Reconversion professionnelle: voyage au bout de l'enfer ou formidable aventure?

 

 

 

Qu’il s’agisse d’acheter un nouvel aspirateur, d’avoir un conjoint plus comme ci et moins comme ça ou de partir ouvrir des chambres d’hôtes en Terre de Feu, qui n’aspire pas à changer quelque chose dans sa vie ?
Parmi ces désirs, nombreux sont ceux qui sont soigneusement pliés et rangés au fond du carton à phantasmes à coups de croyances limitantes et d’idées reçues. La reconversion professionnelle en fait malheureusement souvent partie, et ce n’est pas surprenant, étant donné la ribambelle de discours négatifs sur le sujet.

 

 

Reconversion professionnelle: ivresse des cimes ou voyage au bout de l’enfer ?

On parle en effet beaucoup de reconversion professionnelle ces temps-ci, et en particulier depuis la publication du sondage Ipsos pour l’AFPA  qui a montré que 83% des français envisageraient de changer de métier en cas de licenciement. Sur de nombreux sites, on trouve des conseils en forme de mise en garde – genre un homme averti en vaut deux? – qui donnent une image très négative d’un itinéraire qui, s’il est long et compliqué, peut pourtant s’avérer extêmement positif.


Comment se construit l’image négative de la reconversion

Une fois que le désir de reconversion s’est ancré, la première et probablement  la plus grande des difficultés que l’on rencontre, c’est qu’on se retrouve seul(e) contre tous /au monde. D’un côté, il y a les timorés qui nous déconseillent pour notre bien d’entreprendre un changement dont la simple évocation malmène leur besoin de sécurité. De l’autre il y a les sérieux, les pragmatiques, ceux qui savent et qui vous servent  un ramassis ultra optimiste d’avertissements en tous genres : ça n’est vraiment pas pour tout le monde, il faut du courage, de la volonté, une détermination à toutes épreuves et du pognon plein les fouilles…  Et encore faut-il qu’elle soit réaliste, psychologiquement compatible ( ?), dans le prolongement de compétences existantes etc.
Ainsi les questions à se poser sont souvent formulées d’une manière qui met uniquement en avant  l’éventuelle non faisabilité du projet . Ces questions peuvent paraîtres anodines mais leur structure leur confère un sens relativement négatif qui décourage aussi facilement que l’orage estival vide la plage.
Ce sont des questions fermées
   –  qui par définition souffrent peu la nuance (rappelons-nous : oui, mais = non): Ai-je les moyens ?
   –    suffisamment vagues pour que la réponse soit invalide : Suis-je vraiment motivé pour aller au bout malgré les difficultés ?
   –   qui s’intéressent uniquement à la situation actuelle et non aux façons de construire des conditions favorables : Suis-je soutenu par mes proches ? Ai-je les moyens?

Ou bien des question ouvertes focalisant sur le négatif : Pourquoi je veux changer de métier?, sans se préoccuper de son pendant :  A quoi j’aspire dans un nouveau métier?

 

Au final, de nombreux freins surgissent inutilement, et les freins n’aident pas particulièrement à évaluer la faisabilité d’un projet. Ainsi  55% des gens estiment ne pas avoir les moyens de se reconvertir.  Au vu du discours ambiant, se sont-ils autorisés à explorer  les aides disponibles, leurs propres capacités d’adaptation et leur créativité pour trouver des solutions avant de décider qu’ils n’avaient pas les moyens?
Le sondage montre que 77% des foyers des personnes ayant changé de métier disposaient de revenus inférieurs à 1200 Euros par mois. Bien entendu, parmi ces personnes beaucoup ont été des reconversions subies. Le chiffre démontre néanmoins que la reconversion sans aisance finanfière est possible.

 

Pour résumer, ce qui est le plus déplaisant dans ces discours négatifs, c’est qu’en renforçant des idées dejà très ancrées, ils découragent un grand nombre de personnes à envisager la reconversion, qui pourtant n’est pas réservée à quelques élus super friqués, super motivés et disposant de qualités hors du commun. La mise en garde est une chose, la démoralisation systématique en est une autre.

