Confiance en soi: la raison et les tripes

La raison l'emporte souvent à tort sur les tripes: écoutons nos tripes pour renforcer la confiance en soi!

 

 

Nous apprenons à privilégier la raison sur les ressentis et à nous raisonner pour minimiser des émotions comme la peur ou la colère. A tort, car nos tripes sont porteuses de messages à ne surtout pas négliger pour développer la confiance en soi.

La raison l'emporte souvent à tort sur les tripes: écoutons nos tripes pour renforcer la confiance en soi!

 

Raison vs tripes

Platitude N°24ter du Grand livre des évidences: nous sommes des êtres de raison. Et cette raison est formidable: elle nous permet de réfléchir, de concevoir de grandes choses, de construire et de réaliser des projets complexes et remarquables, de faire des progrès technologiques extraordinaires, et parfois même de ne pas dire d’âneries quand nous prenons la parole dans un dîner en ville.

A l’autre bout de la ligne de notre mécanique interne, il y a nos tripes. Elles sont bavardes, nos tripes. Et, nous en avons sûrement tous fait l’expérience, ce qu’elles nous racontent est parfois aux antipodes de ce que la raison nous dicte. Il m’arrive ainsi très fréquemment d’entendre des clients exprimer ce décalage à leur manière, au travers de phrases comme “je sais bien que c’est nul comme réaction, j’essaie de me raisonner, mais j’y arrive pas”.

  • Le trac avant un entretien d’embauche? Leur tête à beau se répéter qu’il “n’y a rien à craindre”, leurs boyaux noués leur clament que peut-être, mais qu’ils ont quand même franchement les foies.
  • L’agacement face au train en retard? Ils peuvent toujours se raisonner en se disant que s’énerver ne fera pas arriver ledit train plus vite, ça ne fait pas redescendre la température.
  • L’exaspération face au comportement d’une personne?  La raison va estampiller cette réaction “excessive”, alors que les envies de lance-flamme qui les agitent leur disent clairement qu’ils sont au bord de la crise de nerfs.

Et pourtant, malgré l’expérience, nous nous acharnons, encore et encore, à remettre nos ressentis dans notre poche avec un mouchoir soigneusement plié par dessus, espérant que la raison l’emportera sur les tripes.100 fois sur le même métier nous remettons le même raisonnement, et 100 fois ce sont les tripes qui l’emportent. De là à conclure que la raison nous pousse gentiment vers des stratégies d’échec, il n’y a que l’espace entre le mur et l’affiche.

En d’autres termes croire qu’il vaut mieux se raisonner sur ses ressentis, c’est tellement peine perdue que j’ai du mal à comprendre pourquoi cette volonté dénuée de bon sens perdure. Peut-être parce que ça fait de nous en apparence de braves petits soldats, mais ça nous pousse surtout à poser sur nous-mêmes un regard dur, plein de jugements, puisque nous ne sommes pas à la hauteur de ce que la raison impose. Et donc à diminuer l’estime de soi et la confiance en soi.

Disons-le, la grande compétition tripes vs raison, c’est pas le tournoi des 6 nations: tout est joué à l’avance. Les tripes gagnent à tous les coups, parce que ce sont elles qui ont raison, et pas du tout la raison qui a toujours tort. Vous suivez?

 

Raison 0

Raisonner sur un ressenti reviendrait à estimer qu’il y a une échelle universelle et clairement définie de “ce qui fait peur”, “ce qui agace”, “ce qui dégoûte “, “ce qui est stressant”, “ce qui est triste” etc. qui nous dicterait les “bonnes” réactions.

Et dans les faits, c’est totalement faux. Nos ressentis et les émotions qui vont avec sont le fruit de nos perceptions de “ce qui fait peur”, “ce qui agace”, “ce qui dégoûte “, “ce qui est stressant”, “ce qui est triste” etc. et nos perceptions sont elles-mêmes le fruit de notre propre expérience de vie et de nos besoins mal comblés. Elles sont toujours légitimes et en juger la validité, c’est une autre claque dans l’estime de soi (“je sais bien que c’est nul d’avoir peur”)

Raisonner sur un ressenti, c’est donc comme partir du principe que celui-ci est nul et non avenu. Ce qui revient à s’imaginer que le voyant qui s’allume sur le tableau de bord de la voiture, c’est de la foutaise, si je raisonne ma bagnole, il arrêtera de clignoter. Et comme nous raisonnons à coup de “il faut”, “je dois”, nous nous imposons surtout le stress de la dictature de l’obligation.

Et comme notre ordinateur de bord veille au bon fonctionnement de la machine, il va envoyer des signaux de plus en plus forts, en se disant qu’un jour nous allons cesser d’être aveugles et sourds et reconnaître que la mécanique a besoin d’huile au niveau de l’estime de soi, de l’affirmation, de la sécurité, de la reconnaissance, du lâcher prise, de n’importe quel besoin à combler. Bref, du baume là où le bât blesse. La conséquence évidente de cette façon de s’ignorer soi-même, c’est qu’on augmente le stress à mesure qu’on diminue l’estime de soi. Une vraie fausse bonne idée, en somme. Et pourtant tellement répandue…

 

Tripes 1

Ecouter ses ressentis, c’est à l’inverse s’offrir la possibilité d’identifier et donc d’apprendre à combler des besoins jusqu’ici insatisfaits. Ce qui revient à s’outiller et par là être capable d’affronter sereinement une plus grande variété de situations, de gagner ainsi en confiance en soi et en assurance. Ha, le joli cercle vertueux!

D’autant que l’écoute de ses ressentis passe par une acceptation de soi, de ses capacités mais aussi de ses limites qui est une base plus solide au développement de compétences que le déni ou l’ignorance. C’est donc l’écoute des ressentis qui nous permet de devenir des durs débrouillards qui gardent la tête froide dans les situations les plus rocambolesques ou difficiles.

Ecouter ses ressentis c’est aussi disposer d’un système très efficace d’évaluation des situations, pour peu qu’on apprenne à développer un regard objectif sur ses tripes. Vous ne “sentez” pas une personne, une situation, une stratégie pour atteindre un objectif? Il y a là un indicateur essentiel d’un manque de cohérence à combler avant de se jeter tête baissée dans des mises en action ou des relations vouées à l’échec.

 

Mini coaching: écouter ses tripes

Écoutons donc les tripes, ces pipelettes pleines d’enseignements. Je dis les tripes, mais le ressenti peut se situer à peu près n’importe où dans le corps, à vous de repérer avec précision où se loge le haut-parleur de votre cerveau, le porte-parole de ses inquiétudes et préoccupations.

  • Vous avez peur? Peut-être que vous avez besoin de mieux maîtriser votre sujet, d’anticiper une conséquence possible à une décision, de mettre en place un plan B dans un projet donné, de vous éloigner d’une personne etc..
  • Vous êtes en colère? Peut-être avez-vous besoin de vous affirmer, de fixer une limite, de faire une demande etc.
  • Vous êtes découragé? Peut-être avez-vous besoin de retrouver le sens de vos actions, de vous sentir utile, de contribuer à quelque chose qui vous paraît important.

Dans quelles situations l’écart entre la raison et vos tripes est-il vraiment significatif?
Que vous disent vos tripes, exactement?
Quels besoins à combler mettent-elles en valeur?
Comment les combler?

 

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Aller plus loin

Pour apprendre à écouter vos émotions et les mettre au service de vos objectifs et de votre bien-être, pensez au développement personnel. Pour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual au 01 39 54 77 32

 

 

 

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