15 pistes pour libérer votre plaisir de travailler!

bonheur au travail: que faire quand on n'est pas salarié d'une entreprise libérée?

 

Aaah, papillonner avec un bonheur serein et une efficacité radieuse de tâche en tâche, de réunion en projet collaboratif, de déjeuner d’affaires en déconnexion décomplexée, dans une entreprise où l’on a compris la singularité des besoins professionnels judicieusement remis au cœur du système…  le rêve. Seulement voilà, votre quotidien, c’est plutôt contraintes, flicage, pression et manque de reconnaissance. Pas de panique, vous pouvez vous libérer du manque de plaisir en entreprise !

bonheur au travail: que faire quand on n'est pas salarié d'une entreprise libérée?

Quel plaisir au travail?

Selon le reportage sur le bonheur au travail de Martin Meissonnier, sorti en 2015, seuls 11% des gens sont heureux d’aller au travail. C’est peu, c’est affligeant et ça explique le nombre de gens que la notion de plaisir ou de bonheur au travail font doucement rigoler : ils en sont tellement éloignés que la perspective d’avoir envie de se lever le matin pour aller bosser ne risque pas de trouver une place, si petite soit-elle, dans leur espace mental. D’où l’écrasante majorité de salariés peu impliqués (58%), voire « activement désengagés » (31% toujours selon le reportage), pour qui le plaisir au travail est davantage du domaine du fantasme qu’à portée de main.

Ajoutons à cela un management passéiste, contraignant et de plus en plus déshumanisé ou qui se lance tête baissée dans l’excès irréfléchi  (A l’instar de l’insupportable tout-collaboratif ou de l’incompréhension effarante du besoin d’autonomie,  je suis prête à vous parier une photocopieuse contre trois jours de RTT que le “travailler debout” because c’est bon pour la santé va devenir une nouvelle lubie managériale estampillée bien-être au travail) et nous voilà en passe de faire du burnout une banalité de la vie professionnelle.

Face à ce sinistre constat, plusieurs attitudes sont possibles, qui vont avoir un impact direct sur, justement la possibilité d’aller vers davantage de plaisir au travail. Trois attitudes se dégagent nettement:

  • les cyniques immobilistes: 

    Quand tout nous pousse à la morosité, on peut céder au cynisme de bon ton, mais qui nous ancre dans un immobilisme à-quoi-boniste qui fait voguer la galère sans aucune terre en vue. Ça a le mérite de nous permettre de créer des clubs de  pessimistes auto-étiquetés réalistes, de ruminer en compagnie d’autres Victimes (donc de se sentir moins seul), mais en même temps, ça rend chagrin et revêche plus que réjoui et dynamique et ça entretient le système que l’on prétend critiquer.

  • les attentistes optimistes: 

    On peut espérer, au regard de toutes les graines semées, entre les exemples d’alternatives managériales et collaboratives, de la Fabrique du changement à l’agilité (celles des agilistes, pas celles des consultants en management qui croient qu’elle signifie « flexibilité »), en passant par les nombreuses initiatives, si petites soient-elles, que l’air du temps a des effluves de printemps du management et que de nombreuses expérimentations heureuses auront lieu dans les années à venir. En même temps, attendre que le changement vienne de l’entreprise, c’est parier sur une durée incertaine et négliger la partie profondément personnelle et individuelle du plaisir au travail, sur laquelle nous avons une marge de manœuvre insoupçonnée. C’est donc prendre le risque de finir par gonfler les effectifs du point 1.

  • les artisans du plaisir au travail:

    Vous pouvez aussi prendre votre propre plaisir au travail en main et le construire en dépit des pratiques managériales de l’entreprise, ou à côté, ou indépendamment, selon la situation. En faire votre projet professionnel à l’intérieur du job que vous avez déjà, y mener une mini-révolution salutaire qui va libérer le plaisir de travailler. Ce n’est d’ailleurs pas forcément les grandes manœuvres, cette amélioration du quotidien professionnel, c’est plutôt une marge de manœuvre laissée inexplorée parce que nous laissons une grosse part de pouvoir à l’entreprise. On nous a dit qu’il fallait être comme ci et comme ça pour être employable et rester comme ci et comme ça pour rester employé. La peur légitime du chômage nous pousse à accepter beaucoup trop de choses sans réagir et plus nous acceptons, plus nous autorisons l’entreprise à nous l’imposer. Pourtant, cette marge de manœuvre est réelle, concrète et elle ne demande qu’à être exploitée.