 

Changer de métier est simplement un processus long et dont les conditions favorables se construisent, depuis le financement jusqu’au soutien des proches, en passant par les ressources morales. Or cette étape de construction est beaucoup trop souvent occultée ou ignorée au profit de croyances déterministes: si les conditions ne sont pas favorables, oubliez l’affaire, sinon vous allez vous planter.

 


La reconversion: l’opportunité du dépassement de soi


Le sondage de l’AFPA révèle que 62% des presonnes ayant entrepris une reconversion en ont tiré des bénéfices (épanouissement professionnel, équilibre vie professionnelle/vie privée, conditions de travail) pour 57% de reconversions volontaires, ce qui implique que le changement a pu être positif y compris pour des reconversions subies, pourtant autrement problématiques.

 

Gageons aussi que parmi les 48% de reconversions non satisfaisantes, une bonne part ont été faites suite à des recommandations sur des tests de personnalités qui n’ont pris en compte que les tendances auxquelles correspond le candidat à la reconversion, mais en aucun cas la combinaison unique des modes d’expression de ses besoins spécifiques.
La reconversion choisie, c’est aussi une expérience formidable, une aventure, comme on dit à la télé. C’est l’occasion de mille découvertes passionnantes, qui, à défaut d’être faciles, sont autant d’opportunités d’élargir son champ de vision et de se dépasser.

Changer de métier, c’est aussi l’occasion :
 – de développer des compétences existantes et nouvelles.
– de encontrer des gens issus d’autres milieux et horizons.
– de développer ses capacités d’adaptation, d’anticipation et sa créativité
– de donner du sens à sa vie professionnelle, de vivre en cohérence avec ses valeurs.
– de réfléchir, concevoir, plannifier, organiser, prévoir, mettre en oeuvre et piloter un projet de grande envergure.
– de découvrir la réalité peut-être méconnue d’un métier.
– d’aller explorer et évaluer des options, des choix et solutions possibles.
– de prendre des décisions significatives.
– d’exprimer des talents et de trouver des moyens des plus pragmatiques aux plus ingénieux pour les mettre à son service et au service de son projet.
– de développer son endurance, sa capacité à surmonter et contourner les obstacles.
– de développer son inventivité pour élaborer les stratégies adéquates.



Et surtout rappelons-nous que lorsque nous décidons d’explorer ou de nous lancer dans une reconversion, nous avons toujours la possibilité à tout moment, de renoncer si nous l’estimons nécessaire.

 

 

Oser explorer son désir de reconversion

Pour toutes ces raisons, si vous avez la moindre envie de changer de métier, explorez-la, parcourez-la en long en large et en travers comme un territoire inconnu qui pourrait bien receler un trésor: Par cette exploration, c’est vous qui pourrez déterminer si vous risquez de vous lancer à corps perdu dans un voyage au bout de l’enfer ou dans une aventure exceptionnelle .

Et vous, si vous pouviez changer de métier, que feriez-vous?
Qu’est-ce que ça vous apporterait?
Votre désir de reconversion, que vous dit-il sur vous-même?

Participez au mini sondage d’Ithaque sur les freins à la reconversion et les difficultés rencontrer quand on change de métier.

 

 

Aller plus loin:

Carrière: le désir de reconversion
Désir de reconversion: les questions à se poser en amont
Planifier sa reconversion professionnelle: mode d’emploi

A télécharger: le guide de la reconversion professionnelle en auto coaching.

15 Comments

  • Mr Hilare dit :

    je vais changer de boulot, de pensionné ,je vais passer à retraité moi, bisous darling

  • Luc dit :

    Changer de métier c’est aussi l’occasion de faire quelque chose pour soi.

    Ce qui en fait à mon sens aussi un frein puissant. Comment oser quitter la “stabilité” acquise pour aller vers quelque chose qui me plait, à Moi ?

    • Justement Luc c’est pour ça qu’il faut oser. Vous ne serez pas plus instable avec une activité qui vous ressemble : l’instabilité ne dure que le temps de changer.
      Après vous aurez plus confiance en vous et franchement une nouvelle vie va s’ouvrir à vous.
      Je vous souhaite d’oser.

  • MADmoiselle dit :

    Moi, ‘faudrait peut-être que je me convertisse avant de vouloir me reconvertir :)))

  • Ca peut l’être de temps en temps !!

