Entretiens d'embauche: 12 trucs pour minimiser le trac

Sylvaine Pascual – Publié dans: Vie professionnelle

On lit souvent qu’il “ne faut pas avoir le trac” avant un entretien, ça ne fait qu’empirer les choses. Sans blague. On lit aussi qu’il “faut le maîtriser” pour se sentir mieux. La bonne blague! Ce qu’on trouve moins souvent, ce sont des techniques concrètes pour faire avec ce stress d’anticipation, alors en second volet de notre série entretiens d’embauche aux petits oignons, voici des oignons à planter pour minimiser le trac et  cultiver un sentiment de sérénité face aux entretiens d’embauche à venir.

Pourquoi avons-nous le trac?

Le trac est une appréhension plus ou moins forte lors de l’anticipation de situations d’interaction, souvent liée à la peur du jugement. Nous connaissons tous certains symptômes désagréables du trac et ils sont nombreux: tremblements, transpiration, vertiges, bouche sèche, boule à l’estomac, palpitations, sentiment de paralysie, angoisse, diarrhée, sans oublier les rougissements ou les pensées catastrophistes (cette liste est définitivement non exhaustive).

Les origines du trac sont simples à identifier: nous sommes dès l’enfance soumis à des systèmes d’évaluation parfois très durs, parfois arbitraires et surtout, qui nous sont imposés comme des schémas quasi universels de ce qui est valable et ce qui ne l’est pas. C’est donc de la peur de ne pas être reconnu conforme à ces modèles qui fait qu’on se sent tous petits face à un (des) interlocuteur(s) juges qui disposent, dans certains cas comme les entretiens d’embauche, du pouvoir de nous attribuer un job – ou non.

La plupart du temps, le trac étant une anxiété d’anticipation, il disparaît très vite dès le début de l’entretien. Ce n’est donc pas la situation en elle-même qui est délicate à vivre, mais une période plus ou moins longue qui la précède, pendant laquelle nous sommes souvent persuadés que cette inquiétude va diminuer notre prestation, ce qui est faux, car être mal à l’aise pendant l’entretien est une autre forme d’anxiété, sur laquelle nous reviendrons une autre fois:)

12 trucs pour diminuer l’anxiété face aux entretiens d’embauche

1- Explorer au lieu de lutter

Evitez de perdre une énergie précieuse en vous évertuant à lutter contre un trac naturel. Resistance is futile, comme dirait un Borg de mes connaissances, aussi préférez observer de quoi est fait votre trac, plutôt que de vous battre contre des moulins à vent. En effet, le trac est une réaction liée aux émotions que suscite cet entretien et nous en avons déjà parlé, lutter contre les émotions est contre-productif et énergivore, puisque ça focalise votre attention dessus et le renforce. Etudiez-le comme un objet curieux à la place:

2- Sortir de l’isolement

Ce trac peut générer un fort sentiment de solitude, d’isolement face à une situation que l’entourage ne vit pas, et ne comprend peut-être pas. Or vous pouvez avoir besoin de parler de votre anxiété.  Identifiez avec soin les personnes qui sauront vous écouter sans vous juger ou même pratiquer l’écoute active. Sinon, vous risquez de vous trouver face à des discours du type “c’est pas la peine de t’inquiéter”, pénibles et frustrant. Or, pendant cette période, vous n’avez pas besoin de ça.

Pour cela, les groupes/associations de chercheurs d’emploi peuvent être très utiles, à condition qu’ils ne deviennent pas des déversoirs à jérémiades.

3- Ré-évaluer sa légitimité… à la hausse

Puisqu’on est dans la peur de jugement, voyons en quoi il est normal que vous soyez convoqué pour un entretien: les recruteurs ont estimé que votre CV méritait de vous recevoir pour en apprendre davantage sur vous, votre présence à cet entretien est donc légitime, même si vous n’avez pas toutes les compétences requises par le poste.

Revoyez donc vos accomplissements et vos talents naturels pour renforcer votre confiance en vous.

Quelles sont les points forts de votre candidature qui justifient cet entretien?

4- Détourner son attention par les vitamines mentales

Plus vous focalisez sur ce trac qui vous paralyse, que ce soit en y pensant ou en vous acharnant à ne pas y penser, plus le trac se renforce. Mieux vaut se mettre à des activités plaisantes et agréables, à rechercher les vitamines mentales de façon à détourner naturellement son attention de l’échéance qui inquiète.

Voir le dossier vitamines mentales

5- Scénarios catastrophes et optimisme

Face à des échéances anxiogènes, il est fréquent de s’imaginer le pire. Si cela vous arrive, tant mieux! C’est une opportunité d’observer vos scénarios catastrophes de façon à identifier ce qui vous fait peur et à travailler dessus. Cependant, comme vous ne disposez pas d’un temps indéterminé pour vous lancer dans le développement personnel tous azimuts, voici deux petites étapes simples:

  • Laissez-vous aller à imaginer le pire, une bonne fois pour toute, dans tous ses détails ragoûtants.
  • Et puis autorisez-vous à imaginer sciemment le meilleur, le merveilleux, l’idéal.

