Libérer l’efficacité professionnelle et la créativité en 7 points

Se libérer des lois et commandements de l'organisation pour gagner en efficacité

Vous avez lu le premier principe de l’efficacité, c’est à dire le mode normand, et vous vous demandez s’il est temps de remettre la vôtre à plat en vous débarrassant du joug des lois et commandements? Vous tombez bien: au garde à vous organisationnel nul n’est tenu et  voici 7 pistes pour libérer efficacité et votre créativité et les redéployer en harmonie avec votre singularité, en mode électron libre.

Se libérer des lois et commandements de l'organisation pour gagner en efficacité

 

Devenir électron libre de l’efficacité

Libérer son énergie et sa créativité, c’est devenir un électron libre de l’organisation. C’est à dire, presque littéralement, un individu faiblement lié aux normes de la gestion du temps et prêt à créer son propre mouvement, voire à quitter complètement ces normes. Heureux les électrons libres, redevenus en capacité de faire circuler l’énergie créative de l’efficacité!

Ceux-là ont compris la nécessité de faire fi des organisations normées et d’expérimenter tout ce qui leur passe par la tête pour gérer leur temps à leur manière et gagner en performance fluide et naturelle plutôt qu’en auto-discipline auto-imposée à partir des pseudos vérités universelles issus des discours de ceux qui préfèrent laisser les autres penser à leur place.

Quand l’électron libre rentre dans son laboratoire, il expérimente à sa manière, en fonction de ses envies, de ses intuitions, de ce que lui disent ses tripes, tout en faisant fi des normes et des injonctions. Ainsi les grands créatifs sont souvent des électrons libres qui se lavent les mains de ce que pensent les gourous de l’organisation tout simplement parce que la créativité et l’inspiration sont des maîtresses exigeantes, qui pointent leur nez quand elles au gré de leurs envies. Bref, ce sont elles aussi des électrons libres et lorsqu’on met un électron libre en cage

Voici ce que ça donne, une organisation personnelle concoctée en fonction de ses propres plages d’efficacité:

construire efficacité personnelle

 

Evidemment, ce qui saute aux yeux, c’est l’absence de modélisation possible à partir de ces exemples. Et si l’on avait dit à Freud qu’il fallait qu’il adopte l’organisation de Flannery O’Connor en prétendant que c’était le modèle ultime de l’efficacité il aurait été bien enquiquiné.

Voici donc 7 points pour expérimenter une gestion du temps unique, fluide et agréable tout en étant génératrice d’efficacité et de motivation plutôt que de contrainte et de procrastination.

 

1- Pas de loi, pas de chocolat ?

Quelle que soit leur activité professionnelle, nos créatifs ont en commun, en termes de gestion du temps… de n’avoir rien en commun. Ou plutôt, d’avoir un seul point commun : ils ont élaboré une organisation totalement personnelle.  Parce qu’ils n’avaient ni Internet où chercher des recettes toutes faites, ni gourous américains pour leur dicter des comportements de winners, reflets d’idées reçues, ni horaires imposés par l’entreprise, ils se sont écoutés eux-mêmes et ont élaboré des emplois du temps ultra personnels, parfois très décalés des canons habituels. Heureux ces fêlés qui ont vu passer la lumière de la créativité dans les lézardes d’une organisation non normée !

Au même titre qu’où y’a de la chaîne, y’a pas de plaisir, où y’a de la loi, y’a pas de chocolat. C’est en évitant les dos and don’ts, commandements, lois, principes, matrices et axiomes qu’on s’octroie des chances de décrocher le chocolat. Autant fuir les techniques normatives et formatées et leur préférer la connaissance de soi, l’expérimentation et la  personnalisation, sans jugement et avec curiosité.

La première étape pour renouer avec une efficacité créative, fluide et génératrice de plaisir c’est donc de retirer de votre organisation quotidienne tout ce qui a pu vous être dicté par l’extérieur. Bye bye Pareto, Eisenhower et compagnie et bienvenue dans votre vraie vie.

 

Profiter des vacances pour réapprendre à glandouiller, à revasser

 

 2- Joue-la comme Beckham !

Que vous soyez une jeune fille Indienne à la poursuite de ses rêves ou un(e) fringant(e) quadra/quinqua qui aspire à travailler moins, travailler mieux, vous jouez sur un terrain assez similaire : celui où on bouscule les ordres établis ! Il s’agit donc d’adapter les règles à soi-même plutôt que de chercher à gommer les jolies rondeurs de ses propres spécificités pour rentrer dans le cadre bien formaté de l’efficacité-vinaigrette, au menu de nombre de brasseries à développement personnel/professionnel (et qui, lorsqu’on en abuse, finit par donner des aigreurs d’estomac).

Si pour la plupart d’entre nous les horaires de travail restent le classique des entreprises qui ne favorise pas l’expression de toute leur fantaisie personnelle, en matière d’efficacité et de créativité, nous pouvons répartir nos tâches et concocter une organisation personnelle à l’intérieur de ces plages d’une façon plus personnelle. Vous pouvez aussi négocier une part de télétravail dans laquelle expérimenter toutes sortes de possibilités.

