Développement personnel: appropriation et personnalisation des outils

Développement personnel: l'indispensable personnalisation et appropriation des outils

La révélation intergalactique de la semaine: les méthodes universellement efficaces pour améliorer an vrac, sa vie professionnelle, ses relations ou son efficacité n’existent pas. Apprendre à s’approprier les outils, à les adapter à nous-mêmes, à rejeter ceux qui ne nous conviennent pas, c’est le meilleur moyen de constituer une boîte personnelle agréable et efficace plutôt que de s’efforcer en vain de rentrer dans les cases toutes faites de la “réussite” clé en main

Développement personnel: l'indispensable personnalisation et appropriation des outils

 

Appropriation, Tai Chi et zombies

Il y a quelques semaines, lors d’un dîner chez des copains, la conversation roule sur le Tai Chi et ses bienfaits. Je me laisse aller à une minute d’authenticité en expliquant que je pratique le Tai Chi le vendredi soir et que pendant toute la séance, je m’imagine dans une sorte de film de série B, à bousiller du zombie au ralenti. C’est la fin de la semaine, ça me détend à mort.

Les réactions divergent, sans doute dues à un groupe disparate, quoique pas forcément incompatible: ingénieurs, informaticiens, avocats, RH, entrepreneurs… dont certains sont de fervents adeptes de tout ce qui touche à la santé mentale et physique et la zénitude. Les uns se gondolent: “Rose McGowan, sors de ce corps”. D’autres poussent des cris d’orfraie: “C’est pas çaaaaaa, le Tai Chi!” Et les voilà qui me passent le rotovator à méthode rigoriste: Le Tai Chi c’est de la discipline, la répétition, encore et encore, en quête de perfection, de mouvements précis, dans un état d’esprit fait d’éveil, de conscience de soi et de calme et qu’il est impossible d’y parvenir si on s’imagine zigouillant des morts-vivants sanguinolents.

Ils ont parfaitement raison: je ne prends pas le Tai Chi au sérieux et je n’en tirerai pas les bénéfices réservés aux disciplinés, aux vertueux, à ceux qui ont compris sa véritable utilité. Mais vous savez quoi: ça m’est égal.

N’en déplaise aux ayatollahs de l’art martial, la façon dont je me le suis approprié, certes ne risque pas d’intégrer un stage déguisée en petit scarabée zen pour comprendre – enfin! – l’état d’esprit qui l’anime. Mais elle me sied. Je fais du Tai Chi parce que j’y bouge très lentement, ce qui me paraît contrebalancer avantageusement mon côté Speedy Gonzales, et j’y imagine une version slow motion de The Walking Dead parce que ça me fait plaisir. Qu’importe que je n’en tire pas la substantifique moelle, du moment que j’en tire quelque chose qui m’amuse et me détend?

Ce qui ne m’empêche pas par ailleurs d’être un ayatollah du dressage des chevaux, en mode rigueur et précision et de m’offusquer du pseudo-travail de sagouins wannabe cavaliers. On a les contradictions qu’on a et on est probablement tous des ayatollahs de quelque chose;)

Ou plutôt, cela signifie sans doute que chacun d’entre nous s’approprie ce qu’il veut comme il le veut, depuis la version fantasque et débridée jusqu’à l’application minutieuse à la limite du psychorigide, avec entre les deux toute une palette plus nuancée. Et chacun a raison!

 

Développement personnel, appropriation et personnalisation

Car c’est bien toute la question de l’appropriation et de la personnalisation d’un outil, d’une technique, que cette anecdote soulève, et c’est particulièrement le cas dans le domaine du développement personnel.

En effet, en dépit des discours très marketing des vendeurs de recettes clé-en-main d’organisation, de performance, d’efficacité, pour “vaincre” en vrac, la timidité, la procrastination, ses peurs, le stress et j’en passe, les outils universels et figés, qui marchent à tous les coups, pour tout le monde de la même manière n’existent pas. Chaque outil a besoin d’être adapté à la situation, à la personnalité, aux besoins, à l’environnement de la personne qui les met en place. Et celle-ci a donc besoin de se les approprier pour les utiliser à sa manière, même si celle-ci s’éloigne de la façon habituelle de le mettre en œuvre et hérisse le poil sensible des zélateurs de la discipline en question.

Et il est essentiel de favoriser cette appropriation, en particulier au travers d’une phase d’expérimentation pour personnaliser l’outil, chacun à sa manière, et ensuite les évaluer, les adapter, bref, de s’adonner sans vergogne et sans retenue à la triplette du coaching jusqu’à l’obtention de résultats satisfaisants. Ou au contraire les rejeter, s’ils s’avéraient ne pas convenir, pour quelque raison que ce soit.

les triplettes opérationnelle et reltionnelle du coaching

 

La personnalisation, étape délicate

C’est potentiellement une étape délicate, parce que nous avons tous tendance à rechercher LA solution, celle qui existe déjà et que nous allons pouvoir appliquer à la lettre, résultats miraculeux à la clé. Et lorsque que la machine bloque et que la personne ne parvient pas à appliquer la méthode, elle a souvent tendance à se remettre elle-même en question, au lieu de remettre en question l’outil et son adéquation avec sa personnalité. Il est donc important de considérer chaque outil comme une piste à explorer et non comme une solution au dénouement heureux obligatoire.