  • MR Hilare dit :

    Oui Darling , c’est toi que j’ai choisi pour ce projet grandiose qui fera date

    kiss Ashley

  • gdblog dit :

    Moi je suis en plein questionnement pour une reconversion, … mais de là à franchir le pas!!??

    Merci beaucoup pour tes encouragements sur mon ‘retour’ 😉

  • Nicolas dit :

    Le premier article encourageant que je lise ! cela fait 10 ans que je souhaite me reconvertir :
    – deux bilans de compétence mettant en avant des goûts sur lesquels je n’ai développé aucune expérience (arts…) et des métiers que je ne veux pas faire…
    – 2 idées de reconversions réalistes mais avortées

    Le bilan de compétence fait l’impasse sur l’idée qu’il faut parfois expérimenter pour découvrir et aimer. Il ne se base que sur l’être et l’acquis, pas la dynamique du devenir.

    Un projet actuel difficile (agriculture) me tient à coeur, mais la bascule implique tellement de choses que cela me déstabilise psychologiquement.
    C’est maintenant que j’aurais besoin d’un soutien, mais là, il n’existe rien !

    • Sylvaine Pascual dit :

      C’est pour répondre à tous ces besoins d’exploration de projets qui tiennent à coeur que j’ai créé l’accompagnement Job idéal et évolution de carrière. Nous sommes beaucoup trop amenés à revenir dans les voies toutes tracées, les itinéraires “simples” même s’ils nous déplaisent. Nous avons effectivement besoin de nous autoriser à aller regarder un projet de près pour pouvoir dire “oui, il est pour moi” ou inversement “j’abandonne” en notre âme et conscience, avec la satisfaction de ne pas être passé à côté d’une opportunité, mais d’avoir fait un vrai choix.

      • Nicolas dit :

        3 ans après ce commentaire que j’avais déposé en 2013, j’ai fait appel à une coach. Du bilan de mes compétences, je suis passé au bilan de mes envies. En septembre 2017, je démarre donc une formation qui doit me mener vers un poste quasiment assuré. En parallèle, je suis souvent revenu lire les articles de votre site. C’est en avançant dans ma démarche que j’ai pu les comprendre. Il faut parfois du temps pour se transformer.
        J’en garde une leçon (parmi d’autres) : les tentatives avortées sont des expériences dont il ne faut pas se moquer, mais les jalons d’une évolution.

        • Bonjour Nicolas,
          merci d’avoir pris le temps de passer ici déposer ce retour d’expérience:)
          Les tentatives avortées peuvent en effet être des tâtonnements qui mènent au projet, et parfois celui-ci n’aurait jamais vu le jour sans eux.
          Je vous souhaite une chouette nouvelle vie professionnelle et j’espère qu’elle vous apportera plein de plaisir et de satisfactions:)

  • François F dit :

    Bonjour merci pour votre article très bien fait et très encourageant. Après 10 ans comme consultant en finance, je suis actuellement en reconversion professionnelle pour ouvrir mon restaurant et passer en cuisine. C’est une passion de puis toujours. Je connais la cuisine mais je vais suivre une formation courte d’1 ou 2 semaines pour acquérir les vrais gestes. Je voudrais savoir si vous connaissez des plateformes web qui recensent ce type de formation. J’ai déjà regardé sur evalformation.fr En connaissez-vous d’autres ? Merci d’avance pour vos informations

    • Bonjour François,
      Je vous souhaite beaucoup de plaisir dans ce projet!
      Mes clients effectuant des reconversion dans des domaines très variés, je ne suis pas spécialiste d’un secteur précis ni spécialiste de la formation;)
      Pour trouver des formations, mes clients préfèrent les sites spécialisés, les chambres des métiers ou CCI, les centres de formations que des plateformes qui sont essentiellement des sites publicitaires et donc ne recensent que les organismes qui ont payé pour, aussi je n’ai pas de plateforme à vous recommander. Pour un métier de bouche, je vous suggère de vous rapprocher de votre CMA et centres de formation. Bonne route!
      Edit du 26/01: je suis tombée sur ce guide, il vous sera peut-être utile: http://livre.fnac.com/a9171030/Debora-Fiori-Les-metiers-de-la-cuisine

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