Nous sommes de façon générale peu doués pour évaluer avec exactitude notre degré de satisfaction future, dans une situation donnée. Ce qui signifie que seule l’expérimentation va nous donner une idée réelle de cette satisfaction. Il est donc important de ne pas graver une décision dans le marbre et bien de s’attribuer des phases de test.

Je vous ai raconté il y a quelques semaines que j’allais marcher le matin pour favoriser l’inspiration. J’ai découvert au bout de quelques temps que jouer les péripatéticiennes matinales n’est pas en adéquation avec mes plages de créativité et d’efficacité. Dont acte, j’ai changé mon fusil d’épaule, je travaille de 7h à 15h quasi non stop jusqu’à 14h30 et je fais ma balade inspirationnelle l’après-midi, ce qui me permet de me remettre à œuvrer vers 18h. Pour résumer:

  1. Observez vos ressentis à différents moments de la journée, repérez vos plages d’efficacité et vos moments de relâchements, identifiez vos propres besoins en termes d’organisation
  2. Expérimentez ce qui vous semble pertinent, accordez-vous un temps d’évaluation adéquat et tirez des enseignements de cette expérience.

Adaptez si nécessaire jusqu’à satisfaction. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise organisation, il y en a une qui vous convient et plein qui ne vous conviennent pas. Ne vous laissez jamais persuader qu’un rythme est « le bon » sans l’avoir testé, ou qu’un rythme est “mauvais” parce qu’il ne correspond pas à ce qui a été dit chez marchanddebonheur.com. Voir aussi:

 

3- Eternal Sunshine of the Spotless Mind

Mis à part Voltaire, qui ressort de cette infographie en pape  des stakhanovistes, il semble que nos créatifs aient tous conservé des plages assez substantielles allouées aux loisirs, à l’exercice physique et au temps personnel. Bien que ces temps soient très différents chez les uns et les autres, ils ont tous conservé au moins deux sur les trois. Les expérimentations en termes d’organisation fonctionnent mieux lorsqu’elles ne sont pas  au détriment d’une activité essentielle à vos yeux, d’un loisir qui a de la valeur ou du sens, d’un temps de déconnexion professionnelle ressourçant. Que vous ayez macramé, piscine ou cheval le jeudi soir, si cette activité se situe pile sur une plage d’efficacité, ne la supprimez pas pour autant : trouvez-lui une autre place ou accordez-vous un soir de repos.

D’autre part, ces temps de cerveau en mode veille sont indispensables à la créativité. Lorsque nous ne sommes pas concentrés sur quelque chose en particulier, le cerveau se met en mode “réseau par défaut”, une forme d’activité intense qui serait liée “à la capacité de construire des simulations mentales basées sur des souvenirs autobiographiques, les expériences présentes, mais également sur des projections dans le futur.” indique cet article.

En d’autres termes, les temps de rêverie, de bulle décomplexée et d’activité physique qui ne sollicite pas la pensée, comme la marche, sont essentielles à la créativité, à l’efficacité et à la performance: le cerveau y travaille à sa manière, il résout pour nous des problèmes complexes, trouve des solutions efficaces. S’octroyer des temps pour peigner la girafe, contrairement à bien des idées reçues, c’est donc exploiter cette fabuleuse capacité du cerveau à réfléchir mieux que nous. C’est du temps de travail!

Le vice a ses vertus, donc la glandouille est pleine de bienfaits à réhabiliter

 

4- Good morning Vietnam ?

Il paraît que l’avenir appartient à ce qui se lèvent tôt. Ça ferait certainement se gondoler Picasso ou William Styron, qui étaient plus des oiseaux de nuit que des princes de l’aube. Là encore, les idées préconçues ont sacrément besoin d’être bousculées : nous sommes efficaces quand nous sommes efficaces et l’horaire de l’un n’est pas celui de l’autre. Dans l’imaginaire des uns et des autres, lève-tôt et couche-tard peuvent avoir une image positive ou négative, selon les croyances personnelles. Le lève-tôt peut être vu comme celui qui « se couche avec les poules » et le couche-tard qui dort jusqu’à midi le week end, comme un sacré feignant.

Rebellons-nous contre les jugements normatifs et contradictoires et allons voir du côté de nos fonctionnements personnels ce qui est bon pour nous, plutôt que ce qui est bon pour les ayatollahs de la réussite personnelle, la presse ou Mémé Huguette. La seule chose qui compte, c’est que vous ayez le sommeil dont vous avez besoin, quand vous en avez besoin.

Car le sommeil est indispensable à la performance et au bon fonctionnement de la matière grise, bien qu’il suscite lui aussi tout un tas de croyances comme l’auto-complaisant “j’ai besoin de très peu de sommeil” du jeune loup ou du vieux briscard aux yeux cernés. Là aussi, l’expérimentation est de mise:

 – Déterminez objectivement vos besoins de sommeil
 – Expérimentez en fonction diverses heures de lever/coucher jusqu’à trouver celle qui vous convient vraiment.

 

5- Toujours plus haut, plus vite, plus fort ?

