Besoins affectifs: l'effet loft

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Sylvaine Pascual – Publié dans Bien-être et estime de soi  /  Entretenir des relations saines

 

Vous êtes-vous déjà retrouvé(e) déçu(e) de liens affectifs très forts, noués dans une situation spécifique et dénoués dès que vous avez quitté ladite situation? C’est l’effet loft, à l’origine de bien des illusions relationnelles…

 

effet loft

Rééducation affective


Il y a quelques années, peu de temps après les débuts fracassants de la teléréalité, en particulier sous sa première forme, l’inoubliable “loft”;  suite à un accident, j’ai passé plusieurs mois dans un centre de rééducation. Et si ce type de lieu est le temple de l’incertitude, il y avait une constante, surnommée “effet loft” par l’un de mes camarades éclopés.

 

Le concept est simple et découle de l’observation d’un phénomène ultra courant: pendant son séjour, chaque patient nouait des liens émotionnels et affectifs très forts avec d’autres patients. Et très vite après avoir rejoint le monde des valides,ces liens se dénouaient aussi vite qu’ils s’étaient formés.

De même, les émotions, les sentiments et les liens affectifs des candidats enfermés dans un loft paraissaient exacerbés, parfois jusqu’au ridicule – rappelons-nous les vallées de larmes lors du départ d’un candidat, comme s’il s’en allait finir ses jours au bagne à Cayenne. Cependant, combien d’amitiés ont résisté au retour au quotidien?

 

On peut tout à fait généraliser ce concept à bien des situations personnelles et professionnelles:

Depuis le trec au Népal, pendant lequel on a rencontré des gens for-mi-dables, avec qui on a tant partagé, qu’on revoit peut-être une fois, pour découvrir qu’on a pas grand chose à se dire, jusqu’aux anciens collègues de boulot qui ne donnent jamais de nouvelles malgré leurs belles promesses, qui ne s’est jamais retrouvé confronté à ce genre de situation?

Il semblerait que lorsque l’on se retrouve en groupe, à vivre ensemble des expériences un tant soit peu chargées sur le plan émotionnel, les entiments s’exacerbent, le besoin de rapport affectif gagne en intensité. Et il retombe comme un soufflé mollasson sitôt qu’on cesse de partager la situation en question.

 

Et là, la rééducation dont nous avons vraiment besoin est peut-être affective, car derrière l’effet loft se cache bien des désillusions relationnelles pour ceux qui n’ont pas vu la nature temporaire de ces liens.

 

 

Je vous salue, marris

 

Y a-t-il une explication à ce phénomène? Probablement, et s’il y a des psys dans la salle qui en ont une à me fournir, je suis preneur. Car il n’y a dans ce billet rien d’autre que l’observation d’un phénomène facilement… observable.

 

Ce qui est sûr, c’est que parmi ceux qui en sont victimes, certains se retrouvent fort marris quand, quelques semaines après les adieux touchants, il faut bien se rendre à l’évidence, celui ou celle qui, après un dernier salut plein de promesses, s’était éloigné dans le crépuscule, s’est en réalité évanoui dans la nature et n’a clairement pas l’intention de les contacter.

 

Rappelons toutefois que ça fonctionne dans les deux sens, et il nous arrive aussi de ne pas donner suite, de laisser mourir des relations avec des personnes avec qui nous avons partagé des moments importants.

 

 

Mini coaching: se méfier de l’effet loft

 

Il existe certainement de nombreux indicateurs d’une situation  “à effet loft” potentiel, comme la charge émotionnelle, ledegré d’incompréhension de l’expérience commune de la part des personnes extérieures, ou encore l’isolement relatif ou réel du groupe.

 

Il ne s’agit bien entendu pas de devenir ultra méfiant vis-à-vis de tous ceux qui s’aventureraient à frapper à la porte des remparts solides que vous avez construits autour de vous pour protéger d’éventuelles déceptions relationnelles, et de vivre en anachorète chafoin et réticent.

 

Il s’agit simplement d’éviter les mauvaises surprises lorsque vous quittez un lieu, une situation et le groupe de personnes avec qui vous l’avez partagé(e). De les subir, comme d’en être à l’origine. Aussi, avant de jurer croix-de-bois-croix-de-fer à vos anciens collègues que vous resterez en contact, ou de croire ceux qui vous tiennent le même discours:

Quelle est la nature exacte de la relation?

Dans quelle mesure avez-vous partagé des expériences émotionnellement chargées ou difficiles?

Quelle est la probabilité d’un effet loft?

 

Les déceptions trop fortes ou trop fréquentes peuvent indiquer des attentes excessives ou encore des besoins affectifs(affection, amour, appartenancereconnaissance etc.) mal comblés.

 

Et vous, vous êtes-vous déjà retrouvés confronté(e) à de genre de situation?

Que s’est-il passé? Quelles étaient vos attentes?

Qu’avez-vous mis en oeuvre pour entretenir la relation?

Qu’avez-vous ressenti en voyant la relation s’éteindre?

Qu’est-ce que ça vous dit sur vous-même? Sur vos attentes? Sur vos besoins?

 

 

Et je termine par un clin d’oeil à mes amis C. et E. qui se sont rencontrés en rééducation, et que j’ai rencontrés en rééducation, prouvant au passage que la théorie de l’effet loft a bien évidemment ses exceptions;)

 

 

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Pour construire, développer et entretenir des relations saines et réjouissantes, pensez au coaching relationnel ou au développement personnel. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual au 01 39 54 77 32

 

 

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