Accueillir la procrastination

L'auto-bienvenillance et la réconciliation à soi-même pour apprivoiser la procrastination

 

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...Accueillir la procrastination avec un regard bienveillant est une façon de diminuer la culpabilité et de faciliter la compréhension de ses causes, pour pouvoir ensuite mettre en oeuvre des changements en douceur.

L'auto-bienvenillance et la réconciliation à soi-même pour apprivoiser la procrastination

 

Accepter la procrastination

L’acceptation d’un trait de caractère est souvent un préalable indispensable à sa modification. Quand un comportement ou une caractéristique nous déplaît, nous nous efforçons de le/la dissimuler en “luttant contre”, c’est à dire en nous efforçant à mettre en place un autre comportement, au prix souvent de beaucoup de stress et d’une dévalorisation grandissante, puisque nous nous méprisons nous-mêmes d’avoir cette attitude. Et à son tour, l’association mépris et focalisation excessive sur ce que nous considérons comme un défaut risque tout simplement de le renforcer.

En d’autres termes, à trop détester notre procrastination, nous risquons surtout de l’alimenter.

Il est probablement possible de l’atténuer en s’imposant toutes sortes de contraintes, en se “disciplinant”, comme le recommandent certains. Cependant le “ya qu’à/faut qu’on” de la pression auto-imposée fera rigoler les procrastinateurs olympiques des deux types: les rétifs à la discipline ou les fatigués de l’auto-dictature.Ceux-là ont déjà fait l’expérience de leurs propres réactions face à la force: chassez le naturel (quand on y parvient) il revient à pieds à cheval et en voiture.

L’alternative réside donc dans l’acceptation de la procrastination. Cela ne signifie évidemment pas renoncer définitivement à accomplir certaines tâches, bien au contraire. Tout comme l’acceptation de la douleur est une manière d’en diminuer la perception, accueillir la procrastination pour ce qu’elle est, un indicateur de mal-être, permet de commencer à moins culpabiliser, étape cruciale pour pouvoir partir à la rencontre des messages qu’elle transmet.

sortir des idées reçues pour comprendre la procrastination

 

Bienveillance et écoute

Cette acceptation de la procrastination comme un signal et non comme l’ennemi à abattre, c’est d’abord parvenir à diminuer la culpabilisation en portant un regard bienveillant sur soi-même, ce qui va permettre d’aller vers le changement en douceur. Car admettons-le sans détours: l’auto-flagellation, c’est moins sympa et engageant que l’indulgence. Procrastinateurs de tout poil, commencez donc par vous réconcilier avec vous-mêmes! Voir

Cesser de se dévaloriser et construire un regard bienveillant

La conséquence directe de cette acceptation, c’est le développement de la capacité à comprendre le message de la procrastination. Nous sommes plus enclins à écouter ceux pour qui nous avons un sentiment amical que nos ennemis jurés et donc plus susceptibles de les comprendre. Le principe est exactement le même vis à vis de nos comportements.

En bref, faire preuve de tolérance et de gentillesse envers ce travers pénible qu’est la procrastination et un bon moyen de l’apprivoiser. Et une fois apprivoisée, elle devient vite intarissable sur les besoins à satisfaire, les ressources à développer pour combler les manques qui la génèrent.

 

Mini coaching: accueillir la procrastination

Ne soyons pas avares de reconnaissance et remercions-nous nous-mêmes d’avoir un cerveau capable de mettre en place des comportements suffisamment invalidants pour nous protéger de ce qui nous déplaît à l’excès!

Lorsque vous vous surprenez à procrastiner, évitez l’auto-jugement et observez-la avec curiosité, comme si c’était une mécanique fascinante dont vous vouliez à tout prix comprendre les rouages. Et pour vous aider, voici des questions à vous poser gentiment au lieu de vous fustiger tout(e) seul(e):

Sur quelles tâches procrastinez-vous?
Qu’est-ce qui vous empêche de vous y mettre?
Qu’est-ce qui vous pousse à remettre à plus tard?
Que craignez-vous dans le fait de vous y mettre?
Que ressentez-vous à ce moment-là?
Comment s’exprime le sentiment de culpabilité?
Quels discours vous tenez-vous à vous-même?
Que faites-vous à la place? De quoi cette tâche de remplacement vous soulage-t-elle?

 

Rappel: les procrastinations trop ancrées et/ou trop douloureuses peuvent nécessitent une intervention psy.

 

 

Voir aussi

Faut-il vraiment se débarrasser de la procrastination?
Changement et bénéfice des comportements
Les dossiers d’Ithaque: Bien-être et estime de soi
Les dossiers d’Ithaque: Connaissance de soi
Les dossiers d’Ithaque: Apprivoiser la procrastination

 

7 Comments

  • beerseerkr dit :

    Trs, très intéressant article.

    Je ne sais pas si je “guérirai” un jour de la procrastination, mais je vais réfléchir sur la question en relisant ton article.

    En attendant j’ai appris à me sentir joyeux dès lors que j’ai réussi à faire dans les délais ce que j’avais à faire. Cela me paraît important, même s’il s’agit de choses simples : tu l’as faite cette vaisselle, tu vois bien que tu es capable de faire quelque chose….

  • Rebecca dit :

    Ouf, j’accueille ma procrastination avec bienveillance 🙂

    J’apprécie cette analyse tout en constatant qu’il y a procrastination ET procrastination. La mienne n’est pas ancrée en moi, je ne me sens pas “malade”!

  • Cindy dit :

    Article intéressant !
    Nous oublions souvent la première étape du changement : accueillir.
    En se battant contre quelque chose, souvent nous le renforçons.
    Merci Sylvaine pour ce rappel très juste : accueillir avec bienveillance 🙂

    • Sylvaine Pascual dit :

      En nous battant nous le renforçons, c’est exactement ça:)
      L’accueil et l’acceptation dont les étapes indispensable avant le changement^^

  • ingrid dit :

    La procrastination est aussi une des conséquences d’un manque de dopamine, que de nombreuses choses peuvent empêcher le cerveau de fabriquer :

    – l’absence de petit déjeuner (c’est le matin que le cerveau la fabrique, mais pour ça il a besoin de tous les vitamines et minéraux qui contribuent à sa synthèse !),
    – des aliments ou boissons sucrés trop souvent (les décharges d’insuline que ça provoque détournent la tyrosine – précurseur de la dopamine – vers les muscles, au détriment du cerveau),
    – le stress, sous toutes ses formes : stress psychologique mais aussi maladies, inflammations, froid, chaleur, excès de bruit, etc., tout inconfort physique ou mental génère un stress dans l’organisme (le cortisol produit par le stress détourne la tyrosine vers le cycle de Krebs où elle sera brûlée),
    – une carence en fer, magnésium, zinc et vitamines du groupe B, nécessaires à la synthèse de la dopamine (par manque d’apport ou mauvaise assimilation intestinale, sachant que l’alcool, le café, le tabac, le stress, le sucre, les antibiotiques, les contraceptifs oraux, les parasites intestinaux, les troubles digestifs, etc. empêchent l’absorption intestinale des vitamines et minéraux)

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