Le management humaniste est-il mort-né?

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Sylvaine Pascual – Publié dans: Brèves du stress

Cet article paru lundi dans Les Echos et intitulé Les nouveaux modes de management pris à revers évoque une tendance inquiétante: un retour des techniques de management autoritaire, à cause de la crise. Celle-ci aurait-elle bon dos?
Au moment où les experts en management sont tous d’accord sur l’importance de développer des compétences relationnelles telles que l‘intelligence émotionnellel’écoute mutuelle, mais aussi la motivation etdonner du sens à l’action; la crise actuelle remet sur le devant de la scène les impératifs financiers au détriment de l’humain. Et tant pis si le stress généré continue à grossir les statistiques d’absentéïsme, de dépressions, de maladies professionnelles, voire pire.

Mais l’argument financier décliné en recherche de performance et management autoritaire est-il un bon calcul?

D’une part, il a fort peu de chances d’endiguer la crise de confiance qui, toujours selon Les Echos, s’installe entre patrons et salariés.

D’autre part, les coûts liés au stress sont énormes, puisque d’après Bernard Salengro, médecin du travail qui est intervenu cette semaine lors du congrès de l’Association des urgences psychiatriques des Pÿrénées, un arrêt de travail sur deux est lié au stress. Soit un coût annuel de 30 à 40 milliards d’Euros.

Cependant, ce coût est en partie épongé par les contribuables eux-mêmes, aussi de là à penser que certaines entreprises se sentiraient peu gênées par ce coût, on est tenté de franchir le pas…

Car finalement, c’est chaque salarié qui finance la gestion déshumanisée de lui-même. Le cynisme de l’affaire devrait donner à réfléchir.

 

Voir les autres Brèves du stress

Et le dossier: Stress, la coexistence pacifique

 

 

6 Comments

  • phil dit :

    J’ai une amie qui est victime du burn out des infirmières, parce qu’il faut le dire, même dans les hôpitaux, il est question de rendement, et ce n’est même pas reconnu comme maladie professionnelle, j’espère qu’on ne va  pas en revenir aux années “Tapie” sinon je plains tous les salariés genre “si t’es pas un battant t’es mort” et moi j’ajoute que si c’était le cas “et même si tu l’es, tu meurs quand même”, ce sont des pratiques de management dépassées qui ont montré leurs limites.

    Bises darling 

  • philippe dit :

    merci pour elle, je crois que le problème s’étend à tous les pays industrialisés même, partout il y a des quotas, une logique de rentabilité au maximum, une évaluation à la performance, cherche-t-on à ce que cadres, employes et ouvriers prennent des produits dopants? 5c’est du déjà entendu dans le secteur finances par exemple), je crois que tu risques d’avoir du pain sur la planche…La gestion du stress sera plus que jamais un des grands enjeux des années qui arrivent, c’est mon sentiment.

  • wizzil dit :

    eh ben ça ne donne pas envie d’aller travailler J’ai quitté mon dernier emploi stable à cause du stress et je n’ai plus envie du tout de me laisser avoir, finalement je préfère faire des remplacements, là au moins je me sens (un peu) libre
    Bonne journée Sylvaine !

  • fredheas dit :

    L’une des solution pourrait être de créer une dynamique entre la direction et les salarié afin que chcun à son niveau puisse mieux s’investir et s’identifier à la société!
    Tout comme toi, je ne pense absolument pas qu’il faille passer par l’autoritarisme… sous peine d’aller dans le mur!
    Excellent article et analyse @Sylvaine!
    Très bon dimanche à toi! 😉

  • Olivier dit :

    ET infirmiers ;o)

    Malheureusement notre monde de brutes a – ces temps-ci – une fâcheuse tendance à aller chercher pas mal de vieilles choses laissées dans le placard à balais… Travail, famille etc…

    Sommes-nous tous corvéables et redevables? Sans doute que non, mais pas évidfent de faire face à des situations de pression professionnelle et par là sociale.
    Cet aprem l’un de mes employeurs me contacte pour une prestation en juin 2010. Je dis que “normalement” je serai là, sauf changement majeur suite à une embauche: la dame fut très étonnée et m’a demandé pourquoi, inquiète pour elle et pas le moins du monde possiblement heureuse pour moi… Et oui, j’ai le droit de candidater de-ci de-là pour une vie professionnelle plus stable…

    Allez, courage, tenons tête!

  • valérie dit :

    Difficile de donner un avis sur ce sujet … Le management est un sujet extrèmement délicat, qui fait l’objet de tant de théories toutes aussi peu robustes les unes que els autres …

    Etant employée dans le privé, et ayant exercé des fonctions managériales, je voudrais faire partager mon expérience:
    – le divorce entre salariés et patrons est réel. Il me semble basé sur un ras-le-bol assez net d’entendre dire “l’entreprise va mal, il faut faire des efforts, on doit réduire le coûts…”. Ce discours est tenu depuis plus de dix ans, a engendré les délocalisations, la désindustrialisation, le non remplacement des départs à la retraite avecf augmentation de la charge de travail de ceux qui restent … PLus personne n’y croit ! Et pourtant, on constate qur le terrain que les gens sont prêts à des efforts énormes pour leur entreprise.
    – management participatif ou autoritaire ? Là encore, pas de réponse toute faite ! J’ai eu prof qui disant “le management, c’est faire ce qu’on peut”. J’ai constaté dans mon expérience de terrain que les gens ont effectivement besoin qu’on leur parle pour donner du sens à leur travail quotidien, à condition que ce sens ne soit pas mortifère (par exemple: tu fais très bien ton travail, tu vas aller en Inde former les gens là-bas pour qu’ils puissent le faire à l’avenir). Par contre, quand la situation l’exige, les gens ont besoin qu’on donne des ordres. Si l’équipe ou le projet ou … se trouve dans une situation critique, il faut que les responsables prennent leur responsabilité. C’est aussi du management. Et dans ce cas, on peut très bien dire “toi, tu laisses tout tomber et tu me fais tel truc maintenant, je veux le résultat dans 2 heures”
    – le stress enfin… Ce que je vis tous les jours autour de moi, c’est que ce qui crée du stress insupportable, c’est l’incohérence. Par exemple: une situation urgente, il faut réagir vite mais on n’a plus les moyens car on a laissé partir les personnes compétentes sans les remplacer. Autre exemple: une situation urgente, il faut résoudre un problème à tout prix, mais aussi faire tout le reste …

    Je ne pense surtout pas détenir de vérité en la matière: ce que j’ai écrit correspond à mon expérience, mais les choses peuvent être très différentes d’une entreprise à l’autre !

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