Il fut une époque heureusement révolue où le principal moteur de gestion du temps était l’abrutissante chasse aux voleurs de temps. Il fallait trimer sans interruption, limiter les pauses, éviter de perdre un temps précieux en instants oisifs, bref ignorer tous les micro-instants décrits plus haut où le cerveau se met en veille, réfléchit tout seul et se ressource en même temps.

Il fallait aussi lutter contre nos vilaines habitudes en copiant les winners, lutter contre la procrastination, contre tous ses vilains défauts et ses « mauvaises habitudes », bref, lutter contre soi, mener une guéguerre douteuse autant que coûteuse contre nous-mêmes. Il fallait rentabiliser chaque seconde de la journée gagner du temps, faire plus vite, à coups de to-do lists, de discipline de fer, de rigueur et, au fond, de rigidité de l’ordre du post mortem.

La recherche de performance et de productivité ne signifie pas être en mesure d’en faire toujours plus et toujours mieux, elle signifie faire avec plus de facilité, de fluidité et de plaisir, car alors notre travail gagne aussi en qualité et nous laisse plus de temps pour mettre notre cerveau en veille et le laisser réfléchir par lui-même, ce qu’il fait bien mieux que nous.

Cessons donc de nous efforcer, de nous acharner, de nous escrimer, bref, de dépenser deux fois plus d’énergie alors que nous disposons déjà à l’intérieur de nous d’un tas de ressources insuffisamment explorées et exploitées, où nous pouvons dénicher des trésors d’efficacité et de créativité et surtout les développer dans le plaisir et la fluidité:

Nos réaction émotionnelles révèlent des talents naturels bien utiles

 

 6- Parlez-moi de moi, y’a que ça qui m’intéresse !

Sacrées émotions que nous trouvons si pénibles, si encombrantes et qui sont pourtant au cœur de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous faisons et nous parlent de nous bien plus que nous ne l’imaginons. Si nous passions un tout petit peu de temps à les écouter au lieu de vouloir jouer les émotionnellement intelligents et de chercher à « les maîtriser », elles nous révéleraient des messages passionnant sur notre bien-être, sur les moyens de minimiser le stress et d’améliorer nos vies professionnelles.

Elles sont ainsi d’excellents indicateurs dans nos expérimentations pour travailler moins, travailler mieux, et ce de deux manières:

 – Dans la prise de décision quant à l’organisation que vous allez expérimenter.
 – Dans l’évaluation suite à une phase de test.

Dès lors qu’elles s’énervent, s’inquiètent ou se découragent, la méthode mise en œuvre n’est pas pour vous ou nécessite des ajustements. Inversement, lorsqu’elles suscitent le plaisir nous sommes sur la bonne voie. Voir:

Le rôle et l'utilité des émotions au travail

 

7- Les itérations nécessaires

Même avec l’organisation la plus lêchée et la plus organisée au monde, efficacité, créativité et concentration ne peuvent rester au même niveau très longtemps. De la même manière, il suffit d’un grain de sable, d’un micro changement dans une gestion du temps établie pour que l’efficacité s’envole comme un moineau effrayé. Ce qui implique, à l’intérieur de nos plages de travail, de mettre en place des itérations, autant dans l’organisation que dans son évaluation.

 

Réveillez donc l’électron libre qui sommeille en vous et dans la mesure du possible, modelez votre organisation et votre gestion du temps de façon à ce qu’elle soit optimale pour vous. Suivez votre chemin de petit bonhomme et laisser brailler le clairon qui sonne !

 

Voir aussi

Job crafting: devenir l’artisan de son propre plaisir au travail 
Bonheur au travail: que faire quand on n’est pas salarié d’une entreprise libérée?
10 trucs pour augmenter le plaisir au travail et moins procrastiner
Job idéal: les 7 ingrédients du plaisir au travail

 

Aller plus loin

Vous voulez construire et entretenir  l’estime de vous et l’état d’esprit qui vous permettront de renouer avec le plaisir au travail et de mener à bien vos projets professionnels? Pensez au coaching. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual 

 

 

2 Comments

  • Rémi dit :

    Excellent article fouillé et pragmatique Sylvaine !

    J’ai beaucoup apprécié et scruté l’infographie sur les rythmes des grands personnages créatives, pour finalement arriver à la même conclusion que toi : aucun n’avait le même ryhtme… 🙂

    Etant indépendant depuis plus de 3 ans, j’ai dû désapprendre tout le rythme que la salariat m’avait “imposé” (travail 9h-18h avec pause de 12h30 à 13h30).

    J’ai découvert que mes rythmes de productivité et de créativité étaient au top en fin de matinée, de 16h à 19h et après 21h. J’ai donc changé mon rythme de vie pour coller à mon rythme biologique. C’est tout un apprentissage, avec son lot d’essais-erreurs et d’ajustements. Et je continue d’ajuster car ma vie change en permanence…

    • Sylvaine Pascual dit :

      Merci Rémi:)
      Cet apprentissage-là est d’autant plus jubilatoire pour celui qui le mène qu’il nous permet, petit à petit… de travailler moins en travaillant mieux^^

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