C’est un exercice simple qui a l’avantage de s’autoriser l’optimisme, d’ouvrir la porte de nos têtes pessimistes et angoissées à la possibilité que les entretiens se passent bien. Car ignorer la possibilité que ça se passe bien est une excellente stratégie d’échec.
Voir aussi: Cultiver l’optimisme:10 bonnes raisons et 7 pistes

6- Modifier le discours interne

Parmi les pensées qui se bousculent dans votre tête, certaines sont négatives, pesantes, catastrophistes ou mettent en doute votre légitimité (du genre “je suis nul, je vais me faire démolir”)? Ces pensées sont exagérément négatives et ne correspondent en rien à la réalité. En même temps, elles sont terriblement dévalorisantes et bousillent l’estime de soi. Remplacez-les à chaque fois qu’elles pointent leur vilain nez par une pensée plus objective (et pas par une pensée positive irréaliste ou pariant sur un avenir incertain du genre “je vais avoir ce job, je vais avoir ce job”), formulée à l’affirmative.

L’idéal consiste à repérer les pensées les plus fréquentes et à trouver une petite phrase simple à leur opposer systématiquement. Voir: Modifier un discours interne

7- Mettre en place un parefeu mental

Le pare-feu mental est une autre technique qui permet de minimiser les pensées négatives qui s’accumulent face à une situation à fort enjeu. Visuelle et ludique, elle plaira aux amateurs d’alternatives aux techniques un peu trop classiques.

Lire la description détaillée de la mise en place d’un parefeu mental.

 

 

8- Une bulle sécurisante

Construisez dès maintenant une sorte de bulle de vie, agréable et rassurante, dans laquelle vous allez vivre pendant votre recherche d’emploi, de façon à vous préserver d’agacements et de frustrations et d’angoisses inutiles et facteurs de stress, et à vous appuyer sur ce qui vous fait du bien.

Pour plus de précisions, voir Garder le moral dans la tourmente
 

9- Une bonne préparation: appuyez-vous sur vos atouts

Une bonne partie du stress d’anticipation aux entretiens est lié à une maîtrise subjectivement insuffisante du sujet. En l’occurrence, le sujet, c’est vous. Préparez des entretiens aux petits oignons en apprenant à parler de vous avec aisance, de vos atouts et accomplissements comme de vos limites. Plus vous serez en accord avec des aspects de vous-même, plus vous serez convaincants.
 

10- Respiration, méditation et relaxation

Il existe de nombreux exercices de méditation, de respiration et de relaxation qui vous aideront à vous détendre. On en trouve très facilement sur internet: choisissez celui ou ceux qui vous conviennent le mieux, avec lesquels vous êtes le plus à l’aise.
Là aussi, entraînez-vous dès maintenant de façon à maximiser l’efficacité. Choisissez un exercice plus profond à faire pendant les quelques jours précédant l’entretien, et un exercice court et simple, à faire juste avant.

11- Trouver un mentor

Vous connaissez une personne qui, selon vous, démontre le genre de confiance dont vous voudriez faire preuve? Exploitez-là en en faisant votre mentor personnel, votre Pygmalion qui s’ignore.
Observez dans les moindres détails tout ce qui fait que cette personne  semble confiante: ses gestes, sa manière de se tenir, d’agir, d’interagir, de s’exprimer etc.
Entraînez-vous à l’imiter, à copier son mode de fonctionnement jusqu’à vous l’approprier. Prétendre avoir un comportement en l’imitant est un moyen de se l’approprier. C’est ce que nous faisons naturellement quand nous apprenons un sport, par exemple. En d’autres termes, à force de faire semblant d’avoir de l’assurance, on finit par en avoir. Ça demande juste un peu d’entraînement. Voir: le mentor qui s’ignore
 

12- Allumer la lumière

Pour ceux d’entre vous qui sont prêts à essayer des techniques un peu différentes de ce dont ils ont l’habitude, voici un petit exercice de visualisation pour vous mettre en condition. Divers éléments entrent en jeu lors de vos réussites: comportements, émotions etc. Identifiez-les:
Comment vous y prenez-vous quand vous réussissez ?
De quoi faites-vous preuve?
Comment agissez-vous?
Comment parlez-vous?
Quand vous aurez bien identifié tous ces éléments, fermez les yeux et  visualisez ces conditions optimales. Imaginez que vous appuyez sur l’interrupteur et la lumière s’éteint: vous revenez dans une situation normale. Rallumez la lumière, et visualisez à nouveau ces conditions optimales. Répétez l’exercice de façon à ancrer la visualisation: jusqu’à n’avoir plus qu’à appuyer sur ce bouton symbolique pour vous mettre dans l’état qui favorise votre réussite. Vous pouvez utiliser un autre symbole que l’interrupteur.

Et vous, vous arrive-t-il, ou bien vous est-il arrivé d’avoir le trac?

Comment faites-vous pour l’apprivoiser?

Avez-vous une technique efficace pour faire avec?

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Aller plus loin

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