Besoins affectifs: bien-être et dépendances

Sylvaine Pascual – Publié dans Entretenir des relations saines

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Abordons le thème de la dépendance non pas sous l’acception pathologique équivalente à l’addiction, qui est du domaine de la psychologie et dont le traitement nécessite des compétences que je n’ai pas ; mais plutôt dans son sens premier : sujet, soumis, subordonné à quelque chose ou quelqu’un.

 

besoins affectifs et dépendance

 

Dépendance collective

 

Nous avons déjà abordé ici le thème des besoins à combler, besoins naturels auxquels sont soumis notre bien-être physique et mental, ce qui signifie d’emblée que nous sommes tous dépendants.

Parmi ces besoins fondamentaux, je vous porpose de nous intéresser aux besoins affectifs (être appréciés, aimés, reconnus etc) qui donc représentent une dépendance normale, commune à tous les êtres humains, une fonction naturelle.

 

Le  problème se pose quand le besoin affectif devient une telle carence que la façon de le combler prend toutes les apparences d’une stratégie néfaste et révélatrice d’une estime de soi dans les chaussettes :

– Quand l’amour (ou l’amitié) d’une personne devient tellement important que nous sommes prêts à tout accepter pour l’obtenir, y compris l’inacceptable.

 – Quand le besoin d’approbation, de permission symbolique est tel que nous ne pouvons prendre une décision sans demander l’avis d’un tiers.

 – Quand nous ne nous sentons utile que si une autre personne a besoin de nous.

 – Quand le besoin de reconnaissance et d’approbation est si impérieux qu’il nous fait adopter les opinions des autres, au mépris des nôtres.

 – Quand les moments de solitude physique (par opposition à morale) nous deviennent insupportables

En d’autres termes, le problème se pose quand nous ne nous accordons pas à nous-même une valeur affective suffisante, et que l’épanouissement personnel et le bien-être dépendent du bon vouloir et/ou de la présence d’une tierce personne.

 

 

Du romantique au roman-toc

 

Les exemples ci-dessus sont schématiques et peuvent paraître suffisamment excessifs pour que nous nous sentions moyennement concerné(e)s. Or, potentiellement, nous pouvons tous y être confrontés à un moment ou à un autre. Voici donc un exemple vraiment trivial, celui des grands déclarations d’amour du type « sans toi je ne suis rien ». En fait, ce discours à première vue super romantique signifie littéralement que j’accorde à l’autre le pouvoir de me maintenir dans le néant, par son absence de bonne volonté ou de  me plonger dans le néantpar son éventuelle disparition. Dans le même temps, je place sur ses épaules une responsabilité gigantesque, celle de faire quelque chose de moi, à partir de rien.

Voilà la belle déclaration  qui  devient nauséabonde : qu’on se le dise, offrir son autonomie en sacrifice n’est pas un acte d’amour ! Car soyons clairs: il nous arrive non seulement de dire, mais aussi de penser ce genre de choses…

 


Auto coaching : vers davantage d’autonomie affective

 

Pour éviter que le besoin affectif ne se transforme en dépendance nocive qui ronge consciencieusement une précieuse estime de soi, et favoriser davantage d’autonomie affective, voici quelques questions à vous poser:


Dans quelle mesure dépendez-vous moralement d’autres personnes ?

De qui êtes-vous dépendant(e), exactement ?

Comment cette dépendance se manifeste-t-elle ?

Qu’est-ce qu’elle vous apporte ?

Qu’est-ce qu’elle vous coûte ?

Que cherchez-vous à obtenir, exactement ?

Comment l’obtenir en toute autonomie?

De quoi avez-vous besoin pour vous sentir complet(e), indépendamment de la présence de ces autres?

Comment l’obtenir?

 

 


Voir aussi:


Les dossiers à fermer

Les relations professionnelles difficiles: le triangle de Karpman

Bien-être: prendre un moment pour soi

Prise de décision: se méfier des amis qui nous veulent du bien

Les besoins à combler

Dire les jolies choses que l’on ressent

Mécanismes de valorisation et dévalorisation de soi

Répondre à son besoin d’appartenance sociale

Tous manipulés, tous manipulateurs!

Soleil trompeur: gérer la déception

Les dossiers d’Ithaque: Bien-être et estime de soi

 

 

Aller plus loin

 

Pour construire des relations saines, sereines et réjouissantes, pensez au coaching et au développement personnel. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual au 01 39 54 77 32

 

 

6 Comments

  • Cloudy dit :

    Ce post me “parle”.
    Je cherche à sortir de ces dépendances, à m’en éloigner, à m’en guérir. Je m’interroge sur la source qui me fait toujours choisir le chemin qui m’amène vers des hommes qui ne me “choisissent” pas, mais je ne trouve pas et je me perds et j’ai mal…

  • MADmoiselle dit :

    Bonjour,

    Je me sens un peu dans ce cas, mais, je dirais temporairement. Si je suis seule, je suis complètement autonome et ça ne me dérange pas au contraire.
    Si je ne suis pas seule, c’est vrai que j’ai tendance à l’être beaucoup moins…

  • Val dit :

    Bonjour,
    Dans mon cas, la dépendance affective provenait de mon ex mari, au point où je ressentais constamment une impression de “manquer d’air”. Il a été très difficile pour moi de sortir de ce cycle infernal; maintenant je respire vraiment librement. Je ne sais honnêtement pas si je ferais de nouveau confiance à quelqu’un au point de partager de nouveau ma vie avec lui.

  • Val dit :

    Faut voir, faut voir… En tout cas pour le moment je suis très heureuse toute seule. Si je pouvais je vivrais en autarcie complète pendant les prochains 5 ans (ceci n’inclut pas mes enfants, ma famille et mes amis, qui sont très importants pour moi).
    Mais bon, comme tu dis, ça va certainement me passer avant 😉

  • Val dit :

    Très intéressante ta réponse, je n’y avais pas réfléchi. Il est possible qu’inconsciemment je sois influencée par mon entourage. Une femme seule avec deux enfants, ça ne devrait pas rester seule très longtemps. Ton commentaire me fait réfléchir, Merci.

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