêts de toutes les parties concernées. En d’autres termes, si la solution consiste à aller à l’encontre de sa propre identité et de ses valeurs, à déshabiller Paul pour habiller Jacques, à s’armer d’un rouleau compresseur pour écraser tous les obstacles sur son passage, elle manque carrément d’éthique et est à rejeter ou à modifier de façon à ce que personne, ni nous-même ni autrui, ne paye les pots cassés de nos petites envies. Je ne résiste d’ailleurs pas au plaisir de vous servir la platitude cucul la praline de la semaine: c’est en prenant soin de soi et des autres qu’on avance, pas en marchant sur la tête du voisin.

Auto coaching: mettre en place des stratégies et solutions adéquates et éthiques

Le défaut majeur qu’une stratégie efficace puisse avoir, qu’elle partage d’ailleurs avec toutes les stratégies, solutions et conseils calqués depuis une réussite individuelle, c’est de ne pas prendre en compte la spécificité de la personne et son écologie. De même qu’elle peut s’assoir avec une négligence faussement innocente sur l’écologie des autres personnes concernées.

Le premier critère d’évaluation d’une stratégie, ce sont donc ses avantages et ses inconvénients, à la fois pour soi et pour les autres. Ainsi la maman que j’ai entendue l’autre jour expliquer fièrement qu’elle enferme son petit garçon de trois ans sur le balcon, volets fermés, pour avoir la paix, a sans doute trouvé une solution super efficace, mais son écologie est assurément douteuse, et personnellement elle me donne envie de braillerbourreau d’enfant.

Dans le même temps, le caractère non écologique d’une solution peut apparaître a posteriori, par l’intermédiaire d’effets secondaires indésirables et non anticipés. Aussi faisons en sorte de les évaluer régulièrement pour s’assurer qu’elles sont toujours pertinentes.

Face à un problème, une situation donnée, vous êtes passé en mode solutions et vous en avez identifié plusieurs. Pour chacune d’entre elles:
Quels son ses avantages pour vous? Pour les autres?
Quels sont ses inconvénients pour vous? pour les autres?
Dans quelle mesure est-elle efficace?
Dans quelle mesure est-elle cohérente avec vos valeurs et vos goûts?
Si nécessaire:
Quoi modifier pour la rendre plus appropriée? Comment?

Et pour favoriser la mise en place de solutions écologiques, pensez à écouter vos émotions, elles sont des indicateurs précieux pour évaluer la qualité d’une stratégie.

Voir aussi

Tirer les leçons de nos expériences
Les dossiers à fermer
L’identité: acteur ou spectateur de sa propre vie?
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Mécanismes de valorisation et dévalorisation de soi
Le bilan d’incompétences

3 Comments

  • MADmoiselle dit :

    Je crois que j’ai un problème avec ça… C’est que j’essaie tellemnt de prendre en compte tous les facteurs, les paramètres,… en compte, qu’au final, je ne sais pas quoi faire !

  • Helios dit :

    Merci de ton petit article plutôt intéressant et bien écrit.

    “c’est en prenant soin de soi et des autres qu’on avance, pas en marchant sur la tête du voisin.”

    c’est vrai … mais va dire ça à tout ceux qui aiment à remuer les couteaux dans tes plaie et à t’en créer de nouvelles …
    Je pensais m’en sortir en voulant les imiter mais je me rends compte que je tourne en rond et que je suis aussi vide qu’avant . Je m’en suis tout particulièrement rendu compte de cela aujourd’hui.

    On m’a tué il y a quelques mois de cela. Depuis, je fais semblant de vivre et ne sait pas comment m’en sortir.
    mais bon , comme tu le dis dans ton article, il reste peut être des cotés du problème que je n’ai pas encore réussi à analyser.

  • Elbaz dit :

    J’ai besoin que tout autour de moi soit extrêmement ordonné, sinon je stresse à l’idée de ne pas retrouver ce dont j’ai besoin rapidement. Au boulot c’est devenu un vrai problème parce que ce travers a pris tellement d’ampleur ces derniers mois que je passe maintenant pour l’aigri psychorigide qui tyrannise ses collègues de bureau. Mon besoin d’ordre me pourrit la vie tout comme il pourrit la vie des deux collègues avec qui je partage un bureau, dont l’un s’est énervé l’autre jour et m’a traité de tous les noms.
    Je commençais à désespérer et ce billet m’ouvre des horizons nouveaux: il faut que je réfléchisse à ce que je cherche à obtenir en étant aussi ordonné et quelle autre solution je peux trouver à la place. Vraiment intéressant!

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