 

Prendre son plaisir au travail en main !

Puisqu’il est probable que “travail” ne vienne pas de “tripalium” (contrairement à une croyance populaire bien pratique pour nous soumettre au joug de la souffrance acceptée), et que par conséquent nous ne soyons pas condamnés à trimer pour gagner notre pain à la sueur de notre front, peut-être que ça vaut le coup de nous pencher sur la possibilité d’appartenir au troisième groupe celui de ceux qui se font un plaisir au travail cousu main, histoire de se mettre à œuvrer avec un brin plus de joie et de satisfaction. Et pas plaisir au travail, il n’est évidemment question ni de loisir, ni de divertissement. Il s’agit du plaisir que nous prenons

  • Dans la nature de notre travail, parce qu’il a du sens et nous permet de contribuer de manière positive à quelque chose d’important pour nous.
  • Dans nos tâches, parce que nous les aimons, parce qu’elles sont utiles, parce que leur exécution nous plaît, parce qu’elles sont en adéquation avec nos appétences.
  • Dans nos relations professionnelles, parce qu’elles sont agréables et nourrissantes.
  • Dans l’organisation et les conditions de travail, parce qu’elles sont adaptées à nos besoins personnels et professionnels, parce que nous avons la possibilité d’un travail bien fait.

Plaisir que nous prenons ou que nous pouvons prendre, reprendre, reconstruire, dans une certaine mesure, lorsqu’il s’est amoindri, rétréci , évanoui dans la routine et l’acceptatin de ce qui ne nous convient pas.

 

15 (+1) pistes pour plus de plaisir au travail

Les vieilles méthodes ont la peau dure et votre entreprise ne va vous libérer du déplaisir au travail en 48h chrono. Ce n’est pas demain la veille non plus que les RH, toujours en quête de modélisation, vont prendre en compte les besoins professionnels individuels, les talents naturels, les appétences. Dont acte. N’attendons plus et prenons notre plaisir au travail en main!

Les pistes de réflexion sont nombreuses, je vous en propose 15 parmi celles que je travaille avec mes clients, que ce soit dans le cadre d’un projet de reconversion, pour s’assurer un plaisir professionnel durable, ou dans le métier actuel, histoire d’y remettre un peu de sens, d’enthousiasme, de joie, d’envie de se lever le matin.

 

1- Définir le job idéal

Nous avons la plupart du temps les idées claires sur ce dont nous ne voulons plus et sur ce qui pourrit notre plaisir au travail. Le plus souvent exprimé de façon joyeusement vague : les abrutis, le management imbécile, etc. Cependant le vague est l’ennemi de l’action concrète : il nous maintient dans un flou probablement artistique, mais peu enclin à déterminer des objectifs clairs, des stratégies pragmatiques. Clarifier ce dont nous ne voulons plus et définir concrètement ce que nous voulons à la place est une première étape essentielle pour sortir du cynisme passif et ouvrir le champ des possibles. Voir:

 

2- Passer au job crafting

Mesurer ce qui est un job idéal à vos yeux vous a permis de mettre des éléments précis sur l’écart béant entre votre satisfaction professionnelle et votre situation actuelle : chouette, vous avez maintenant en main tous les points d’amélioration à expérimenter, soit un peu de job crafting pour mettre votre job à votre main. Il permet de renforcer au passage des qualités et compétences qui vous seront utiles dans tous les domaines de votre vie : débrouillardise, créativité, compétences relationnelles etc. D’autre part, l’autre effet du job crafting, c’est qu’il donne un sentiment d’accomplissement, d’être le pilote, l’acteur principal de sa vie professionnelle et renforce donc l’estime de soi et la confiance en soi.

assurer un amour du métier solide et durable

 

3- Négocier un environnement professionnel plus favorable

Vous ne pouvez pas transformer votre open space en bureaux individuels avec vue, ni travailler toute la semaine dans votre lit, soit. Cependant, vous pouvez négocier une part de télétravail, demander des horaires plus flexibles, l’arrêt des réunions après une certaine heure. Là aussi, la marge de manœuvre est plus grande qu’on le croit: ce n’est pas parce que le télétravail “n’est pas la politique de l’entreprise” que vous ne l’obtiendrez pas. C’est en ne le demandant pas que vous êtes sûr de ne pas l’obtenir! Nous reviendrons sur ce sujet. En attendant:

 

4- Exprimer ses talents naturels

Largement ignorés et sous-utilisés (ils sont bien plus qu’une simple liste de qualités et ils ne sont pas des compétences), les talents naturels sont des caractéristiques personnelles qui engendrent une grande fluidité dans nos actions parce qu’alors nous faisons à notre manière. Ils nous permettent de nous appuyer sur nous-mêmes avec plus d’assurance et nous avons un grand plaisir à les laisser s’exprimer: autant en abuser.

exploiter ses talents naturels garantit davantage de plaisir au travail

 

5- Renouer avec des fonctionnements naturels

Ces fonctionnements dont nous avons tout oublié à force de vouloir modéliser les “bons comportements” et les distinguer des “mauvais”, des infantiles, ceux contre lesquels nous nous devons de mener une guerre acharnée. Et nous avons bien tort car les premiers sont souvent peu efficaces et les seconds bénéfiques. Le rire, la glandouille et la rêverie sont des exemples de comportements naturels que nous avons reniés et qui sont pourtant à la base de l’efficacité, de la créativité et du plaisir.

Profiter des vacances pour réapprendre à glandouiller, à revasser

 

6- Développer et renforcer des qualités et compétences

Autant lutter contre sa nature est une ânerie, autant nous pouvons renforcer des ressources internes déjà existantes et développer des qualités que nous apprécions, dont nous avons l’intuition qu’elles vont favoriser notre plaisir de travailler et notre efficacité : la débrouillardise, la capacité à faire face aux problèmes, l’observation etc.

s'accepter renforce l'estime de soi

 

7- Se réconcilier avec ses émotions

Plutôt que de les considérer comme des ennemies incapacitantes, apprendre à les accueillir, les écouter, en comprendre les messages et agir sur ce qui les a déclenchées. Nos émotions nous veulent du bien, elles sont les gardiennes de notre bien-être, autant apprendre à les comprendre! La lecture émotionnelle est une alternative réjouissante à la gestion pure et simple (type relaxation ou taper dans un punching-ball) du stress puisqu’elle permet de réduire les déclencheurs, donc les occurrences d’émotions pesantes et de gagner ainsi en sérénité d’une part et en capacité à traiter les situations pénibles d’autres part.

la lecture émotionnelle au service du plaisir au travail

 

8- Exprimer ses appétences

Je reprends le terme utilisé par l’excellent Francis Boyer. Nous avons du goût pour certaines tâches, moins pour d’autres et pour nos collègues, c’est parfois l’inverse. Grandes oubliées du management, les appétences sont un levier formidable d’amélioration du plaisir au travail en prenant soin de répartir les tâches en fonction des appétences. Une fois que vous avez identifié les vôtres, positionnez-vous clairement sur celles que vous aimez auprès de votre manager, faites-lui des demandes.

les appétences satisfaites au travail rendent plus heureux et plus efficace

9- Engranger les vitamines mentales

Le plaisir au travail, ce sont aussi les vitamines mentales, ces petites capsules de joie, d’enthousiasme, les petits moments de bonheur, les instants cléments, tout ce qui met de bonne humeur et participe d’un état d’esprit plus dynamique et plus enjoué. Nos vies professionnelles sont difficiles, semées d’embûches et nous pouvons nous laisser submerger par la morosité. prendre le temps de les savourer pour rééquilibrer notre état interne, au bénéfice de l’humeur, de l’efficacité et de la qualité des relations.

10 petites choses qui nous mettent de bonne humeur au travail

 

10- Développer ses compétences relationnelles

Une bonne ambiance au travail serait, selon cette étude, plus importante que la rémunération en termes de satisfaction professionnelle. Des collègues avec lesquels on s’entend bien, on collabore bien, sont essentiels au plaisir au travail parce qu’ils nourrissent deux besoin fondamentaux : la reconnaissance et l’appartenance. En prenant l’initiative d’améliorer nos relations, nous sommes participons directement du bien commun, de la capacité à collaborer, d’un environnement relationnel sain et de notre propre bonheur. D’autre part, développer une posture élégante et affirmée aide considérablement lorsque nous avons des demandes à faire pour améliorer notre quotidien professionnel (par exemple un télétravail)

La peur et ll'égo, vers dans le fruit de nos relations

 

