La durée d’une mission de coaching

Le coaching, c’est le CDD de l’accompagnement: il s’inscrit dans un temps limité, défini à l’avance. Cela s’explique plus facilement que la théorie de la relativité: il répond tout simplement à un besoin ponctuel. Voici quelques éléments pour déterminer la durée d’une mission de coaching.

 

duree mission coachingLe temps et rien d’autre…

Difficile de donner une idée autre que vague de la durée d’une mission: en règle générale, la moyenne se situe entre 3 et 6 mois, en fonction de la nature de la mission. Personnellement, je ne fais pas de coaching ponctuel à la séance, je suis peu convaincue qu’on réussisse à solutionner un problème qui amène un client chez un coach en une séance ou deux. Du moins, je n’ai pas ce super-pouvoir-là.

Cette durée peut paraître courte et c’est bien logique: une relation de coaching beaucoup plus longue serait en contradiction avec l’esprit qui l’anime: l’autonomie du client. Le but du coach est tout simplement d’amener son client… à n’avoir plus besoin de  son accompagnement. Pas très malin pour son porte-monnaie, sans aucun doute, mais indispensable au respect de sa déontologie.

Quelques situations abusives qui sortent du cadre de la déontologie du coaching:

  • Un coaching de deux ans à raison de deux séances par semaine, c’est une wannabe-psychanalyse (de bazar évidemment) qui ne dit pas son nom.
  • Un coach qui trouve toujours le moyen de rajouter quelques séances est un coach qui a besoin de revoir sa posture en supervision.
  • Un coach qui laisse son client trouver toujours le moyen de rajouter quelques séances a besoin de revoir sa posture en supervision.

 

Une mission de coaching dure entre 3 et 6 mois en général… Le tien, le mien…

La durée d’une mission, celle des séances et leur fréquence dépendent d’un certain nombre de facteurs, dont voici quelques exemples:

  • Les disponibilités de chacun.
  • L’ampleur de l’objectif par rapport à la situation actuelle du client.
  • Une fréquence confortable pour laisser un temps adéquat aux mises en actions et expérimentations.
  • Une fréquence suffisante pour assurer un vrai suivi.

Encore des moyennes:

  • 6 à 12 séances pour la majorité des objectifs (pour ma part, jusqu’à 20 séances d’1h en reconversion professionnelle)
  • 1 à 4 séances par mois
  • 1 à 2 heures par séance (je préfère les séances d’une heure)

Le nombre de séances peut aussi dépendre de leur durée. Certains coachs proposent des séances d1/2h à 3 heures. Personnellement, je trouve la séance de 3 heures beaucoup trop long: le coaching est impliquant et maintenir l’énergie pendant tout ce temps me paraît difficile.

De même, La fréquence des séances peut varier. Il est parfois important d’espacer les séances si celles-ci sont très impliquantes, qu’elles nécessitent un temps d’appropriation ou si les mises en actions définies pendant prennent du temps. Personnellement, je préfère les séances hebdomadaires ou espacées de deux semaines maxi: au delà, je trouve que le suivi devient plus superficiel, sauf dans le cas d’accompagnement hybride comprenant des phases longues d’auto coaching.

Cependant, l’essentiel, c’est que le coach et le client se sentent à l’aise dans la durée et la fréquences qu’ils ont fixée, et qu’ils gardent tous les deux une certaine flexibilité pour s’adapter aux impondérables ou à l’inattendu.

 

une mission de coaching s'inscrit dans un cadre qui définit sa durée et la fréquence des séances… Celui qu’on veut nôtre

Par nature, le coach  évite le penchant dictatorial. Du coup, la durée de la mission, celle des séances et leur fréquence sont décidées conjointement avec son client. Rappelons que le coach est (presque) complètement ignorant et parfois paresseux: il n’évalue pas le temps nécessaire à l’atteinte de l’objectif de son client, il estime que c’est à ce dernier de le faire.
Ce qu’il sait faire (et ça, il le fait avec enthousiasme), c’est amener son client à établir ses propres délais et à vérifier si le temps qu’il se donne est réaliste, ainsi qu’à à le ré-évaluer si nécessaire.