La plupart du temps, de simples adaptations personnelles permettent une appropriation et des résultats satisfaisants. Ou au contraire de ne pas insister, l’outil s’avérant plus pénible qu’utile. De façon générale, le travail sur soi sera d’autant plus efficace qu’il s’appuiera sur ce que la personne est, plutôt que sur l’image qu’elle a de ce qu’elle devrait être. Quelques exemples:

  • La demande assertive: rigide dans sa structure, il est essentiel de l’adapter à ses  habitudes sémantiques, au contexte, à l’interlocuteur, à ses propres préférences et références, faute de quoi elle parait bien trop artificielle et devient contre-productive.
  • Le bilan positif de la journée: un client qui n’arrivait pas à le faire avant de s’endormir a choisi d’avoir sur lui un petit carnet et de noter les moments positifs à mesure qu’ils se produisent dans la journée. Une autre l’a purement et simplement abandonné, parce que les événements négatifs de la journée étaient trop présents dans son bilan, et accentuaient son sentiment d’une journée excessivement pénible.
  • Les vitamines mentales: la nature de celles qui conviennent à X ou à Y varie en fonction des goûts de chacun, mais aussi de ses besoins et de ses valeurs. Il est possible d’en présenter à titre d’exemple, mais pas d’en faire des recettes miracles. A chacun de s’approprier l’idée et de la mettre en oeuvre à sa manière. Ainsi ma valeur de beauté me pousse à en mettre des tomberaux dans mes propres vitamines mentales, mais elle laissera indifférents un certains nombre de gens.

Dossier complet vitamines mentales

  • La satisfaction des besoins: chacun d’entre nous comble très bien certains besoins et moins d’autres. D’autre part, le façon dont nous comblons un besoin dépend de notre personnalité, de nos préférences, de nos valeurs. Il est donc impossible de systématiser, et chacun va trouver les envies spécifiques qui lui permettent de combler son besoin.
  • Le bocal à con: lorsqu’il n’en a plus eu l’utilité, ayant profondément nettoyé son environnement relationnel, Laurent Sarrazin a transformé son bocal à con en bocal à vitamines mentales. Une reconversion enthousiasmante!
  • Le bocal à con: s’il a beaucoup de succès par le recul qu’il permet de prendre, certains trouvent l’expression trop violente. Ainsi un de mes clients l’a rejeté et a préféré passer par la lecture émotionnelle. Dont acte! Si une technique heurte nos valeurs, autant lui préférer autre chose.
  • La pensée positive: utilisée de façon systématique, elle me paraît excessive et la recherche a montré qu’elle peut, potentiellement, avoir des effets négatifs. Pourtant certains l’apprécient énormément et la pratiquent au quotidien. Libre à eux!
  • Le triangle de Karpman: certains ont beaucoup de mal avec l’étiquetage sauveur, victime ou persécuteur. Il est possible de passer par le biais de la lecture émotionnelle ou de l’exploration des schémas relationnels sans avoir recours à ces profils établis.
  • La lecture émotionnelle: certains sont peu adeptes du travail sur les émotions et seront plus à l’aise avec l’outil d’identification et de distinction entre les valeurs motrices, les besoins et les valeurs morales.

la lecture émotionnelle au service du plaisir au travail

 

Bonnes et mauvaises techniques?

Inversement, ce n’est pas parce qu’un outil ne fonctionne pas pour vous qu’il est inefficace. Il est simplement inefficace dans vote contexte ou incompatible avec votre personnalité. Ainsi, je suis hermétique au discours psychanalysant de l’analyse transactionnelle, pourtant certains de mes collègues qui l’utilisent obtiennent des résultats extrêmement satisfaisants. C’est la raison pour laquelle les “états du moi” (parent/enfant/adulte) ne me parlent pas du tout, et je leur préfère le triangle de Karpman. Tort ou raison, cela n’a pas d’importance, vous avez le droit d’être attiré(e) par ou hermétique à tout ce que vous voulez et ne laissez personne vous dicter ce que vous devez faire: testez uniquement si vous en avez envie et faites-vous votre propre idée.

Il me paraît indispensable, lorsque nous expérimentons des techniques, de rejeter celles qui génèrent des émotions négatives, qui nous paraissent trop contraignantes, qui nous demandent trop d’efforts, ou de les modifier, de les adapter pour qu’elles deviennent fluides et agréables, source d’envie et de plaisir plutôt que d’application laborieuse ou d’auto-discipline coûteuse en énergie, garanties de non efficacité.Et n’hésitons pas non plus à mettre de côté celles qui ne produisent pas de résultats malgré une mise en oeuvre prolongée.

Et vous, comment adoptez-vous vos propres outils de développement personnel?

 

 

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Aller plus loin

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