11- Rétablir la confiance en soi et l’estime de soi

La confiance en soi, c’est l’idée que nous nous faisons de notre capacité à affronter une situation donnée. L’estime de soi, c’est la valeur que nous nous accordons en tant que personne. La perte de confiance et d’estime de soi peut être progressive ou s’installer après un événement précis (vite fait estampillé “échec professionnel”, histoire de s’auto-flageller un peu). Elle conduit tout droit à la dépréciation, à la dévalorisation qui génère des stratégies d’échec et enferme dans une colère sourde contre soi-même. Le tout est peu générateur de plaisir et de satisfaction! Renouveler sa relation à soi-même en ré-apprenant à s’accorder de la valeur, à porter sur soi un regard bienveillant, à identifier et exploiter ses leviers de réussite et à capitaliser dessus pour renouer avec une confiance paisible, ça fait du bien à l’âme.

l'estime de soi: méldie de soi-même qui chante l'harmonie de nos ressources internes

 

12- Renouer avec nos valeurs morales

Nos valeurs sont souvent pleines de noblesse d’âme, de désir de contribution et souvent malmenées par nos environnements professionnels. Ce qui nous oblige pas à les renier ou à nous asseoir dessus : il peut aussi y avoir du plaisir à choisir des croisades, à évangiliser, à agir pour le bien commun. Il y a une grande fierté à devenir exemplaire de ses valeurs morales au travail et de les faire rayonner sans les imposer.

 

13- Renouer avec nos valeurs motrices

A l’inverse des valeurs morales, celles-ci ne nous imposent pas des comportements, elles les génèrent naturellement, avec plaisir et fluidité. Revenir au cœur de nos valeurs motrices et y puiser des stratégies, des objectifs et des méthodes personnelles en accord avec ce que nous sommes au plus profond de nous. Un levier insoupçonné de développement de la satisfaction professionnelle, probablement parce que les valeurs motrices sont trop confondues avec les valeurs morales.

les valeurs motrices donnent des ailes: elles renforcent la motivation et fluidifient l'action

 

14- Redonner du sens à notre quotidien professionnel

Le sens ne se donne pas, il se trouve. Les difficultés de nos vies professionnelles nous en déconnectent parfois, et dans ces cas-là, il arrive qu’il se retrouve. Il n’y a pas d’absolu du job pourri ou du job de rêve, celui qui fait profondément sens, il n’y a que le sens que vous mettez dessus… ou pas. Retrouver du sens à notre métier, c’est reconnecter avec les valeurs qu’il honore ou nous permet d’honorer, ce à quoi il nous permet de contribuer. Le sens procure un sentiment d’accomplissement et de plaisir plus profond, plus complet et plus serein.

Trouver du sens à notre métier donne le sentiment d'être investi d'une mission qui donne motivation et engagement

 

15- Changer de job, changer de métier

Vous avez tout tenté, expérimenté de nouvelles méthodes, renforcé votre estime de vous et vos compétences relationnelles, demandé et obtenu (ou pas) ce qui était vraiment important pour vous mais rien n’y fait : vous continuez à vous ennuyer à cent ou de l’heure, à rêver de chambres d’hôtes en Ardèche ou à considérer votre entreprise comme l’ennemi public numéro 1 ? Il est peut-être temps d’aller voir ailleurs, de changer de job ou même de métier, votre bonheur au travail en dépend peut-être. Rappelez-vous, la réflexion ne vous engage pas, elle n’est pas une prise de risque aussi sortez votre envie d’herbe plus verte de son tiroir, explorez tous les possibles, leur faisabilité, l’envie et la motivation qu’ils suscitent et il sera toujours temps de vous lancer une fois le projet bouclé.

 

Les indicateurs qu'il est temps de réfléchir à une reconversion professionnelle

 

Bonus: Manager autrement

Vous êtes vous-même manager ? Là aussi, à défaut de pouvoir révolutionner la culture managériale de votre entreprise, vous disposez de nombreux leviers pour permettre à vos collaborateurs de trouver davantage de plaisir au travail, sous forme de reconnaissance, de confiance, d’autonomie, d’auto-gestion et de soutien, de prise en compte des besoins etc. en choisissant ci-dessus des pistes que vous pourrez appliquer à votre équipe 😉 Voir aussi:

 

Aller plus loin

Vous voulez élaborer un projet, construire et entretenir une posture, un état d’esprit et un relationnel sereins et dynamiques à la fois, propices à la concrétisation de vos aspirations professionnelles? Pensez au coachingPour tous renseignements, contactez Sylvaine Pascual 

 

 

 

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