Ceci dit, le coach peut (et doit) refuser une mission si le client ne le convainc pas du réalisme des échéances qu’il s’est fixées. En effet, sa motivation à accompagner qui que ce soit vers la non-réalisation de son objectif est en général très faible. Il a décidément de l’éthique, le bougre (ou la bougresse).

Concernant le nombre de séances, je fais une proposition en fonction de l’exploration qui a été faite de la situation, au préalable, et de l’estimation des séances nécessaires à la réalisation du projet.

 

Voir aussi

Les triplettes du coaching (1)
Les triplettes du coaching (2)
Le coach a-t-il des super pouvoirs?
Interview de Sylvaine Pascual sur le métier de coach
Comment choisir son coach: en finir avec les idées reçues
Le déroulement d’une séance de coaching
Le coaching par téléphone: ça marche?
Coaching: l’autonomie du client

Cet article est une mise à jour d’un billet initialement été publié en décembre 2008.

 

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6 Comments

  • MADmoiselle dit :

    Je trouve que c’est bien de savoir ce qu’il se passe “de l’autre côté”, côté coach 😉

  • clementine dit :

    j’aime bien ça “à n’avoir plus besoin de son accompagnement. Pas très malin pour son porte-monaie, me direz-vous? C’est que le coach a une éthique!” j’ai pensé aux psychanalystes ?
    20 ans – 30 ans ? Combien ça fait ? Et le résultat ?
    bonne soirée
    clem

  • Patrick dit :

    Tiens, je ne savais pas. C’est vrai qu’une douzaine de séances, par rapport à la psy, ça paraît court. En même temps, il y a beaucoup de coaching en entreprise, et on imagine mal une entreprise financer une séance de 2 heures par semaine pendant 5 ans!

  • pascaline dit :

    merci pour ces infos qui respectent le passager qui ne se sent plus manipulé par la conduite volontariste du coach. C’est important de savoir qu’on ne s’embarque pas pour un voyage sans fin, du genre la lumière est au bout d’un très très long tunnel, donnez moi la main, je vous conduis.
    C’est plus dynamique comme trajet et on a l’impression de contrôler tout simplement parce que nous sommes le héros principal et que c’est à nous de trouver la bonne orientation.
    Bon vent!

  • Charly dit :

    Une douzaine de séances réparties sur 4 à 6 mois me paraissent idéales pour régler un problème ponctuel.
    C’est vrai qu’on trouve tout et n’importe quoi dans le monde du coaching, et que les diplômes ou l’expérience ne sont absolument pas des preuves du sérieux ni de l’éthique du coach, encore moins de ses compétences…
    Vous décrivez dans votre blog une excellente approche du coaching, mais pour le savoir, il faut déjà ne plus être un néophyte en la matière et peut-être, s’être déjà fait avoir une ou deux fois… que pourrait-on imaginer pour pouvoir repérer facilement les professionnels qu’il nous faut quand on est pour la première fois dans une démarche d’appel à coaching ?

    • Sylvaine Pascual dit :

      Probablement pas grand chose qui soit une garantie infaillible;) Nous avons tous croisé sur nos routes des profs nuls, des médecins incompétents, des plombiers arnaqueurs et inversement, alors pourquoi pas des coachs charlatans. Quel que soit le métier, le diplôme ou le cadre dans lequel une personne exerce ne peuvent garantir ni sa compétence ni son éthique.
      Une législation sur le métier ne serait pas superflue, et nous l’attendons tous, mais elle ne sera probablement pas suffisante non plus.
      Faire preuve de bon sens, écouter ses ressentis, éviter de croire aux miracles, c’est déjà trois pistes qui prémunissent un brin contre les marchands de bonheur de toutes sortes;)

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