Stress relationnel ou harcèlement?

Sylvaine Pascual – Publié dans: Compétences relationnelles

 

 

Comment faire la différence entre un stress parfois aigu, dont l’origine se trouve dans de mauvaises relations au travail et le harcèlement? La distinction est essentielle, car elle détermine les actions à mener pour améliorer la situation.

Brèves du stress-10321.jpgLe stress relationnel peut se résoudre
S’il s’agit d’un stress relationnel, les conséquences pevuent êtretrès pénibles, tout en én’étant pas nécessairement néfastes à l’intégrité et à l’identité des protagonistes. Il est possible de prendre sa part de responsabilité dans la relation en main et de modifier ses façons de faire, ce qui va avoir un impact direct sur la relation. Un accompagnement de type coaching peut être d’une grande aide pour établir des limites, mettre en place des actions de type demande assertiveexprimer une critique, apprendre à dire non, sortir des rôles relationnels etc.  et da manière générale, construire des relations plus équilibrées. Ou encore pour évaluer si la part organisationnelle de la pression imposée par le supérieur est supportable où s’il est temps d’envisager une transition professionnelle.

Le harcèlement est un délit
S’il s’agit de harcèlement, les conséquences pour celui qui le subit peuvent être désastreuses sur le plan psychologique et mettre un terme à la situation va nécessiter bien plus que la mise en place de techniques d’affirmation de soi: l’intervention de l’institution, de l’entreprise – et donc faire appel à elle –  va être indispensable, et la situation peut déboucher sur une action en justice.
En d’autre termes, avoir de mauvaises relations, ça arrive.  et les deux personnes qui les entretiennent sont co-responables de la situation. Le harcèlement, lui, est un délit puni par la loi.

Une distinction parfois délicate
Or la distinction est parfois délicate, parce que la souffrance peut être grande dans le cadre d’un stress relationnel, parce que nous pouvons avoir du mal à accepter que nous sommes victimes du comportement d’une personne envers nous, ou inversement parce que nous pouvons avoir tendance à rejeter la faute sur les autres. La souffrance, l’exaspération, la colère peuvent avoir un effet déformant sur la perception de la situation Il est donc possible de confondre les deux, d’avoir le sentiment de subir du harcèlement quand on est dans de mauvaises relations et inversement. On voit fréquemment des personnes clamer qu’elles subissent un “véritable harcèlement moral” qui est en réalité une profonde incompatibilité d’humeur et de personnalité, et d’autres ne pas se rendre compte qu’elles sont confrontés à un traitement intolérable.

Pour vous aider à faire le point et dinstinguer ce qui est du domaine du harcèlement ou non, voici un excellent article très complet, intitulé harcèlement ou stress au travail, publié par village-justice.com. Il permet de faire un point précis sur ce qui est du domaine du harcèlement.

 

Dan Griguer, avocat et rédacteur de l’article, s’est penché sur la jurisprudence pour déterminer plus précisément ce qui relève du harcèlement. Extraits:

 

“Il est désormais convenu que le harcèlement moral implique un acharnement sur une personne devant être distingué des conséquences néfastes sur un salarié des impératifs de gestion ou de la pression des supérieurs hiérarchiques, voir des collègues de travail.”

 

 

“le harcèlement moral suppose une volonté délibérée de nuire au salarié et de dégrader ses conditions de travail. C’est précisément la démonstration de cette volonté qui emporte souvent la conviction du juge.

Le stress au travail est quant à lui analysé comme étant la conséquence des difficultés du salarié à supporter « la pression » au travail, entraînant une dégradation de son état psychologique pouvant avoir des conséquences sur son état physique.”

 

“La « pression » de l’employeur, lorsqu’elle est née des contraintes imposées par les impératifs de gestion normaux, relève du stress au travail et non du harcèlement puisque les agissements ayant entraîné l’état du salarié ne sont pas à eux seuls répréhensibles.”

 

Et si vous vous posez la question, n’hésitez pas à en parler autour de vous, cela peut vous permettre de clarifier la situation et de déterminer si la ligne a été franchie ou non.

Voir aussi:

Les relations professionnelles difficiles
Les relations difficiles: le triangle de Karpman

Stress: et si on arrêtait de lutter contre?
Stress: la coexistence pacifique
Tous manipulés, tous manipulateurs!
Relations: le grand ménage de printemps

Les dossiers d’Ithaque: Entretenir des relations saines
Les dossiers d’Ithaque: Mieux communiquer
Les dossiers d’Ithaque: Stress, la coexistence pacifique

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4 Comments

  • MADmoiselle dit :

    J’arrivais à faire la différence, moi, c’était du stress relationnel, il n’y avait rien d’intentionnel (je parle de mon précédent boss).
    Mais je comprends qu’ un certain niveau, on peut se demander ce que c’est.
    Savoir que c’est du stress relationnel, c’est moins stressant paradoxalement, que :
    1- ne pas savoir
    2- savoir que c’est du harcèlement moral.

  • MADmoiselle dit :

    Eh bien, je pense que le harcèlement, on ne sais pas toujours comment s’en sortir, et on se sent seul, et victime : on sait qu’on est visé personnellement. Le stress relationnel, au fond, on sait que ce n’est pas personnel et que c’est “seulement” un manque d’atomes crochus…

  • Koolter dit :

    La frontière est souvent floue, et les patrons indélicats le savent bien, et restent dans cette zone d’ombre. Pendant ce temps, la situation continue de se dégrader insidieusement pour la victime. Et malheuresement cette dernière a bien du mal à trouver de la solidarité auprès de ses collègues.

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